27 - 11 - Paris Bataclan - DESTRUCTION + SEPULTURA + EXODUS

Pour beaucoup, le rendez-vous indiscutable du week-end est le Thrashfest avec Destruction, Exodus et Sepultura en tête d'affiche. Malgré une publicité timide autour de l'évènement, les amateurs de thrash ont répondu présents à l'invitation. C'est pourquoi de nombreuses vestes à patchs sont de sorties ce soir, pour le plus grand bonheur de la salle près d'Oberkampf… et des voisins.

La populace majoritaire est « mature » (MILF peut-être pas) et on se retrouve dans une ambiance chaleureuse, bien que légèrement éméchée et c'est avec une grande joie que l'on assiste au show des Teutons de Destruction. Le trio allemand se très présent sur scène, tout en donnant beaucoup d'énergie à son public. Pour l'occasion, les Allemands ont décidé de jouer un best of de « Sentence of Death » et « Infernal Overkill », datant respectivement en 1985 et 1986. Malgré un son moyen, Destruction partage un bon moment avec son public et n'hésite nullement à le faire participer, d'autant que l'audience sont chaud bouillante. Imbibés d'alcool et d'une odeur un peu trop masculine, les mosheux s'en donnent à cœur joie avec une série de circle pits et autre pogos dans une atmosphère chaude patate. Marcel Schirmer esquisse quelques grands sourires, sans pour autant oublier de nous entêter avec sa voix nasillarde. Les fans sont ravis, et tant mieux parce que les Germaniques aussi. Pendant plus d'une heure de spectacle, Destruction se dépense et nous donne une prestation d'une facilité rare.

• Total Desaster
• Satan's Vengeance
• Mad Butcher
• Black Mass / Antichrist / Death Trap
• Invincible Force
• The Ritual
• Thrash Attack
• Eternal Ban
• Bestial Invasion
• Curse the Gods

Après une lutte acharnée pour arriver jusqu'aux toilettes, c'est au tour des Californiens d'Exodus de débarquer pour envoyer la sauce. Les Amerloques ont, quant à eux, décidé d'interpréter différents titres issus de ''Bonded By Blood'', ''Fabulous Disaster'' et ''Pleasures Of The Flesh''. Difficile pour Exodus de passer inaperçu ce soir, vu le nombre de t-shirts arborés fièrement, une bonne partie de la foule est présente pour voir le spectacle de la bande menée par le chanteur Rob Dukes et le guitariste Gary Holt.

La fosse ne s'est pas ramollie pendant l'entracte, au contraire, c'est une véritable boucherie, mais tout cela dans une ambiance bonne enfant. De son côté, la formation californienne envoie la sauce avec « Brain Dead » et nous donne une leçon de violence avec « A Lesson in Violence » (elle était facile celle-là), et n'oublie pas de partager un grand moment de thrash avec SON public. Je retiendrai surtout de cette prestation ce wall of death bordélique, durant lequel l'ami Rob a bien rigolé, et où on retrouve une foule décomposée de toutes pièces. Exodus est un très grand groupe et Paris l'a appris à ses dépends.

• The Last Act of Defiance
• Exodus
• Fabulous Disaster
• Brain Dead
• A Lesson In Violence
• Chemi-Kill
• Pleasures of the Flesh
• Piranha
• Metal Command
• And Then There Were None
• Bonded By Blood
• The Toxic Waltz
• Strike Of The Beast

Le conclusion de ce Thrashfest 2011 arrive avec les Brésiliens de Sepultura, qui pour l'occasion a sorti un set pioché entre « Beneath the Remains », « Arise » et « Chaos AD ». Sur le papier, c'est formidable, mais j'ai envie de partager mon coup de gueule. Alors qu'Andreas nous assurait dans un communiqué que Max ne reviendrait jamais, car le nouveau Sepultura veut « aller de l'avant » avec la sortie de « Kairos », je ne comprends pas ce qui a poussé les gaillards à faire un Thrashfest comme celui-ci. Le moment aurait pu être bon, comme en août où les Brésiliens ont mis une ambiance folle au Nouveau Casino, mais là, c'est moyen. Après Destruction et Exodus, Sepultura fait grise mine face à ses comparses, malgré un Andreas Kisser toujours énorme et un nouveau batteur prodige de 20 ans, Elloy Casagrande, tout bonnement époustouflant. Derrick Green a déçu, l'interprétation des vieux morceaux ne collent pas du tout avec son timbre de voix, il n'a fait que patauger dans la semoule du début à la fin. En interprétant « Amen », « Desperate Cry » ou « We Who Are Not As Others », Sepultura aurait pu faire quelque chose de grandiose. Au lieu de ça, je me demande presque ce que le tribute band de Sepultura faisait là ce soir et reste déçu pour finir ce très bon (jusque là) Thrashfest. « Classic albums » oui, mais avec Max.

• Arise (Intro)
• Intro
• Beneath The Remains
• Refuse/Resist
• Dead Embryonic Cells
• Desperate Cry
• Amen
• Mass Hypnosis
• We Who Are Not as Others
• Altered State
• Infected Voice
• Subtraction
• Inner Self
• Territory
• Arise

Cette nouvelle édition du Thrashfest aura fait des ravis, dont moi, et aura permis aux jeunes générations, dont moi, d'apprécier à sa juste valeur ces grands groupes. Hormis un Sepultura mou et décevant, on comprend bien l'intérêt d'un tel évènement. On ne pourrait pas faire mieux pour passer des bonnes soirées : de la bière, de la veste à patch et une ambiance du feu de dieu. Les spectateurs auraient bien mérité une standing ovation. A l'année prochaine.