FURIA + BEYOND DLUSION + ABYSSE – Scène Michelet à Nantes – 30/04

Journée pluvieuse à Nantes. Des rues mornes, des visages fermés. Rien de tel pour me mettre de bonne humeur, surtout avant un concert.
J'avoue que pour ma première descente dans le club-concert de la Scène Michelet, j'ai été carrément emballé par l'ambiance. Avec une pinte et du Black Sab', la pire journée des Nantais lambdas (une excellente pour moi) se finissait sous d'excellents auspices.

Première constatation en entrant dans la salle elle-même (deuxième plutôt, la première est que l'équipement est pas dégueux du tout), le public de ce soir est assez jeune. Quoi qu'on en dise, les jeunes ont une sérieuse tendance à bouger, j'ose présager d'un bon moment.

Il fait encore jour (à travers les rideaux) lorsqu'Abysse foule les planches. Fort d'une réputation rapidement acquise, et tout à fait méritée, le quartet de Cholet annonce la couleur. Ambiance planante, presque hallucinogène (bravo à l'ingé lumière), ABYSSE fait voyager l'audience. La musique pleine de variations me faisait redouter qu'ABYSSE soit un groupe à studio. Quelle erreur. Chaque riff est un voyage, les changements ne sont pas joués, ils sont assenés directement dans le crâne et l'esprit de l'auditoire.
Bon, il y a des moments où le public était vraiment à la masse. Une musique aussi progressive et psychédélique, qui plus est sans que ne soit prononcé le moindre mot du set, ça déstabilise pas mal. Mais si l'on se laisse porter, les sensations sont vraiment renversantes.
Difficile de dire combien de morceaux ont été joués. Quatre, me semble-t-il, mais ils auraient pu être vingt tant chaque phrase musicale se détache.
Le réveil est d'autant plus brutal. Pas d'hommage ni d'applaudissements... L'esprit du public – dont le mien – était trop loin pour arriver à réaliser qu'en à peine 30 minutes, le vide n'était plus une forme (qu'est-ce que je suis drôle).

Après un changement de plateau tellement rapide qu'on en n'a pas fini son verre (ou qu'on croit à la fin des balances), BEYOND D LUSION contre-attaque.
Je me rends vite compte qu'effectivement, une bonne partie du public était là pour ABYSSE. D'une cinquantaine de personnes, nous ne sommes plus qu'une quinzaine pour assister au show de metal sympho des Mâconais (j'connais pas le nom exact).
Je dois dire qu'un certain nombre de détails m'ont empêché d'entrer dans le show de BDL. Tout d'abord, trop de samples. Qu'on utilise des samples, c'est compréhensible. Un groupe de cette taille sans claviériste n'a probablement pas les moyens de s'offrir les services d'un orchestre et d'un choeur de session. Mais voilà, trop c'est trop. Le son est d'une froideur, les morceaux manquent de spontanéité (un comble sur scène !). Des musiciens trop statiques, un son trop chargé en batterie, un chant trop peu varié et trop poussé sur les vocalises... Le show manque cruellement de saveur.
Les quelques personnes présentes restent tout de même pour la fin du show (certains visiblement par politesse), mais ça baille. Je pense que plus d'un partageaient mon opinion.
Je mentirais si je disais que j'avais gardé un souvenir impérissable de ce set...

Un peu crevé par mes dernières journées, et quelque peu refroidi par le show de BDL, je vais me prendre un remontant, et rate encore la montée sur scène. A la Scène Michelet, ça traîne pas !

FURIA vient conclure une soirée devant une salle à peine à demi-pleine. Pour moi, c'est déjà un véritable désaveu pour les Mâconais et le Thrash/Tribal Moderne. « Un lac de larmes et de sang » m'avait fait une excellente impression, mais leur passage à vide ces derniers temps les a clairement éloignés du public (du moins celui de Nantes).
C'est donc devant un public quasi-amorphe (ouais, en me comptant, on devait être six à rentrer dedans) que FURIA vient lâcher son flot de folie et de haine.
Le son est clair, presque un peu trop, mais manque un peu de profondeur (sans basse en même temps...) Ca se ressent d'autant plus sur les vieux morceaux. Le quartet (!) nous sert quand même un show carré, et se retrouve obligé de se donner à 200% pour arriver à dérider un public mou d'la chique. Mais rien n'y fait, aucune harangue ni provoc' ne réveillera le pit. Le show part donc dans un délire thrash-délire à donner la nausée aux puristes (qui sortent de la salle d'ailleurs). On sera donc gratifiés de chorégraphies, de blagues et d'autres délires pour compenser un show en demi-teinte.

J'ai tout de même été assez convaincu que FURIA n'a pas perdu sa fougue, bien que les morceaux ce nouvel opus me parlent moins que les anciens.
Un set assez court (peut-être raccourci, ça ne m'étonnerait pas) mais avec l'intégralité du nouvel EP qui mérite quand même qu'on y verse ce qu'il faut de sueur.

Le temps de descendre choper un tram, je me rends compte que la soirée fut courte et le public très mou. J'espère que les Rennais leur ont rendu un meilleur hommage le lendemain.

Sinon, j'pourrais vous raconter comment j'ai dormi tout le week end pour me remettre de toutes mes courbatures....

SETLIST FURIA :
Rebirth
Five Minutes
Shaman
L'oratoire De La Folie
End Of A Belief, The Beginning Of A Truth
The Descent of a Warrior
Evil Spell Approval
Les Revelations D' Un Temps Passe
See You In Hell
Blast'N Fuck