- BETWEEN THE BURIED AND ME + ANIMAL AS LEADER + DOYLE par SEB ON FIRE - 2115 lectures
02/09/2011 - Paris - La Maroquinerie.



Grosse chaleur et grosse fatigue avant d'enfin accueillir BETWEEN THE BURIED AND ME pour son premier concert en tête d'affiche en France. Le temps de suer comme un porc pour grimper la rue de Menilmontant, de passer devant les zonards de la Miroit', de récupérer sa place, tout ça, que DOYLE terminait son set. Je n'étais pas au courant qu'ils jouaient sur cette date. Pas d'bol mais comme je les avais vus et en avais parlé, en première partie des mightys Attack Attack ! pas de panique. Le temps de saluer quelques potes, de mater les vilains T-shirt BTBAM qu'il faut déjà se ruer à l'intérieur de La Maro car les premiers sons de ANIMAL AS LEADERS se font entendre. Et là, boum. Bienvenue en Enfer. La température est hyper élevée dans la salle, genre sauna finlandais. La date était apparemment sold out et quand je vois la densité de population présente dans la salle et ses alentours ça ne m'étonne guère.



J'avoue d'entrée de jeu que je ne connais guère que de nom les Animals, ce sera donc une découverte pour moi. Et quelle découverte. Pour résumer brièvement et simplifier honteusement, on peut voir le groupe comme une sorte de Meshuggah jouant post/mathrock. D'une technicité à toute preuve, les musiciens sont au-delà de tous reproches. Ça envoie des notes dans tous les sens en employant toutes les mesures, tous les rythmes et tous les contretemps possibles et imaginables. Et quel accueil du public. Tellement enthousiaste qu'on pourrait croire que le groupe qui jouait sur scène était en tête d'affiche. Les morceaux se suivent, se ressemblent et s'enchaînent pour le néophyte que je suis. Je commence un embryon d'headbanging mais c'est pas simple de trouver un rythme à suivre, du coup je me contente de suivre avec intérêt comme les personnes autour de moi. Dans la fosse par contre, les trues fans du groupe sont au taquet et accueillent les différents plans avec plus ou moins d'enthousiasme. Vu de loin, c'est impressionnant de voir la maîtrise déployée par les trois gars qui jouent sur scène des avalanches de notes sorties de guitares avec un manche d'un gabarit type planche à repasser. Le tout avec un sourire email diamant collé sur la tronche. Quelques petits échanges avec le public entre les morceaux et les fans sont conquis. Perso, je commence à trouver le temps long et j'avoue que l'enchaînement des morceaux à un milliard de notes finit par me lasser. Je prends un peu de recul car tout ça commence plus à ressembler à de la branlette qu'à de la musique. Et la branlette c'est mieux tout seul chez soi, qu'en public. La technique est maîtrisée à 100% mais ça manque de vie pour moi, je trouve ça artificiel et gratuitement démonstratif. L'impression de voir une démonstration d'instrumentiste plus qu'autre chose. L'absence de chant accentue encore cette impression. Je profite des cinq dernières minutes pour aller prendre un peu l'air parce que la chaleur, vraiment étouffante, et les kilos de notes envoyés par le groupe commencent à m'assommer.



Le groupe termine son set sous les vivas d'un public visiblement conquis, tant mieux pour eux, qui se rue vers la sortie et le bar pendant que je me faufile, à contre-courant, vers les premiers rangs histoire d'être le plus prêt et près possible des BETWEEN. Le temps de s'installer un gros quart d'heure on va dire et v'là que les lights s'éteignent sans crier gare et que les premières mesures de « Specular Reflection » résonnent. Je vous préviens à l'avance, ce report est rédigé avec les doigts pleins d'amour d'un mec qui « kiffe ce groupe » comme disent les jeunes. BETWEEN en live c'est toujours un truc à part. D'abord parce que les mecs jouent impeccablement des morceaux à tiroirs et parce que ces morceaux sont formidables. Ensuite les musiciens en eux-mêmes sont involontairement rigolos et sont une aubaine pour les gens qui, comme moi, adorent jouer au jeu des sosies. Là pour le coup c'était festival. Entre Tommy Rogers qui ressemble, en moins moche, à Miralem Pjanic, Dustie Waring qui peut facilement remplacer « Turtle » de la série « Entourage », Paul Wagonner qui est Lemmy avec 30 ans et 3000 litres d'alcool en moins pendant que Blake Richardson avec sa nouvelle longue chevelure et ses faux airs de Casper Van Dien, peut postuler au rôle titre du prochain Conan. Y'a juste Dan Briggs qui ne ressemble qu'à lui-même. Toutes considérations triviales passées, musicalement c'est du lourd. Le son est clair malgré une basse et une grosse caisse un peu trop en avant, comme dans 99% des concerts de toute façon, bouffant un peu des vocaux, restant malgré tout parfaitement audibles. Le groupe offrira une setlist homogène, basée sur ses trois derniers albums, mais un poil systématique puisque parfaitement à rebours. Deux titres du dernier EP, trois titres de « The Great Misdirect » et trois titres de « Colors » avant de finir sur « Selkies », un titre plus ancien en rappel. On peut regretter un manque de panachage des époques et de grands absents dans la setlist. Toujours pas de « Ants Of The Sky » ni de « Sun Of Nothing » bon, ce sera la seule déception de la journée parce que pour le reste ce sera presque parfait. Techniquement c'est irréprochable, je l'ai déjà dit maintes et maintes fois mais je répète que ces types sont des brutes. Tous les cinq mais perso j'ai pas mal scotché sur Dustie Waring, le tough guy de la bande, à la gratte et Blake Richardson, meilleur batteur de sa génération qui joue des titres de 12 minutes sans se forcer, à la cool. Et en ne mettant aucune frappe à côté. Impressionnant. Le groupe, et c'est tout à son honneur, tente de répercuter en live tous les petits effets présents sur albums et ça fonctionne dans la plupart des cas même si, quelques petits effets de voix sonnaient de façon un peu bizarre.

Les deux premiers titres issus de « The Parallax » seront à l'image de la soirée. Quasi parfaits. Les voix hurlées envoient grave le pâté et Tommy nous gratifie de sa voix d'angelot descendu du ciel sur les refrains et parties claires même si, c'est vrai, certains passages sonnent un peu faux mais bon… Ça passe malgré tout. Le public présent, et un peu anarchique pour rester poli (spécial dédicace à mademoiselle je slamme en jupette et offre un beau panorama à tous les premiers rangs et aux gars qui pogottent comme pendant un concert de punks), lui pardonnera facilement tout ça. Surtout que ces quelques faussetés seront rattrapées par une belle présence tant micro en main que devant son clavier. Après un début de set sous le signe de l'EP, il est temps de s'attaquer à « The Great Misdirect » avec un « Obfuscation » musclé porté par les rythmes de Richardson et les riffs assassins du duo Waring/Wagonner. Un des grands moments du concert qui en comptera beaucoup, comme un « Prequel To The Sequel » magique qui m'aura donné des frissons et presque fait pleurer lors de la montée suivant le break à l'accordéon. « Torn to its last life... » rien que d'en parler j'en ai encore les yeux mouillés. Vous enchaînez ça avec l'instrumental « Viridian » permettant à Dan Briggs de frimer et un « White Wall » apocalyptiquement beau et ça vous donne la meilleure fin de concert de l'année. Un petit rappel rapide et le groupe revient nous gratifier d'un petit titre issu d'« Alaska », « Selkies » qu'on savoure parce qu'on sait que ce sera le dernier. Puis voilà, le groupe s'en va en ayant serré la pince à tout le monde. Classe.


BTBAM setlist:
-Specular Reflection
-Augment of Rebirth
-Mirrors
-Obfuscation
-Disease, Injury, Madness
-Prequel to the Sequel
-Viridian
-White Walls


Rappel :
-Selkies: The Endless Obsession


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