- MUCKRACKERS + DUFLAN DUFLAN + FEROMIL + SHIZUKA + BEINHAUS par ZESNAKE - 1798 lectures
Festival La Nouvelle Industrie Lorraine 5 - Uckange, 11/09/10





C'est en ce début de Septembre 2010 qu'a lieu la 5ème édition de ce mini-festival organisé par la compagnie RF_36, placé sous le signe de l'Industrie (autant conceptuellement que musicalement). A la fois une fête de soutien aux sidérurgistes, mineurs et ouvriers Lorrains (avec les stands syndicaux qui vont bien avec) et une occasion de se délecter de quelques groupes orientés Punk/Indus plutôt originaux, originaires pour la plupart de la région de la Vallée de la Fensch et alentours.
Cette fête se sera déroulée sur deux jours, les 10 et 11 Septembre 2010. N'ayant pas pu prévoir à l'avance cette sortie sur deux jours à cause d'un emploi du temps de fac capricieux pouvant changer à tout moment, je n'ai pu assister qu'aux concerts du Samedi. Dommage pour les projets 2:13 PM et EX_TENSION qui m'avaient l'air fort intéressants. Néanmoins l'important était de ne pas louper le set du Samedi de MUCKRACKERS, qui était la principale raison de ma venue dans le Nord-Ouest de la Moselle, surtout après avoir reçu une invitation du groupe consécutivement à la publication de ma chronique de Chansons de la Forge (et je tiens encore ici à remercier le groupe).

[U4]


Alors que j'avais eu un peu peur suite aux prévisions à 7 jours de l'ami Louis Bodin une semaine auparavant, le temps était finalement très ensoleillé et agréable. Avantage : c'est préférable quand le festival se déroule en plein air. Inconvénient : j'ai fait 80 bornes avec le soleil en face dans une bagnole non climatisée, à tenter de rester concentré pour suivre les instructions d'un GPS passablement étourdi. J'arrive finalement sur le site d'Uckange à 17h30, en constatant que le tout aura lieu au pied du Haut-Fourneau U4, devenu monument historique. Ma soirée commence d'ailleurs par la visite dudit site, visite incluse avec le billet d'entrée. Je passe vite fait sous un chapiteau présentant une exposition de matériel de sidérurgie et de nombreuses photos d'époque, pour marcher vers le site du Haut-Fourneau afin d'observer au plus près les installations grandioses, pour mieux comprendre la notion de « monument ». C'est qu'on se sent tout petit au milieu de tout ce dédale d'installations désaffectées, on se plonge vraiment dans l'histoire industrielle de la région. Cette visite place bien l'ambiance de la soirée qui s'annonce « Indus » jusqu'au bout des ongles. Tout en terminant cette petite visite j'entends au loin les premières notes de musique : c'est la fanfare FENSCH INDUSTRIAL BRASS BAND d'Uckange qui ouvre les hostilités. Pas grand-chose à dire dessus, c'est… une fanfare ! Un quintette qui maîtrise son sujet et qui nous gratifie de quelques airs connus comme celui de « Oh When The Saints ». Une petite mise en bouche sympathique avant une soirée qui s'annonce plus percutante.

Site du festival NIL5


C'est donc le premier groupe de la soirée qui s'installe sur la petite scène du site. Et chamboulement du programme initial : le groupe de Punk-Rock à chanteuse Uckangeois (pardon, Uckanchhhois) PRINCESSES ZOMBIES ne s'est finalement pas présenté, et c'est donc DUFLAN DUFLAN qui passera en premier alors qu'il était troisième sur l'affiche. Peu importe, surtout que le set général, qui a commencé à la base avec une demi-heure de retard, aura donc une demi-heure d'avance. C'est donc le groupe de Charleroi DUFLAN DUFLAN qui ouvre les hostilités. Ce trio basse-batterie-claviers frappe déjà visuellement par ses costumes assez spéciaux. Il frappe aussi musicalement : après une intro assez noisy, le groupe enchaîne avec une sorte de Punk/Noise-Rock aux claviers électro kitschouille, au chant féminin pitché dans les aigus et avec un batteur nous gratifiant d'un chant plus grogné. Le tout peut faire penser à du Blackjazz à la SHINING (NOR) en version « light » et punkoïde, mais la musique de DUFLAN DUFLAN s'avère être très accrocheuse, avec des morceaux efficaces, le tout dans une ambiance assez déjantée. Un set d'une demi-heure très sympathique avec un groupe assez original, la soirée commence bien. Pas pour mon porte-monnaie car le trio belge m'a suffisamment tapé dans l'oreille pour que je m'empresse d'aller au (petit) stand de merch pour acquérir leur deux albums une fois le set fini. Et bien sûr, pour acquérir également un t-shirt tout neuf des stars de la soirée, à savoir les MUCKRACKERS.

DUFLAN DUFLAN




C'est d'ailleurs les MUCKRACKERS qui commencent à investir la scène peu après. Mais alors que le groupe teste le son de la scène, on peut entendre des bruits étranges provenant de l'autre côté de la (petite) place du festival. C'est en fait FEROMIL qui démarre son set. Késako ? Une « performance sonore » disait la brochure du festival. Il s'agit d'un grand personnage affublé d'un masque à gaz qui fait des bidouillages avec des appareils électroniques à distorsion, et notamment une sorte de détecteur de métaux qui permet de réaliser les variations sonores. C'est donc une mise en scène très théâtrale qui accompagne la musique de FEROMIL, qui s'avère être une sorte de long morceau Indus-Noise assez bizarroïde. Les amateurs de trifouillages électro du genre auront apprécié (j'en fais plus ou moins partie), bien que le tout soit à prendre comme une œuvre d'art musicale et donc, une « performance sonore ». Suffisamment étrange et bien fichu dans la mise en scène pour susciter l'intérêt, de là à écouter ça religieusement sur album…

FEROMIL




Arrive enfin le clou de la soirée. A l'appel de Negative, la cinquantaine de personnes présentes sur le site se pressent devant la scène pour en prendre plein la vue et l'ouïe avec le fameux « Industrial Harsh Punk » de MUCKRACKERS. Commençant par l'habituel introductif "Le Chant des Mineurs" avec les trois protagonistes encagoulés levant fièrement le poing au ciel (avec une bonne partie du public), le set se focalise ensuite sur les titres de Chansons de la Forge. Et quel set ! En Live, MUCKRACKERS ne fait pas de fioritures et nous balance ses titres les plus bourrins. Un set martial, décapant, brut de décoffrage et dévastateur. Je n'en attendais pas moins ! Si j'aurais bien pris un ou deux titres supplémentaires (comme certains morceaux de [Uckange_4] : "! Aktion !", "Korean Kaos", "Konkassor"…), le tout était suffisamment percutant pour la bonne dose de head-banging et le scandage (néologisme ?) de paroles en Allemand. Bien sûr, le groupe aura joué le morceau-hommage au Haut-Fourneau d'Uckange "[U4]", et nous aura gratifié d'un nouveau morceau encore sans nom (et excellent). Et malgré la petite scène, le son était juste énorme, pas brouillon une seule seconde (ne vous fiez pas à la retranscription calamiteuse du micro de mon appareil photo en mode « image animée » sur les vidéos). Seul le chant était un peu noyé. Mais placé devant la scène, c'était un déluge de décibels assez jouissif (merci quand même aux bouchons d'oreille distribués aux stands). Bref, un set à l'image du groupe, une grosse claque vindicative, massive et engagée dans la gueule : je n'ai pas regretté ma venue.
Setlist : Le Chant des Mineurs – Chanson de la Forge – Korporation_23 – Werkstatt – [Faktorei] – (Nouveau morceau) – [U4] – [Minerai-Fonte] – L79 – Blast Furnace Valley

MUCKRACKERS




Après ce déluge sonore, il est temps de se reposer un peu avec quelque chose de plus rafraîchissant, pour se remettre de la coulée de fonte transposée en musique par MUCKRACKERS. Ca sera SHIZUKA. Scéniquement, comme tous les projets plus électro, c'est juste un mec sur scène avec un macbook, qui bouge bien en rythme avec les lights. Musicalement, c'est là que ça bute : présenté comme un projet d'« électro abrasive », SHIZUKA nous délivre une musique aux confins de l'électro-indus, de l'IDM et de la Noise rythmique. Etant très friand de ce genre de style à la TOTAKEKE / ACCESS TO ARASAKA ou proche des projets du label Ant-Zen et Hands (pour les connaisseurs), ce que nous a proposé SHIZUKA était tout bonnement excellent. Des ambiances électro très réussies, des rythmes industriels entraînants, le projet a tout pour me plaire (dommage que le reste du public n'y ait pas accordé beaucoup d'intérêt). Un set classique mais génial, SHIZUKA a été pour moi la bonne surprise de la soirée.

SHIZUKA




Mais c'était avant que ne débarque BEINHAUS. Déjà, voir le trio installer sur scène divers objets de percussions métalliques (plaques de tôle, disque de scie, chaînes, fûts…) intrigue. Je pensais avoir affaire à un combo à la EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN (surtout que le groupe était présenté comme faisant de l'« old-school industrial »), c'était effectivement le cas (le groupe revendiquant clairement cette influence) mais en fait c'était bien plus que ça. Le set des allemands s'est avéré être particulièrement chaotique et dément. Assez variée, la musique de BEINHAUS passe de moments purement industriels (notamment grâce aux deux percussionnistes frappadingues) à des morceaux plus éthérés, quasi-neofolk, grâce à la voix de la chanteuse Ulrike. Le chanteur/percussionniste Robert s'avère être complètement hystérique, se déchirant sur scène et courant dans le public tout en chantant (et avec un chant martial excellent), avec autant de vivacité qu'il frappe sur son set de percussions industrielles. Une hystérie communicative qui aura mis le public en feu. Les protagonistes n'hésiteront pas non plus à descendre de scène à plusieurs reprises pour matraquer leur fûts et leurs plaques devant le public, parfois de manière complètement apocalyptique (bon nombre de baguettes en bois se sont retrouvées éclatées en plusieurs morceaux !), à l'image du percussionniste Marko qui descend subitement de scène pour éclater un lecteur CD au sol, et qui finira le set à frapper de façon déraisonnée sur un tas de plaques de métal, pour finir écroulé à même le sol. Même le public sera amené à participer à l'effort frappadingue. Il y aura également des moments particulièrement vindicatifs ou le trio se munira de cagoules tout en chantant dans des porte-voix. Bref, un set complètement taré dans son ensemble, avec des morceaux jouissifs ("Unter Feinden"), une curiosité musicale très spéciale et originale mais carrément énorme et INDUS (notamment quand Marko se met à faire des étincelles avec une scie à métaux électrique). Il faut aimer, mais le public aura été captivé par la performance qui partait dans tous les sens. Grosse surprise, véritable attraction de la soirée et set inoubliable !

BEINHAUS




Après ce set haut en couleurs, je ne m'attarde pas plus longtemps, ayant du chemin à faire pour le retour. Juste le temps de contempler une dernière fois le Haut-Fourneau U4 joliment illuminé en rouge. Je repars avec un léger mal de crâne, plutôt à cause de la nicotine volant en masse qu'au gros son, ce qui n'est pas pratique pour rouler de nuit surtout avec un GPS étourdi (toujours), mais bon c'est Rock'n'Roll ! Et c'est ainsi que ce terminera cette soirée pourtant ultra-industrielle.

[U4]


Foire aux liens :
MySpace DUFLAN DUFLAN
MySpace FEROMIL
MySpace MUCKRACKERS - Site MUCKRACKERS
MySpace SHIZUKA - Site SHIZUKA
MySpace BEINHAUS - Site BEINHAUS

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Bonus :
BEINHAUS – [Metall::Digital 0.6] (Album en téléchargement libre)


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