- HELMET +KLONE+ LAFARO+ ADMIRAL'S ARMS par SEB ON FIRE - 1707 lectures
10/12/2010 - Elysée Montmartre - Paris



HELMET de retour en France, impossible pour l'enfant des nineties que je suis de louper ça. Et ce ne sont pas les métros surbondés, la neige, le verglas ou les vendeurs à la sauvette de Barbes qui vont m'empêcher d'atteindre l'Elysée Montmartre. Obligé de partir à la bourre quand j'ai appris, vers 16h30 qu'ADMIRAL'S ARMS jouaient à 18h. J'aime bien le groupe et j'voulais y être tôt histoire de voir si les promesses données par le dernier EP en date sont tenues sur scène. Et là, cruelle désillusion. J'arrive dans la salle, après quelques petits atermoiements, pour remarquer qu'on est 17. Dix-sept personnes pour l'Elysée-Montmartre, même en petite configuration, ça fait très peu. C'est bien dommage pour le groupe qui malgré tout, sera pro jusqu'au bout et donnera le meilleur de lui-même devant cette très maigre assistance. Personne n'est vraiment à blâmer, ni l'orga qui fait de son mieux en ayant un couvre-feu fixé à 22h, ni les absents parce que 18h un vendredi ça fait sacrément tôt. Bref revenons à la musique pour constater que le son est bon et que les musiciens font le boulot, ce qui donne un set plus que correct malgré les circonstances. Enfin perso, j'ai apprécié. Les morceaux de l'EP passent très bien en live, le groupe a de la présence et de la prestance durement gagnées sur les routes ricaines. C'est simplement dommage de les avoir vus terminer leur set devant 26 personnes, oui, neuf courageux étaient arrivés entre-temps. Disons que les Parisiens se sont payés une bonne repet' dans une salle mythique de la capitale. Rien que pour ça, ça valait la peine de jouer. Je discute rapidement avec Guillaume de KLONE en lui souhaitant de jouer devant plus de monde…



Petit tour dans la salle histoire de croiser quelques têtes connues. Bon, comme je ne reconnais personnes ben j'attends gentiment le début du set de LAFARO, groupe irlandais que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. J'émets quelques réserves lors de l'arrivée du groupe sur scène mais après trois secondes je passe de la perplexité à la surprise. Le sympathique quatuor irlandais balance un rock grassouillet hyper accrocheur, direct, efficace et sans chichis. Musicalement, LAFARO n'est pas sans rappeler les QUEENS OF THE STONE AGE pour le côté gras et l'efficacité du songwriting et s'inspire aussi un peu des RAMONES pour la simplicité des morceaux qui donnent envie de taper du pied et de bouger la tête en cadence. Le groupe se distingue aussi par sa bonhommie et un humour décapant mis en œuvre entre les différents morceaux. Le running gag du jour aura pour cible leur batteur qui apparemment se serait tapé une petite allemande la veille suscitant la joie et les moqueries non feintes de ses comparses. L'esprit est bon enfant, l'ambiance est sympa et le son est bon alors que demande le peuple ? S'il ne fait aucun doute que je n'écouterai probablement pas d'album du groupe, sur scène ça envoie et ça me fait tranquillement patienter avant l'arrivée de KLONE. Je remarque que le salle s'est un peu remplie si bien que même si ce n'est pas encore la grande foule, je suis désormais incapable de compter les personne une à une. Plutôt bon signe. Une petite demi-heure plus tard, les rouquins quittent la scène après avoir mis le sourire sur le visage des spectateurs présents, preuve d'une première partie réussie. Merci à eux donc.



Changement de plateau, un gros quart d'heure de battement avant de voir et entendre les Poitevins de KLONE que j'avais vu et apprécié deux mois plus tôt en tête d'affiche à La Boule Noire. Après une petite intro, le groupe, comme deux mois plus tôt, ouvre son set avec « Rite Of Passage ». Et pas de surprises, le son est toujours très bon, les musiciens maîtrisent et paraissent un peu plus relâchés ce qui est bénéfique pour la musique et le show du soir. Le public offre maintenant un visage digne de ce nom et pas mal de fans sont venus pour eux. La voix de Yann est toujours aussi impeccable avec ses accents Tooliens appuyés sans pour autant tomber le plagiat éhonté. Une bonne entrée en matière avant d'entendre Yann annoncer « Empire Of Shame », un des titres forts du combo. Manifestement le fait d'évoluer sur une grande scène les libère, les musiciens bougent plus, occupent bien l'espace et offrent une belle prestation bien rock'n'roll et plus vivante. On voit tout de suite que le temps passé sur la route leur a fait du bien. Scéniquement parlant, KLONE est plus à l'aise qu'il y a quelques semaines. Le temps passe vite quand on s'amuse et voilà déjà que retentissent les premières notes de « Give Up The Rest » à la plus grande joie des suiveurs du groupe présents dans la salle. Le titre s'impose facilement comme un des « tubes » du groupe et permet d'apprécier toute la maîtrise de Yann, l'une des meilleures voix de la scène métal française. Un petit « All Seeing Eye » parfaitement exécuté et il est déjà temps de plier bagage. C'est con on en aurait bien repris pour un dollar. Une fois de plus, KLONE assure sur scène avec un set sans taches, maitrisé de bout en bout et avec le petit plus d'énergie qui leur manquait la dernière fois. Bon ben alors, quand c'est que vous repassez sur Paname ?

Setlist KLONE :
-Rite Of Passage
-Spiral Down
-Empire Of Shame
-Rain Bird
-Immaculate Desire
-The Spell Is Cast
-Give Up The Rest
-All Seeing Eye



Maintenant, malgré la qualité des premières parties, on ne va se cacher plus longtemps, on est avant tout là pour se manger du HELMET dans la tronche. J'ai connu le groupe grâce aux B.O de « The Crow » et de « Judgement Night », ça date donc et ne me rajeunit pas. Pour ceux qui ne les connaissent pas, HELMET est le prototype parfait du groupe qui n'a pas accédé au statut qu'il mérite tant son influence a été énorme sur la scène metal des nineties voire plus. Un petit coup d'œil dans la salle suffit à comprendre que pour les jeunes méchus fluos d'aujourd'hui HELMET ne représente rien du tout. Ou presque. Que des trentenaires ou quadrangenaires dans l'assistance. C'est dommage, l'occasion était trop belle pour la très active jeune garde metalleuse de rendre hommage aux anciens qui, lorsque les vedettes du deathcore actuel étaient encore au bac à sable, construisaient déjà d'hallucinants murs de grattes. Bref je ne leur jette nullement la pierre, mais je constate qu'HELMET est dorénavant un groupe pour vieux cons. Moi-même je suis devenu un vieux con, mais avec une casquette, et c'est très bien ainsi. Fini les larmoiements, place au gros son car Page Hamilton entouré de son groupe de jeunots débaroule sans crier gare au son d'« Unsung » et là c'est la claque monumentale d'entrée de jeu. Un son nickel de chez nickel, un duo de guitares à faire pâlir Maginot lui-même et un jeu de scène tout en classe. Hamilton ne fait rien de particulier mais son charisme et sa passion pour la musique éclabousse toute la scène. Ça doit être à cela qu'on reconnaît une vraie légende. Tout était déjà dit après « Unsung » mais comme le groupe n'allait pas partir après avoir joué un unique morceau, c'est le tout récent « So Long » et le classique « Renovation » qui viennent clore la triplette d'entrée. Page, apparemment d'humeur jouasse, en profite pour saluer tout le monde et discutailler avec l'assistance. Le show continue sur le mode : je mets une claque à tout le monde avec mes riffs et je remarque que les groupes de néo-metal, voire de deathcore actuels doivent une bonne partie de leur son aux New-Yorkais. Dan Beeman, casquette à l'envers et doigté assuré est là pour nous le rappeler. Les riffs d'HELMET, même les plus anciens n'ont rien perdu de leur lourdeur et de leur génie. Les titres s'enchaînent en alternant anciens classiques et compos récentes. « I Know », « Ironhead » et « Blacktop » viennent ravir mes esgourdes et celles d'un public tout acquis à la cause d'Hamilton et de son crew. Même si les New-Yorkais ne sont pas avare en nouveautés, il est évident que les titres les plus anciens s'attirent les faveur du public.

HELMET, outre un son de guitare égal à nul autre c'est aussi un jeu de batterie métronomique mis en place par John Stanier. Et si celui-ci est parti voguer sur d'autres eaux, son style fait toujours partie intégrante du groupe et on le reconnaît parfaitement dans la frappe de Kyle Stevenson. Page Hamilton rend à son tour hommage au batteur de LAFARO qui, je le rapelle, a eu des relations sexuelles avec un être humain consentant et enchaîne sur « Enemies » et le récent « In Person » avant de quitter la scène après un « TIC » énergique. Mais personne n'est dupe et quelques minutes plus tard, sous les vivas du public, le groupe revient pour « Meantime » et « Milquetoast » qui vont achever tout le monde. Il est déjà l'heure malheureusement et le groupe quitte la scène… pour venir dans la salle discuter et serrer des pinces à tour de bras. Hamilton donne du sourire, pose pour des dizaines de photos et signe tout un tas de truc pendant que Beeman et le bassiste, sosie de Simon Pegg mais dont j'ai honteusement oublié le nom, discute gentiment avec les fans. Quinze minutes après la fin d'un set anthologique ils seront toujours là à discuter avec les dernières personnes présentes. J'en profite pour discuter casquette avec Beeman avant de rentrer chez moi, dans la glaciale nuit parisienne les yeux pleins d'étoiles et les oreilles pleines de gros sons. Un putain de concert et un putain de groupe.

Setlist HELMET
-Unsung
-So Long
-Renovation
-Welcom To Algiers
-I Know
-Ironhead
-White City
-Birth Defect
-Enemies
-In Person
-She's Lost
-Blacktop
-TIC
-Meantime
-Milquetoast
-Brand New


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