- MAXIMUM HARDCORE EVENT: MERAUDER+ANGEL CREW+NASTY+FINAL PRAYER... par SEB ON FIRE - 1942 lectures
05/03/2011 - On Air Studio - Mons, Belgique.



Qui dit grosse affiche, dit grosse journée, dit gros report.

Pour permettre à une bonne partie des Parisiens de pouvoir se rendre à Mons à moindres frais et d'emmener un bon contingent de potes et de fans, les Parigots de PROVIDENCE avaient eu la bonne idée d'organiser un Gangbus au départ de Paris. Du coup, rendez-vous à 8h pétantes, un samedi matin, avec la tête encore entre les fesses et un froid vivifiant bienvenu pour se réveiller la couenne. Inutile de dire que certains avaient à peine décuvé de la soirée de la veille, souvent synonyme d'excès houblonnés. Le voyage en compagnie du PROVIDENCE Crew se passera très bien, dans la joie et une humeur… festive on va dire. Entre gros sons, vannes potaches et autres activités moralement répréhensibles que nous tairons ici. Bref, tout se passe bien et les quatre heures de route passent à la vitesse de l'éclair. Arrivés sur place, nous récupérons vite fait les pass pour la journée. Les organisateurs ont eu la bonne idée d'instaurer un système de bracelets permettant d'entrer et de sortir à loisir de la salle sans être parqué dans un enclos à fumeurs. L'idéal pour aller casser la croûte quand l'envie s'en fait sentir. Ceci étant dit et fait, en bon autochtone, je joue le guide de service histoire de faire découvrir à quelques heureux élus les bonnes adresses de la gastronomie locale. Un paquet de belles frites belges, sel, épices et sauce Brazil plus tard, on peut enfin entamer les hostilités et regagner le On Air Studio, sis en plein centre ville, à deux pas de la Grand Place de Mons, pour se repaitre de gros hardcore qui tache.



Vu que le gabarit des paquets de frites belges est sensiblement différent de ce que l'on connait en France, c'est assis et en train de digérer que je regarderais la groupe d'ouverture, NO BRAIN, envahir la scène. NO BRAIN est un groupe de vétérans de la scène hardcore locale puisqu'on y retrouve des anciens Stuck Up entre autres. Les montois tapent dans le hardcore frontal et basique avec une pointe de groove pour le gout. Pas dégueulasse mais pas inoubliable non plus, c'était un bon groupe pour entamer la journée et permettre à l'organisme d'assimiler les 400g de patates, d'huile et de sel ingurgités plutôt. On profite de la pause pour visiter la salle à l'architecture intéressante avec ses deux niveaux et son balcon permettant une bonne vue d'ensemble pour ceux qui préfèrent admirer le spectacle au calme, une binouze à la main. L'étage permet aussi de se retrouver pour discuter tranquillement entre les différents sets ou prendre tout son temps et bien choisir sur quel stand de merch investir ses quelques euros. Un petit quart d'heure plus tard, STAND FOR TRUTH, autre groupe local tour récemment formé. Ils donnaient là leur premier concert mais vu que le groupe compte dans ses rangs des (ex)membres de Do Or Die, ça ne s'est pas vraiment remarqué. Le groupe se donne sur scène et son hardcore d'obédience new yorkaise, entre old school et new school, réveille les premiers instincts. On voit quelques personnes danser, mosher et pogoter sur les premières moshparts de la journée. Ça reste sage, on en est juste à l'échauffement, mais le groupe semble apprécier. Leur prestation se laisse suivre sans ennui malgré une acoustique pas extraordinaire et une audience encore pas mal clairsemée. On remarque la bouteille du chanteur, officiant aussi dans Do Or Die, qui occupe bien l'espace et démontre ses bonnes capacités vocales. Finalement STAND FOR TRUTH donnera un show très correct d'une grosse vingtaine de minutes.



Maintenant, aux alentours de 16h30, on entre vraiment dans le vif du sujet avec PROVIDENCE qui a emmené une bonne partie de son crew avec lui et ça va vite se voir. Les Parigots entament une petite marseillaise reprise en chœur par tous les Franchies présents dans l'assistance et sifflée par les Belges. Ambiance bon esprit avec l'intro techno neuneu traditionnelle du groupe. Dès les premières notes, tout le monde se met à bouger comme un seul homme. Enfin surtout le contingent parisien, les locaux semblant un peu étonnés par cet envahissement semblable à une prise de la Bastille hardcore. Ça moshe, ça kicke, ça mouline et ça démontre ses capacités martiales à tout va. Tout le monde est venu là pour représenter la scène parisienne et entend bien le montrer. Au fur et à mesure de l'avancée du set, tout le monde se met à bouger et on remarque que le belge n'hésite pas à toucher et à jouer dur, surtout sur les parties les plus beatdown, ce qui se confirmera tout au long de la soirée. Sur scène, comme d'hab avec le groupe, les mecs se bougent le cul en enquillant les morceaux et les vannes à trois sous. On retiendra la reprise du thème de Rocky III durant laquelle le pit se remplit de gars en train d'enquiller les pompes, et les deux morceaux très lourds « Cloverleaf » et « This Is Filthy Paris » avec envahissement de scène et reprise en chœur par le tout Paris. Et quelques autochtones aussi. Voilà, une grosse demi-heure de concert pour la première grosse tatane du festival et les premiers gros katas chorégraphiés du pit. "This Is Paris" même en Belgique.



L'enchaînement avec WORDS OF CONCRETE, remplaçant au pied levé AWAKEN DEMONS, s'annonçait brutal. Mais, finalement, ce sera surtout chiant. WORDS OF CONCRETE et son beatdown basique de chez basique est sympa sur E.P mais sur un set de trente minutes, on se fait grave chier au bout de trois morceaux. Du coup après trois titres, je prend un peu de recul et vais mater ça peinard d'un œil distrait e discutant et regardant les 3-4 tough guys qui se la donnent dans le pit. Bon y a pas grand-chose de plus à dire si ce n'est que le beatdown a toujours autant de succès chez les Belges. Plus c'est basique, plus ils aiment. Là, ils ont dû être servi.

Place à PLANEY, seul groupe de deathcore de l'affiche qui jouera dans l'indifférence quasi générale. Si techniquement et musicalement c'est correct, sur scène, c'est d'un ennui… Statique, sans vie, sans patate, sans charisme ni de présence. Le groupe manque de tout ce qui fait un bon concert. Maintenant le groupe a des capacités et est certainement plus intéressant sur album que sur scène. Vu la jeunesse de ses membres, ils ont le temps de s'améliorer scéniquement et de se trouver une vraie identité. Le gig tire en longueur et je loupe la dernière partie pour cause de petit creux à combler. Hop, passage à la friterie juste en face de la salle. On reprend avec COPYKILL et nos tough guy amateurs de beatdown font toujours la loi en moshant sans faire gaffe à qui ou quoi que ce soit. Bref. De COPYKILL, j'avoue ne pas avoir de souvenirs très précis. J'en ai certes loupé une bonne moitié mais ce que j'en ai vu ne m'a pas laissé de souvenir impérissable du tout. Il me semble que les Allemands avaient un nouveau brailleur pour le coup mais à part ça rien à signaler. Place à la suite avec FINAL PRAYER qui, avec un son plus hardcore classique, fait office de bonne respiration entre tous ces groupes de beatdwon hyper brutaux.



Les Berlinois qui n'étaient pas plus attendus que ça apparemment vont sécher pas mal de monde avec un concert à l'ancienne, bourré d'énergie, de bonnes vibrations, de bonne musique et un pit plein de bonne humeur propice aux two-steppeurs. Ça en fait des bonnes choses.Par contre, je remarque que dès que ça joue sur plus de deux cordes, il n'y a plus grand monde pour venir animer la fosse. Du coup, c'est en grande partie la délégation française qui investit le sol collant de la salle pour rendre hommage à la musique du groupe en dansant dans la joie et bonne humeur. Niveau scénique les Allemands égraineront des titres de leurs deux albums avec une petite préférence pour le dernier en date, « Filling The Void ». La preuve que le groupe vaut plus que l'étiquette de « sous Hatebreed » qui lui colle au cul depuis quelques années. « The Anthem » et « Wartime » sont quand même de purs morceaux de hardcore qui passent très très bien en live. Une vraie belle surprise en somme car si j'aimais bien le groupe sur rondelle je n'en attendais rien de particulier en live et au final ça m'a bien troué l'arrière-train. En plus, détail qui fait la différence, le chanteur fait l'effort de s'adresser à la salle en français. Et avec le smile s'il vous plait. Non, vraiment un bon moment.

Une petite respiration avant d'attaquer la bagarre qui s'annonce avec NASTY. Etant donné la manière peu urbaine de mosher des quelques tough locaux, la grosse assistance présente et la force de frappe du groupe, je sens que ça va pas mal frotter et fritter dans la salle. Et ça n'a pas manqué puisqu'on a dénombré pas moins de quatre débuts de bastons sur 35minutes de show. Ah bah ouais autant le parisien moshe joyeux, le beatdowneux belge préfère la bagarre (spécial dédicace à Elie Seimoun et Franck Dubosc). Bon on ne va pas s'attarder là-dessus mais plutôt sur le gros set des NASTY. J'avoue que le batteur fait un peu marrer au premier abord avec sa batterie Fisher Price (une grosse caisse, une caisse claire, un tom, un charlet, une china et basta) mais c'est largement suffisant pour mettre le feu à la salle toute entière. Les Belgo-Teutons étaient manifestement les plus attendus de toute la soirée et ont littéralement mis la guerre dans le pit. Les titres de « Give A Shit » déjà ratiboisants sur album sont carrément violents sur scène. Mes oreilles résonnent encore d'un « Just Kind » faramineux. Sur scène c'est le bordel, dans la fosse c'est la bagarre et dans les oreilles c'est la guerre totale. Le groupe est vraiment énorme en Belgique et en Allemagne et quand on voit ce concert, on comprend pourquoien alternant nouveautés et anciens morceaux. NASTY est le beatdown. Point barre. Ils viennent une nouvelle fois d'en faire la démonstration : des riffs écrasants, une voix brutale, une attitude rien à foutre et des chœurs de bûcherons bûcheronesques. Voilà, les autres groupes de beatdown peuvent rentrer chez eux, ils ne peuvent pas lutter. Fallait bien un Sprite pour se remettre de ça, surtout que les deux têtes d'affiches sont sur le point de débarquer.



On notera un petit changement d'atmosphère et de public pour l'entrée sur scène d'ANGEL CREW. Les jeunes sauvageons ont laissé place aux trentenaires qui ont grandis avec Deviate, Backfire, Merauder et compagnie. Là, pour le groupe belgo-hollandais je passe en mode « total fanboy », squattant le premier rang et passant tout le concert à chanter et assurer les chœurs, choppant le micro des que possible. Ce qui se passe derrière moi ? Rien à foutre, moi ce qui m'intéresse c'est la scène et le son qui en sort, le reste…
ANGEL CREW est de retour après un hiatus de plusieurs années. Le line up a quelque peu évolué (nouveau batteur et bassiste il me semble) même si le noyau dur est toujours le même : Pat de Backfire, Danny de Deviate et Ross de Length Of Time. Si Nasty est venu donner une leçon de beatdown, ANGEL CREW va donner une leçon de hardcore à l'ancienne. Funky, groovy, mélodique, tough et surtout super communicatif. Pat est toujours aussi à l'aise sur scène et plaisante avant de balancer son micro dans la foule. Niveau setlist, on retrouve une majorité de titres issus de « One Life One Sentence », chef-d'œuvre du groupe. Impossible de résister plus deux secondes et dès les premières notes on choppe la banane. Si vous soulez savoir ce qu'est un tube hardcore, allez de suite écouter « Bring Down The World », un morceau qui ferait bouger le plus dépressif des funeral doomeux. Ce titre est une invitation à la danse avec sa rythmique démoniaque, son riff plus qu'accrocheur et son refrain…ahlala ce refrain. Je pourrais l'écouter des centaines de fois sans jamais me lasser, alors en live repris par une bonne partie des premiers rangs, c'était juste magique. Au menu on retrouvera aussi « One Life, One Sentence », « Dying Breed », « Spit It Out », « Breakthrough » et « Another Day Livin In Hatred » issus du premier album, entre autres. Que du bon, du lourd exécuté avec classe et talent. Même si, il à juste manqué ce "p'tit truc" qui fait d'un bon set un set parfait. Quoi ? C'est déjà terminé ? Le set est passé à la vitesse de l'éclair. Vivement le PEF que je puisse les revoir et rebrailler comme un veau tout du long !



Bon, il est déjà l'heure d'accueillir MERAUDER comme il se doit. Ce sera une première fois pour moi et je n'aurai pas été déçu une seconde. Après une (trop) longue intro, Jorge et son crew déboulent sur scène et lancent les hostilités avec un « Until » d'enfer. Pas mal de titres du dernier album seront joués. « Until » donc mais aussi « Built On Blood », « Gangsta », « Ahora », « Ratcatcher » et « God Is I » et si ces morceaux passaient déjà bien sur album, sur scène c'est encore autre chose. Plus hardcore et repris par tous les premiers rangs, c'était vraiment impeccable. Même un « Hell Captive » que je trouve très moyen sur album, est passé comme une lettre à la poste. D'ailleurs j'en ai pas encore parlé mais la salle n'avait pas de barrière de sécurité entre la scène et le public, ce qui permettait une communion totale entre le groupe et le public. Comme ça devrait l'être dans tous les concerts hardcore d'ailleurs. Jorge avait l'air en forme et content d'être là. Puis le hardcore joué par des mecs qui sentent le vécu, ça a quand même une autre gueule. MERAUDER offre un set équilibré, entre nouveaux morceaux et anciens classiques, qui retrouvent une seconde jeunesse sur scène. Jorge est vocalement en forme et pas mal bavard entre les morceaux, ce qui est vraiment sympa pour un groupe aussi culte que celui-là. La fatigue commence à grave se faire sentir dans les pattes, je dois avouer que je suis content quand résonnent les premières notes d'un « Master Killer » dantesque featuring Chris de Do Or Die, organisateur du fest, repris en chœur par tous les fans encore présents. Un grand moment qui clôture une bien belle journée/soirée.

Setlist MERAUDER :

Until
Time Ends
Rat Catcher
Take By Force
Built On Blood
Life Is Pain
Gangsta
Downfall Of Christ
Hell Captive
Mirror Shows Black
God Is I
Crossfire
Ahora
Master Killer



Le voyage retour sera moins foutraque, hardcore et rock'n'roll que l'aller. Brisé par la longue journée, les frites, le mosh et l'alcool, tout le monde s'endort assez rapidement avant de se faire réveiller à 4h du matin sur un aire d'autoroute par un chauffeur un poil tatillon. Finalement tout le monde arrivera à Paris sur le coup de 5h.

Globalement le bilan est plus que positif tant au niveau de l'organisation impeccable de bout en bout. Pro, sympa et accueillante à la fois. Merci à Chris d'ailleurs d'avoir organisé ce fest. Mention très bien aussi pour la sécu, tellement discrète qu'on aurait pu croire qu'il n'y en avait pas, pour l'ambiance généralement bon esprit même si le mosheur belge ne se bouge que sur du beatdown, pour la salle sans barrière qui permet une vraie communion entre les groupes et le public malgré un son pas toujours au top du hip hop. Puis surtout la musique était bonne avec une pelletée de bons groupes et de purs sets dévastateurs : PROVIDENCE, FINAL PRAYER, NASTY, ANGEL CREW et MERAUDER ont sacrément remués tout le monde. Bon ben rendez-vous l'année prochaine pour une nouvelle édition du fest et le prochain Gangbus PROVIDENCE c'est quand vous voulez.


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