- LAMB OF GOD+JOB FOR A COWBOY+AUGUST BURN RED+BETWEEN THE BURIED AND ME. par SEB ON FIRE - 1503 lectures
15/02/10 - Le Bataclan - Paris



Vous le savez maintenant, si vous lisez régulièrement les pages de VS, BETWEEN THE BURIED AND ME et moi c'est une grande et belle histoire d'amour. J'étais donc plus émoustillé qu'une jeune pucelle devant la dernière vidéo crabcore à la mode à l'idée de revoir, dans de bonnes conditions, la bande à Tommy Rogers. Surtout après la nouvelle mandale qu'a été "The Great Midirect". J'ai pas vraiment l'habitude d'arriver très en avance aux concerts mais en ce lundi de février, inspiration divine, c'est ce que je fis et ce fut une idée de génie car, je ne sais pour quelle raison, le concert de BTBAM débuta avec une demi-heure d'avance sur l'horaire annoncé par l'organisateur. C'est donc sur le coup de 18H30 que les gars montent sur scène, après quelques petits soucis dus à l'obtention de mon pass, j'arrive dans la salle à 18H35 pour entendre, horrifié, les dernières notes du premier morceau du groupe. La salle est très peu remplie, ce qui est logique vu que le set était prévu pour débuter à 19H… Je me fais donc l'écho des nombreux fans en rogne, à juste titre, contre l'organisateur que j'ai pu croisé hier soir. Certains, qui avaient payé plein pot et étaient venus en grande partie pour BETWEEN THE BURIED AND ME se sont vu purement et simplement amputé de l'entièreté du concert des Ricains. Forcément ça énerve…



Bon, après les problèmes d'organisation « qui font pas sérieux » comme on dit chez moi, passons à la musique. J'entends juste les dernière notes du morceau d'intro, que je pense être « Alaska » mais sans en être certain, avant que le groupe n'enchaîne sur « Disease, Injury, Madness », titre majeur de leur dernier chef-d'œuvre. Comme toujours, ça joue sérieux sur scène, on n'a pas affaire à des rigolos, l'exécution est impeccable, chaque note à sa place et chaque zicos semble ne faire qu'un avec son instrument. Dan Briggs balance ses grands coups de basse et bâtit, avec l'apport non négligeable de Blake Richardson, les bases de la construction sonore du groupe, permettant au duo de six cordistes de voltiger et de jongler avec notes, en constant équilibre en violence et mélodie. BTBAM sur album comme sur scène c'est tout simplement du grand art, l'excellence de l'exécution, les Bret Hart du « metal ». Après un « Disease, Injury, Madness » majestueux, Tommy Rogers annonce déjà « the last song for tonight » tandis que les spectateurs commence à peine à remplir la salle. Le début de « White Walls » me fait presque monter les larmes aux yeux tant ce titre est grand, sinueux mais toujours groovy. Rogers s'empare du micro et harangue le public à l'accompagner prouvant, que malgré son allure d'oisillon tombé du nid, le mec a un sacré coffre et une grosse présence scénique. Alternant tous les types de chant, passant du hurlements hardcore au chant susurré d'enfant de chœur, toutes les émotions proposées par le morceau sont encore amplifiées lors du passage au live. Après ces quatorze minutes d'équilibrisme musical, le groupe s'en va et reçoit une belle ovation de la part d'un public semblant un peu sceptique au départ. Une nouvelle preuve de la classe absolue de ces cinq gars.



Un petit quart d'heure plus tard, voilà déjà les cinq chrétiens bien coiffés d'AUGUST BURN RED qui investissent la scène, tongs aux pieds et instruments à la main. J'avoue que je ne donnais pas cher de leur peau ce soir et pourtant les mecs ont assuré comme des bêtes. Alternant les titres de leurs deux albums tout en mettant l'accent sur le petit dernier, « Constellations ». La musique des Ricains, correcte sur album, prend une toute autre dimension une fois jouée live. La puissance des titres se voit décuplée et les moshpart font vraiment mal et donne envie de se bouger le cul. Sur scène, ça bouge, ça court, ça saute, bref ça vit quoi. Une demi-heure durant ABR va foutre un sacré boxon dans un Bataclan qui commence a être bien plein. Jake Luhrs s'avère au final être un frontman de premier ordre, habitant la scène et attirant tous les regards. On retiendra les titres « Thirty and Seven » et « Existence » comme point d'orgue d'un show à l'intensité inattendue et d'une qualité irréprochable. Je crois que le groupe vient de marquer des points et de gagner pas mal de fans en une petite demi-heure de présence. Puis surtout il viennent de s'affirmer et d'abandonner le statut de « groupe des potes de BTBAM » qui leur collait au fesses depuis un petit moment. Sans aucun doute, la révélation et la bonne surprise de la soirée.



Après deux groupes bien propres sur eux place aux chevelus, aux velus, aux gros méchants de JOB FOR A COWBOY. Un groupe qui fait débat au sein de la grande famille metal car après avoir ramassé tout le monde grâce à leur tonitruant « Doom », la confirmation sur album n'est jamais vraiment venue. Qu'en est-il sur scène ? Et ben pareil que sur rondelle. Les titres de « Doom » déboîtent, les autres déboîtent moins. Les natifs de l'Arizona ouvrent le set avec une doublette issue de "Ruination" (« Unfurling a Darkened Gospel » et « Constitutional Masturbation ») qui ravit les fans du groupe présents dans la fosse mais me laisse une impression mitigée. Oui, ça bastonne sec, bien aidée par une batterie triguée à donf, mais ça manque de sel, de vie, de ce qui fait une bonne prestation live. Le groupe se démène pourtant et l'exécution est à la hauteur mais les morceaux ne décollent jamais vraiment. Leur prestation donne l'impression de besogner une partenaire endormie, ça reste du sexe certes, mais au bout d'un moment on se fait chier. Ca s'anime un peu avec « Knee Deep » et « Entombment Of A Machine », deux titres tirés, comme par hasard, de « Doom ». Pour le coup, la vérité sur disque est aussi celle du live, JFAC ne parvient pas à transcender sa musique en foulant les planches. Le set se terminera plus tard sur « Embedded » et les Cowboys quittent la scène sans avoir convaincu personne, autres que leurs fans, plutôt nombreux vu les t-shirts aux couleurs du groupe.



Voilà maintenant le gros morceaux de la soirée, le groupe que la plupart des personnes présentes attendent de pieds fermes, les hérauts du Pure American Metal. Je dois dire que je n'ai jamais vraiment compris l'estime et le succès dont bénéficie le groupe dans nos vertes contrées mais à voir le Bataclan bien rempli pour un lundi, je ne peux contester le fait que LAMB OF GOD soit actuellement l'une des plus grosses locomotives metal en activité. J'attendais d'être convaincu par la prestation live du groupe mais en fait non, le concert d'hier n'a fait que confirmer le désintérêt que je porte au groupe. Il ne s'est tellement rien passé que je pourrais me contenter de balancer la setlist en guise de report et basta. Le groupe est venu, a joué ses morceaux habituels (« Set To Fail », « Walk With Me In Hell », « Laid To Rest », « Contractor », « Redneck », Black Label »,…) avec l'envie et la conviction d'un ouvrier à la chaîne enquillant les trois-huit. Si avec JOB FOR A COWBOY on avait l'impression de s'envoyer une fille saoule et endormie, LAMB OF GOD tape carrément dans la nécrophilie. Sur scène c'est statique, ça ne bouge pas, il ne se passe rien, encéphalogramme plat, zéro, R.A.S, nada. Randy Blythe tentera mollement de se remuer mais rien à faire. Il avouera aussi être malade comme un chien et vu son manque d'énergie, on peut le croire. En étant magnanimes, on mettra cette prestation ratée sur le compte de son état de forme de la soirée. Les morceaux sont correctement exécutés, les musiciens savent jouer et l'ingé son connaît son boulot, pas de doutes là-dessus mais il manque l'étincelle qui fera décoller le show. Le public répond pourtant présent en slammant, chantant et bougeant massivement mais sur scène, hormis la grosse prestation de Chris Adler derrière les fûts, ça ne suivra jamais. Le groupe s'en va après une heure quinze de show, sans rappel. Une piètre prestation pour un groupe censé être un des cadors du genre.



Bilan très mitigé en fin de compte, on aurait pu partir sur le coup de vingt heure sans regrets tant les deux têtes d'affiches ont déçu. Quand je pense à tous ceux qui ont loupés BTBAM, y'a vraiment de quoi se la prendre et se la mordre. Au niveau du son c'était correct mais assez uniforme dans l'ensemble, grosso modo tous les groupes sonnaient pareil avec une batterie mise très avant et prenant pas mal de place dans le mix parfois au détriment des guitares. On a eu la confirmation que BTBAM est une bête de groupe et que JFAC, sorti de « Doom », y'a pas grand-chose à voir. La bonne révélation AUGUST BURN RED et la déception LAMB OF GOD qui se sont contentés de servir la soupe tels de vulgaires fonctionnaires du Metal. Une soirée pas géniale, entachée par un sérieux problème d'organisation qui a privé pas mal de monde d'un concert assez attendu et certains spectateurs étaient très remontés en quittant le Bataclan.


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