- METALLICA par WASTED - 5111 lectures
Arènes de Nîmes, le 7 juillet 2009



Un cadre idyllique, un shootage de DVD, un public déchaîné, le tout pour l'un des plus grands groupes de metal de tous les temps, autant dire que la journée s'annonçait historique.




Après une longue attente en plein cagnard les portes s'ouvrent vers 17H30 pour nous laisser pénétrer dans cette arène antique. Premier constat, la scène n'est pas vraiment centrale comme nous l'imaginions. Elle recouvre un tiers de la fosse et le public qui s'y trouve ne peut que lui faire face. Elle est ouverte sur les côtés et très large, ce qui offre une bonne visibilité à ceux placés sur ses flans en gradin, ce qui était mon cas. Les tribunes basses au plus proche de la scène n'étaient pas ouvertes au public, question de sécurité peut-être. Quant aux fameuses places à prix réduit, on en reparlera plus tard, mais je peux vous assurer que ceux qui y étaient n'ont sûrement pas été les plus malheureux.




Les hostilités débutent avec MOPA. Quand je dis hostilités je pensais sincèrement qu'elles viendraient du public mais bizarrement les réactions suscitées par MOPA furent complètement modérées. Il faut dire que le groupe avait pris soin en début de set de se présenter, d'annoncer les titres qu'ils allaient jouer et de remercier le public. Tout s'est alors enchaîné très vite et les rares interludes furent comblés par de timides applaudissements. En ce qui me concerne je suis resté totalement hermétique au show des Toulousains, j'imagine que dans une petite salle MOPA peut créer une ambiance bien particulière, mais dans une telle configuration j'ai trouvé ça on ne peut plus éprouvant. Un gros plus tout de même à la personne du public qui réceptionna d'une seule main la bouteille lancée par le batteur pour lui renvoyer illico dans la face. Cela ne remplacera jamais un bon lapin mort mais je pense que le cœur y était, bravo mec.


Pour la petite histoire, si tous ceux ce la tribune de droite (dont bibi) se sont levés en hurlant pendant un morceau de MOPA, ce n'était bien évidemment pas pour eux mais pour James venu en bermuda et claquette discretos derrière la scène. Manque de pot on l'a grillé direct et il nous a fait un p'tit signe "chuuuut" avant de partir en courant.




S'en suit MASS HYSTERIA. Là encore je m'attendais à passer un moment difficile, mais le groupe a su me faire ravaler mes médisances et au final je ne pense pas être le seul à avoir été bluffé par les Parisiens. Le feu, ils ont mis le feu. Le groupe, on ne peut plus content et fier d'être là, va nous livrer un set véritablement énergique histoire de réveiller la foule endormie par MOPA. Il faut dire que n'importe quel groupe avec une guitare saturée, jouant après MOPA, aurait fait bonne impression. Les MASS ont bien conscience d'être en présence d'un public de furieux et éviteront par conséquent leurs morceaux les plus mous, ce qui nous a permis d'échapper à "Se lover dans les flammes" ou à "La démesure", ouf! Ces derniers feront donc la part belle à leurs meilleurs albums, à savoir les deux premiers avec des titres comme: "Knowledge is power", "Respect to the dance-floor", "Zion", "Contraddiction", "Attracteurs étranges", "P4" ou "Furia". Le public est réceptif, bouge beaucoup et répondra présent à l'appel de Mouss lorsque ce dernier leur demandera un "Braveheart" comme vous pouvez le voir ci-après.




Un son correct, une bonne prestation, un public déjà très chaud, de quoi me rappeler un certain concert de 1996 à Lesneven ou les grosses ambiances des shows du Family à Landerneau en compagnie de NO PLACE FOR SOUL. Seul ombre au tableau, pas de "Donnez-vous la peine", morceau qui est quand même l'hymne de MASS HYSTERIA.




Sitôt le concert des MASS terminé, les roadies se mettent en action pour préparer la scène à le venue de nos horsemen préférés et c'est donc une véritable fourmilière qui grouille devant moi mais l'action se situe ailleurs. Ainsi dans la tribune opposée, quelle ne fut pas ma surprise d'apercevoir le catcheur masqué le plus célèbre de VS : "Hell Buritos". Celui-là même qui nous avait tant fait rire avec sa vidéo pour le concours Hellfest. Autant vous dire que le luchador masqué a su mettre l'ambiance et ce dans toute l'arène.




Mais difficile de se lâcher quand la pression commence à monter. La scène est prête, les quinze caméras sont en marche, "Heavy Metal Thunder" de SAXON commence à raisonner dans les arènes. Tout le monde sait ce qui va suivre et se prépare à entonner "Ecstasy Of Gold". Derniers coup d'œil autour de moi pour me rendre compte que l'excitation est à son comble, mais le fait d'être placé sur le côté de la scène va me permettre d'assister au plus gros cafouillage de la soirée. "Ecstay Of Gold" terminée, on peut commencer à entendre l'intro de "Blackened". Le tunnel menant à la scène a préalablement été dégagé par la sécu et pour cause, comme l'indique la consigne que vous pouvez voir en photo, les horsemen arrivent bras dessus, bras dessous, suivis d'une caméra, le seul souci c'est qu'en face il n'y a pas d'accès à la scène. Ces derniers doivent donc faire demi-tour pour joindre les escaliers situés de part et d'autre de la scène et là c'est le drame. Le timing n'est pas bon! L'intro de "Blackened" est sûr le point de se terminer et aucun des membres n'est encore équipé. Il s'en suit un gros blanc interminable entre la fin de l'intro et le moment où James entame le riff salvateur. On verra si cela reste en état sur le DVD mais je pense qu'un petit "cut" sera au rendez-vous pour faire illusion d'un concert démarrant sur les chapeaux de roues.




Je n'en reviens toujours qu'un groupe de ce calibre puisse à ce point s'emmêler les pinceaux. Bref, la boulette oubliée je commence à me lâcher et à apprécier "Blackened" comme il se doit et même plus que d'habitude. La raison est toute simple, avant le concert certains fans présents la veille nous avaient dit que le groupe avait répété "That Was Just Your Life", donc pour moi le fait d'avoir "Blackened" en ouverture était annonciateur d'une setlist d'anthologie. Malheureusement tout cela se tassa bien vite, trop vite. Il ne m'aura pas fallu longtemps pour comprendre que la prestation du jour n'allait être qu'une prestation de plus. De déchaîné je passai à stoïque et dubitatif. Cette fameuse setlist censée marquer un concert unique n'était qu'une setlist type festival, la même que celle égrainée par le groupe sur son "Sonisphere" depuis le début de l'été.




A cette déception vient s'ajouter le jeu de scène on ne peut plus pauvre. C'est sûr qu'à Bercy ces flammes faisaient leur petit effet mais là non. En plein air la sauce ne prend pas. Alors qu'il n'y a même pas un an on se prenait des explosions à tout va et des flammes gigantesques au concert d'Arras, ici on a dû se contenter de flammettes qui ne feraient même pas peur à Niki Lauda. Il est bien évident que l'essentiel reste la musique mais ce sont également ces petits à-côtés qui permettent de transcender un concert.




Le groupe enchaîna donc ses classiques et nous fit même la surprise d'entamer "Master Of Puppets" par notre célèbre Marseillaise. Heureusement que tout le monde ne l'a pas reconnue car pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore, la France et le seul et unique pays au monde où il ne faut en aucun cas jouer son hymne pour faire plaisir au public. J'ouvre une parenthèse à ce sujet car j'en avais déjà fait l'expérience lors d'un concert de THERION, mais il y a une coutume dans ce pays qui consiste à huer et siffler son propre hymne. Cela me désole car à la base le groupe pense que cela fait plaisir aux gens, ce qui est le cas ailleurs, mais dans une France stigmatisée par l'antiracisme on n'a pas le droit de chanter son hymne national de peur d'être considéré comme patriote ou pire encore... fin de la parenthèse.




Trêve de lamentations, s'il y a bien une chose qui a mis tout le monde d'accord c'est le public. J'avoue que je n'avais jamais vu une fosse aussi déchaînée à un concert de METALLICA, vu d'en haut certains pogos avaient d'ailleurs l'air assez virulents. Une violence qui s'est aussi retrouvée dans l'attitude de certains pour récupérer les baguettes lancées par Lars, une leçon de fair play ne serait pas de trop pour ces "fans".



DVD oblige, on a également pu assister un déploiement de banderoles sur tout le pourtour des arènes. Certaines beaucoup plus réussies que d'autres, il faut l'avouer.




Pour conclure sur le concert en lui-même je dirais qu'il s'agissait d'un concert de plus. Attention je ne veux pas jouer au blasé, c'était un bon concert de METALLICA. Le son en face des enceintes était bon et ce malgré les rafales de vent, la prestation correcte, c'est-à-dire avec des pains de Kirk, du "Dyers Eve" joué sans double et avec une intro tape (blasphème!) et zéro surprise quant à la setlist. Pour avoir discuté avec certains dont c'était le premier concert, je peux vous garantir qu'ils en sont ressortis aux anges avec des étoiles plein les yeux. Pour ceux qui comme moi ont fait Arras, Bercy et Nîmes en moins d'un an, il y a tout de même de quoi être déçu. On se promettait monts et merveilles pour ce concert et finalement la seule originalité aura été d'avoir lieu dans un endroit hors du commun.




Par contre s'il n'y avait pas eu cette histoire de DVD je pense que l'on ne se serait pas autant mis la pression quant à la dimension unique de ce show. A propos du DVD justement, j'ai découvert le pot aux roses après le concert. L'enregistrement d'un DVD live était, d'après certaines sources, la condition sine qua non pour avoir le droit de se produire au sein des arènes. Ce qui explique pourquoi le DVD ne sortira que sur le marché français.




Je reviens enfin sur les fameuses places à prix réduit, puisque comme je le disais en ouverture de ce report, ceux qui y étaient furent loin d'être les moins bien lotis. Alors certes ils auront eu Lars de dos pendant tout le concert, mais les trois autres membres du groupe n'ont pu se défaire de leurs automatismes en configuration scène centrale, ce qui fait que c'est le reste des arènes qui ont souvent vu James, Kirk et Rob de dos lorsque ces derniers se trouvaient en arrière-scène. Avec du recul on peut d'ailleurs se rendre compte qu'une scène classique aurait largement amélioré la qualité du show.




Spoliés depuis 2004, nous venons d'avoir droit à quatre concerts de METALLICA sur le sol français en moins d'un an. Arras reste indétrônable pour moi et malgré la magie du lieu je place tout de même Nîmes derrière Paris. Nul doute que si cela n'avait pas été filmé et la setlist connue à l'avance, j'aurais quand même fait l'aller retour de 2500km pour assister au concert. C'est METALLICA et gueuler "Die, die, die!" sur "Creeping Death" jusqu'à en perdre la voix cela n'a pas de prix et c'est à faire au moins une fois dans sa vie!




PS: pour l'anecdote, ceux qui comme moi étaient placés sur les flans ont pu voir le père Hetfield se vautrer magistralement alors qu'il s'élançait sur scène pour aller interpréter "One". Cela aussi je pense que ce sera absent du DVD, à moins qu'ils ne fassent un bêtisier.


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