- SCARVE + TEXTURES + YYRKOON + par TONTON - 2201 lectures
le 11 décembre 2004 - Espace Curial - Paris



Les pronostics étaient quelque peu pessimistes quant à la fréquentation que ce concert allait susciter. Le fait que SCARVE soit passé pour la fête des morts dans la capitale cinq semaines auparavant n'était pas pour arranger les choses. Pourtant, c'est plus de 160 mélomanes qui bravèrent le froid pour se pelotonner dans l'espace Curial.



Quoi de plus naturel pour une date avec deux têtes d'affiches atypiques que de proposer en début de soirée un groupe qui l'est tout autant. Le quatuor de « ???? » entre en scène après une longue absence sur les planches parisiennes. Dès le premier titre, on peut s'apercevoir que les membres de « ???? » sont tombés dans la marmite de MESHUGGAH lorsqu'ils étaient plus jeunes. Il en ressort des titres ultra lourds avec cette même rythmique métronomique qui se décale de temps à autre : une musique hypnotique qui n'incite ni au mouvement ni au headbanging. Le groupe est assez statique et le public l'est tout autant. Le nouveau chanteur a une voix assez monocorde qui colle plutôt bien au style mais c'est la rythmique qui tient ici la vedette. De plus, le son est nickel ce qui ne gâche rien. Mais il est vrai qu'au bout de 30 minutes de ce régime, la musique de « ???? » a pu paraître lassante. Toutefois, pour un groupe qui fêtait ses retrouvailles avec le public, leur prestation laisse planer des perspectives intéressantes pour l'album à venir début 2005.




La dernière fois que j'avais vu YYRKOON sur une scène parisienne, c'était dans une petite salle de banlieue et SCARVE était déjà de la partie. A l'époque, le groupe jouait un death mélodique qui faisait la part belle au chant clair. On le savait depuis la sortie de leur nouvel album, YYRKOON a troqué ses jolis arpèges pour un death nettement plus viril mais en allait-il être de même une fois face au public ? Bien évidemment, quelle question !
Fini la finesse, place à un bon gros death/thrash qui bûche à tout va. Si des incursions de chant clair sont toujours de la partie, la musique d'YYRKOON s'est considérablement musclée au point d'en devenir méconnaissable. Il est étonnant de constater avec quelle facilité le groupe excelle dans chacune des tendances qu'il a abordées à ce jour, dans ses différentes productions. Pas facile de s'y retrouver quand on est fan mais pour l'heure, ça commence à bouger timidement dans l'espace Curial. Le public commence à réagir devant ce set très direct, aux sonorités plutôt old school, ponctué de solos bien trempés mais parfois approximatifs. Le son est moins bon qu'il ne l'était pour « ???? » mais l'aisance d'YYRKOON sur scène est indiscutable. Ils étaient sans doute la formation la plus conventionnelle de cette soirée mais ont parfaitement assuré le relais. Place à TEXTURES…







C'est la troisième fois que je vois TEXTURES cette année et c'est toujours la même taloche que je me prends à chaque performance. Les Hollandais de TEXTURES n'ont pas besoin de tour de chauffe pour mettre l'espace Curial à genou. Après leur traditionnel intro, c'est « Transgression » qui nous est assené avec une frénésie scénique hors normes. Ça bouge plus sérieusement dans le public mais c'est encore sur la scène que le spectacle est le plus animé. Outre les deux gratteux totalement dans leur trip, le chanteur s'agite et s'égosille comme un cinglé. Quant au bassiste on a dû glisser un scorpion dans son caleçon car celui-ci ne tient pas en place plus d'une seconde. Les titres s'enchaînent rapidement, « Ostensibly impregnable », « Young man ». Les zicos sont impeccablement en place et le son est énOOOrme. TEXTURES montre une maîtrise hallucinante de la scène, il faut dire que les 80 concerts que le groupe a donnés cette année ont indéniablement rodé leur set. Les rythmiques à la MESHUG et les passages thrashy sont là. Les parties progressives sont plus prononcées qu'elles ne l'étaient lors des précédents shows auxquels j'ai assisté, il faut dire que cette fois-ci TEXTURES dispose d'un temps de passage très honorable. Vient alors l'impensable : « Polars », pièce maîtresse de 18 minutes tirée de leur album que je n'ai jamais vu en version live. TEXTURES a également choisi cette occasion pour nous présenter un nouveau titre qui sera incorporé au milieu de « Polars » : résultat un morceau épique de près de trente minutes. Le batteur réalise une performance incroyable avec un kit réduit à son plus simple appareil : une grosse caisse, une caisse clair, un tome, quelques cymbales et hop le tour est joué. Après une paire de titres supplémentaires : « The Barrier » et « Swandive », c'est déjà la fin d'un set incroyable qui se profile. Reste une tête d'affiche de choix avec les chiens de SCARVE.



A peine plus d'un mois après leur prestation parisienne à l'Elysée Montmartre, les « chiens » de l'Est sont à nouveau sur une scène de la capitale. TEXTURES a mis la barre très haut et Dirk et sa troupe vont donner tous ce qu'ils ont dans les tripes pour se montrer à la hauteur.
Une bonne surprise nous attend dès « An emptier void » : le son est excellent, sans nul doute le meilleur qu'il m'ait été donné d'entendre lors d'un concert de SCARVE. La présence à la console de Mattias Nilsson (oui, oui, celui qui travaille aussi avec SOILWORK)y aura sans doute été pour beaucoup mais cela fait vraiment plaisir de pouvoir jouir de la musique des « chiens » dans de bonnes conditions. Hélas pour ceux qui rêvaient d'apparaître sur le dvd du groupe à venir, le show de cette soirée ne sera pas filmé comme c'était initialement prévu. Il semblerait que de petits problèmes techniques et logistiques soient à l'origine de ce changement de programme.
Mené à une cadence infernale par deux chanteurs aussi virulents qu'allumés, le death atypique de SCARVE ne laisse pas le temps de souffler au public. Au programme une setlist d'une bonne heure qui fait la part belle au dernier album « Hyper concience », «Molten scars » (dédié à Dimbag Darrel), « Mirthless perspective » ou encore « The perfect disaster » . Pourtant, si Pierrick et Guillaume rivalisent d'enthousiasme et d'énergie, le reste de la troupe semble quelque peu fatigué (une semaine trop chargée ?). Le show que SCARVE nous assène rend le public frénétique mais, au risque de m'attirer les foudres des fans irréductibles, j'avoue les avoir déjà vus en meilleure forme. C'est clair que Dirk reste une véritable machine de guerre mais, malgré un jeu irréprochable, il semble presque peiner sur la distance. Qu'à cela ne tienne, si quelques-uns uns des « chiens » traînent un peu la patte, SCARVE assure un show d'une efficacité à toute épreuve. Les voix de Guillaume et Pierrick se complètent à la perfection et contribuent à rendre le gang nancéen unique en son genre. Ce duo reste une pointure quand il s'agit de faire bouillir un pit et c'est ce qu'ils feront comme à leur accoutumée. Que de chemin parcouru depuis cette tournée avec NILE et que de potentiel dans ce diable de groupe qui, même en dessous de ses capacités, nous a encore déboîté les nuques. Pas facile de jouer derrière TEXTURES mais les canidés n'ont pas à rougir de leur performance, loin de là…




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