09/02/12 - TOTEM - Nancy (Maxéville)

C'est bien connu, une mauvaise nouvelle fera toujours des heureux quelque part. Initialement prévue pour être tenue à Paris, la date en France fixée pour le 9 février du Burning Winter Tour 2012 aura finalement eu lieu à Nancy, aucune salle n'ayant voulu organiser la soirée sur Paname. Eh oui les Parigots, la province existe et elle a aussi droit à ses concerts, gnihihi. Cette tournée hivernale (on ne peut plus hivernale !) réunissant les Niçois de SVART CROWN et les Néo-Zélandais d'ULCERATE aura donc fait un petit arrêt dans la capitale de Meuthe-et-Moselle, enfin plus précisément dans son agglomération vu que la soirée se sera tenue dans la salle du TOTEM à Maxéville, située dans les anciennes brasseries devenues aujourd'hui un rassemblent de salles culturelles (et puis des concerts dans des brasseries, ça fait Metal hein ?).

Le temps pseudo-sibérien de ces derniers jours (ou semaines plutôt…) aura failli avoir raison de ma motivation à me déplacer à Nancy, d'autant que des chutes de neige sont apparues dans la soirée précédant le concert sur tout le département (et son penchant à l'Est), presque sans prévenir. J'ai donc dû me faire prêter un véhicule équipé de pneus-neige et croiser les doigts, mais bon il faut savoir être prêt à tout pour le Metal ! Arrivé à 19h30 sur place, je profite un peu de la fraîcheur encore supportable (tout est relatif) avant l'arrivée des premiers chevelus et l'ouverture des portes dès 20h. La salle du TOTEM est plus un club qu'autre chose, avec une scène à peine surélevée par rapport au public, public qui garnira plutôt bien la salle au fur et à mesure de la soirée. L'affluence aura donc été satisfaisante, malgré les températures qui ne donnent pas envie de mettre le nez dehors. Tout va vite et 15 minutes plus tard, le premier groupe prend place sur scène.




Il s'agit d'une jeune formation à couleur locale (semi-locale, éparpillée entre Nancy et St-Dié-des-Vosges) qui se nomme ANUNAKI. Le quintette est présenté comme faisant du « Blackcore ». Késako ? Du Black à chant hardcore ? Du Hardcore à chant Black ? Ou peut-être du fameux « Black à casquette » ? On se rapproche… ANUNAKI pratique un Black-Metal aux confins du Sludge/Doom, souvent très lourd mais parfois assez agressif. Leur chanteur est plutôt charismatique, possédé par la musique, vociférant des vocalises presque screamo qui se transforment, au détour d'un accès plus brutal, en des growls assez profonds. Une mixture pas mal influencée mais plutôt intéressante car exploitant un mélange assez inédit. Une exécution carrée (avec un son quasi-irréprochable, pour un style de toute manière assez « cru »), et un BM assez prenant au bout du compte, avec un final plus atmosphérique (affublé d'un nom de morceau à rallonge). Un bon début de soirée, avec un groupe dont je demande à voir ce qu'il donne sur disque.
(comme d'hab, y clique sur les photos pour les voir en plus grand)





Après avoir retrouvé mon collègue Dark « du Jack sans glaçon merci » Rabbit au bar, l'orga ne perd pas de temps et un petit quart d'heure après la fin d'ANUNAKI, MORTUARY prend place sur scène. MORTUARY, un nom qui parlera forcément aux Nancéiens et peut-être moins aux autres (hélas). MORTUARY, c'est 22 ans d'existence (« certains d'entre vous n'étaient pas nés », dixit leur chanteur -moi si mais de peu-), 4 albums et un petit tas de démos, et un death/thrash à l'ancienne. MORTUARY, je n'en avais jamais entendu parler jusqu'… au jour de ce concert où j'ai juste écouté 2 extraits en vitesse « pour voir à quoi ça ressemble » avant d'aller tâter la scène, mais la musique m'a suffisamment accroché pour essayer de découvrir pleinement le groupe en Live. Alors y'a pas à dire, ça poutre ! S'il s'inscrit dans une logique « old-school », le groupe développe pourtant un apparat assez moderne avec des changements de tempos laissant apparaître des accès plus rythmiques et appuyés, avec un gros son. Leur chanteur Patrick est ultra-charismatique et porte le show à lui tout seul, fait de morceaux courts et ultra-énergiques qui rendent la performance assez intense. Tellement intense qu'un des guitaristes sera obligé de se mettre en retrait pour changer une corde cassée ! MORTUARY, ça déménage sec, même si c'est un peu linéaire sur la durée à mon goût. Mais il y a tout ce qu'il faut pour se trémousser pendant une grosse demi-heure, avec une prestation carrée et un son nickel encore une fois (même si le chant était un peu noyé parfois). Pas totalement convaincu, je ferai quand même un détour par le stand merch pour donner une chance aux efforts studio du groupe, en me procurant GOD, leur dernier album en date.
Setlist : Intro – End – Memory – Negative – Tube – Exit – Ghyste – Primary – Organ – Televiolence – God





Sans aucun retard arrive alors un des groupes les plus attendus de la soirée, SVART CROWN. Le quartet niçois a des amis dans le coin et ça se sent. Tout était alors bien préparé pour leur Death/Black bien sombre et agressif. Je n'attendais rien de particulier du groupe, n'ayant jamais accroché à ses efforts en studio. Toujours est-il que SVART CROWN bénéficie d'une expérience sur scène indéniable, et leur show va être rondement mené. Savamment équilibré entre passages plus pesants (un interlude malsain sera diffusé pendant chaque temps mort entre les morceaux) et accès furieux qui donnera l'occasion aux musiciens très chevelus de s'adonner au headbang frénétique, le show aura été carré et plutôt intense (le seul de la soirée qui donnera lieu à un petit pogo). Néanmoins et tant pis pour ma pomme, je n'ai toujours pas réussi à accrocher à la musique du groupe dans sa globalité, seuls les passages les plus virulents m'ayant fait taper du pied. Cependant il ne fait nul doute que les amateurs de la formation du Sud auront apprécié.






Après 3 groupes frenchy, il est temps pour Nancy d'accueillir une formation internationale. Et elle vient de loin, de Nouvelle-Zélande pour être plus précis. SVART CROWN en a largement vanté les mérites, ULCERATE a donc charge de clôturer la soirée et de convaincre le public. Pour moi, c'est la même que pour SVART CROWN, à savoir que je n'accroche pas à la musique (trop linéaire, trop « DSO version death », pas assez d'accroches) même si je reconnais volontiers la qualité exceptionnelle des musiciens. Pourtant, c'est le groupe qui m'a le plus convaincu de la soirée ! En Live, le son est bien plus incisif que sur album, et du coup les passages plus rapides poutrent sec. Le groupe livre une exécution millimétrée malgré la complexité de leur propos, et on ne peut qu'être admiratif devant le boulot abattu. Le batteur est monstrueux, avec un set de cymbales très étoffé aux sonorités qui claquent bien. Le guitariste principal utilise un panel d'effets (pédales, racks…) également très élargi. Etrangement, si leur musique ne donne pas spécialement envie d'headbanguer ou de se lâcher, il subsiste une certaine efficacité dans les passages les plus rapides qui font qu'on rentre dans le set sans problèmes. Les passages plus lents et atmosphériques laissent planer un effet de transe, bien amené par le jeu de scène du quartet qui semble possédé par son art. Le plus gros son de la soirée et à mon humble avis, le show le plus réussi et le plus percutant dans l'ensemble. Il reste toujours que pour moi, ULCERATE souffre d'un gros défaut qui est le chant bien trop monocorde : il gagnerait vraiment à être plus criard pendant les passages rapides pour donner plus de variété à l'ensemble et d'identité propre aux morceaux. Il me restera donc le souvenir d'un groupe excellent en Live, car depuis j'ai réessayé The Destroyers Of All qui me paraît du coup encore plus fade qu'avant. Tant pis pour moi, mais si vous êtes fan des albums, vous trouverez ça énorme en Live. N'hésitez pas la prochaine fois (s'ils repassent à Paris un de ces jours, gnihihi) !
Setlist : Burning Skies – Soullessness – Cold Becoming – Lycanthrope – Dead Oceans – Omens – Everything Is Fire – Caecus (rappel)






Au bilan, une très bonne soirée placée sous le signe du Metal sombre qui cogne, bien plus que ma dernière pérégrination au Metal Ride avec ses groupes orientaux de partout. ANUNAKI est prometteur, MORTUARY montre qu'il aurait mérité d'être plus renommé, SVART CROWN tient son rang de formation carrée sur scène, ULCERATE impressionne par sa maîtrise et se révèle pleinement sur scène. Je raccompagne Dark Rabbit (qui était prêt à risquer l'hypothermie pour le Metaaaal) et je repars dans mes contrées en ayant suffisamment croisé les doigts (un peu gelés) pour que la route du retour soit finalement dégagée. En espérant que la délocalisation des shows « extrêmes » continue !

Pages communautaires : Anunaki - Mortuary - Svart Crown - Ulcerate
Toutes les photos : Album photobucket