- CHAULNES METAL FEST 2008 par SHEB & TONTON - 2538 lectures
les 22 et 23 mars 2008 - Chaulnes



Samedi 22
Même endroit, même week-end pascale, même programmation fermement orientée vers le death metal et pourtant pas exactement le même festival puisque les orga du Killer Fest avaient raccroché les gants pour une édition 2008, la Picardie allait connaître l'intérim du Chaulnes Metal Fest baptisé par les fans via les colonnes de VS et co-organisé par Kamel avec O.M.C.S.L., association culturelle de Chaulnes, toujours fidèle au poste.
Changement d'objectif oblige, l'essai des trois jours du Killer Fest en 2007 n'ayant pas été concluant, son successeur est revenu sur le format standard de deux journées bien remplies et plus particulièrement chargée le samedi avec une affiche de poids lors de laquelle IMMOLATION et MELECHESH allaient donner l'un de leurs deux concerts français de l'actuelle tournée européenne.
L'autre changement notable par rapport à l'année dernière concernera un élément extra-musical et uniquement climatique. Pluie, grêle et même neige, la Picardie va nous réserver un bel éventail de giboulées pendant toute la durée du week-end tranchant radicalement avec le beau soleil de 2007 et ses binouses en terrasse. –Tonton

Présent en 2005 et 2006, je n'étais pas venu à CHaulnes l'an dernier, préférant me rendre à un autre concert, plus près de chez moi et à l'affiche plus alléchante. C'est donc avec un grand plaisir que je suis revenu cette année dans cette sympathique petite ville picarde, uniquement pour la journée du samedi toutefois. Le site aux alentours de la salle a un peu changé. L'interdiction de fumer dans la salle a conduit les organisateurs à agrandir la partie extérieure qui est, heureusement pour nous, partiellement couverte. La pluie étant de la partie, voilà qui n'est vraiment pas un luxe. Le temps de trouver la bonne feuille d'accréditations, de passer la fouille et de me faire remettre un bracelet (dont il faudra m'expliquer l'utilité puisqu'il est n'est pas possible de quitter le site) que LAO-KOON est déjà sur scène... un groupe mélodique avec une chanteuse, pas du tout ma came, j'en profite pour faire le tour du site (ce qui est quand même relativement vite fait, il faut bien le dire), serrer quelques paluches et prendre des nouvelles de quelques VSeurs. - Sheb





Arrive ensuite WILD KARNIVOR que je voyais pour la troisième fois et cette fois encore la progression dont a fait preuve le groupe depuis la fois précédente était plutôt intéressante. Le line-up s'est enrichi d'un saxophoniste et le chanteur est venu avec sa guitare acoustique avec laquelle il agrémentera quelques parties de certains des morceaux. En dépit de soucis techniques visibles, le groupe a quand même réussi à nous offrir un joli patchwork de titres extrait de son album "Embryon" (dans un ordre incertain: Embryon, Lobotomisé, Groovy Death, Contexte, Mutilation, Dictateur, Lies) ainsi qu'un nouveau morceau plutôt prometteur. Le public réagit plutôt bien au power/thrash/death du groupe et apporte son soutien aux WILD, une bannière à la gloire de nos Lillois étant même déployée à un moment. Un peu plus tard, une conversation, avec Fred, le plus que sympathique guitariste du groupe m'apprendra que le groupe enregistrera son second album cet été. Un groupe dont on n'a donc pas fini d'entendre parler. - Sheb





Arrive ensuite assez rapidement SICKENING HORROR, groupe dont je ne connaissais pas grand-chose, si ce n'est la kro de l'unique album par l'ami Cobra Commander. Je savais donc qu'il s'agissait d'un groupe grec qui avait compris en son sein jusqu'il y a peu, un ex-membre de ROTTING CHRIST et George Kollias, l'actuel batteur de NILE. Je savais aussi que ce groupe pratiquait un death metal assez technique mais qu'apparemment ça ne pissait pas très loin et effectivement c'était technique et effectivement ça n'a pas pissé très loin. Le son était assez mauvais, surtout celui de la batterie, sans doute pour cacher les faiblesses du successeur de George Kollias qui n'avait semble-t-il vraiment pas le niveau. Pour le reste, c'était bien exécuté, très propre mais ça n'a jamais décollé et il faut bien dire qu'on s'est assez vite ennuyé. Dommage car le potentiel est là (enfin sauf le batteur, hein...). Une seconde guitare serait également la bienvenue. - Sheb





Après un changement de set encore assez rapide (comme durant toute la journée, ce qui n'empêchera tout de même pas IMMOLATION de monter sur scène avec une heure de retard sur l'horaire prévu initialement) arrive BOUCPUTE ou plutôt GOATWHORE, un quatuor avec trois albums au compteur, qui nous arrive tout droit de la Nouvelle Orléans et qui pratique un black metal tout ce qu'il y a de plus old-school. Le son est bien meilleur que pour SICKENING HORROR et la musique plus facile à assimiler. Les clous sont de sortie et le chanteur a plutôt une bonne présence scénique même si sa voix n'est pas vraiment exceptionnel. Cependant après la décevante prestation du trio grec, ce quatuor américain n'a pas eu grand-mal à se montrer plus convaincant. Le public ne s'y est pas trompé et a largement apporté son soutien au combo. Sans doute s'échauffait-il pour la suite de la soirée... - Sheb





Après s'être bien fait ramoner les oreilles par le death/black antique taillé brut de coffrage par un GOATWHORE déterminé, on revient vers la scène française avec KRONOS qui a échangé son ordre de passage avec ses p'tits camarades de BENIGHTED. Comme à leur habitude, les Vosgiens vont faire monter la température d'une paire de degrés avec leur brutal death à écorner les chèvres. Le public, avoisinant maintenant les 500 personnes, est devenu subitement nettement plus dense et devant la scène, ça commence à franchement s'échauffer rendant les premiers rangs difficiles pour les allergiques aux gnons. Les premiers slammeurs nous raclent bientôt la tronche à coup de savates. Même s'ils sont assurément contents d'être là et qu'ils nous délivrent un set aussi méthodique qu'une autopsie, les membres de KRONOS ont un peu de mal à se lâcher mis à part leur bassiste toujours aussi doué pour les grimaces les plus improbables. Ce n'est que vers la fin que KRONOS se déride franchement et joue à Kamel, l'organisateur, une petite blague qui l'attire sur scène pour chanter « Haterealm » avec le groupe dont il ne connaît pas les paroles et sur lequel il se contentera de beugler comme un sauvage. Un set costaud pour un groupe qui monte en puissance…
- Tonton





Enchaînement idéal entre les deux monstres de brutalité de l'hexagone avec BENIGHTED. Une recette qui avait déjà fait ses preuves lors d'une tournée l'automne dernier. Avec BENIGHTED, on sait toujours à quoi s'en tenir même si on est toujours un peu étonné du merdier infernal que les Stéphanois arrivent à coller sur scène. Encore auréolé d'une performance à l'Inferno Fest, la veille, BENIGHTED aurait décollé le papier peint s'il y en avait eu sur les murs. L'ambiance monte en puissance une nouvelle fois jusqu'à rendre la fosse impraticable sans avoir au préalable rempli ses dernières volontés. Stage-diving dans tous les sens encouragé par le groupe lui-même, un pit déchaîné et le groupe en grande forme qui mouille la chemise comme jamais. Mais ce qui fait sortir BENIGHTED du lot, en plus de son style bourrin et de l'habitude de certains de ses membres de jouer toujours pieds nus sur scène, c'est sa sincérité et sa simplicité ; un peu comme si on assistait au concert de vieux potes qui auraient pris le chemin d'une carrière internationale sans qu'on s'en rende compte. Une chose est certaine en tous cas, c'est que BENIGHTED aura fait voler du monde y compris les membres de KRONOS qui flotteront quelques instants sur la marée humaine de ce samedi avant de retrouver le plancher des vaches. Le groupe terminera comme toujours son set au milieu d'une vingtaine de fans ayant envahi la scène dans le chaos le plus total. - Tonton





Arrivant juste après le rouleau compresseur BENIGHTED, MELECHESH, groupe qui m'avait vraiment incité à faire le déplacement, semblait presque mou. Il faut dire que le line-up du groupe n'est pas complet. Moloch, le guitariste, retenu aux Etats-Unis pour des raisons professionnelles n'est pas de la partie et c'est Malak Al'Maut qui avait déjà tourné avec le groupe au Portugal, en Suisse et aux Pays-Bas qui le remplace une fois de plus. C'est donc sur les seules épaules d'Ashmedi que reposent le groupe, les autres se contentant d'assurer convenablement leurs parties, ce qui n'est déjà pas mal. Heureusement notre homme est assez charismatique et tient la baraque, assurant un show assez honnête même si je suis sûr que le groupe est capable de faire largement mieux. Le public, sans doute repu par les prestations dévastatrices de KRONOS et BENIGHTED n'apporte pas au groupe le soutien qu'il aurait mérité. - Sheb
SetList : Intro, Of Mercury and Mercury, Leper Jerusalem, Deluge of Delusional Dreams, Ladders to Sumeria, Apkallu Counsel, Triangular…, Rebirth of the Nemesis





Déjà la fin de ce premier jour avec LE groupe référence du death metal, les Dieux de Yonkers NY, j'ai nommé : IMMOLATION. Terminé de jouer les boss sont là. Comme toujours et dès leur entrée en scène le groupe américain prend possession des lieux et va tout retourner pour un set colossal malgré une setlist atypique très axée sur le dernier album, mais surtout, retraçant l'entière carrière du groupe et remettant au goût du jour de vieux morceaux de gloire qu'on n'avait pas entendu depuis un bail comme « Immolation », « Those left behind » ou encore « Burn with Jesus ». En contrepartie, certains classiques comme « Dawn of possession », « Father you're not a father » ou encore « No Jesus, no beast » manqueront à l'appel mais sur une petite heure de set, on ne peut pas tout avoir (et d'ailleurs je persiste à dire qu'une heure d'IMMOLATION sur scène c'est trop peu). Le groupe délivre sa setlist devant un public attentif et moins frénétique. Ross Dolan développe toujours ce charisme énorme qui fait de lui l'un des meilleurs frontman du death metal. Bob Vigna est totalement hypnotique derrière sa Jackson et gigote tellement qu'il en est presque impossible à photographier (je sais de quoi je parle, je suis resté devant lui une demi-heure). En dépit d'un jeu de lumière catastrophique, IMMOLATION aura mis tout le monde d'accord et sortira de cette première journée de festival avec le titre incontesté et incontestable de boss, toute catégorie confondue. Et dire que deux jours plus tôt le groupe n'avait attiré que 150 personnes à Mulhouse, y'a de quoi vous dégouter d'organiser des concerts. - Tonton









Dimanche 23
Après une nuit décidément trop courte, nous revoilà dans le giron métallique de Chaulnes et cette fois-ci à l'heure (oui, oui vous lisez bien) pour voir l'entrée en scène de NEUROSPHOBIA, groupe de Compiègne pratiquant un metalcore énergique dans lequel officie le fameux Zouzou, également chanteur de SCYTH programmé l'année dernière. On ne reviendra pas sur la faute de goût consistant à beugler sur du metalcore avec un t-shirt WITHIN TEMPTATION pour nous concentrer sur leur set plutôt efficace mené par deux chanteurs survoltés. En depit de quelques proches du groupe qui animeront la fosse, le public reste timide et NEUROSPHOBIA ne fera pas vraiment d'émule même s'il aura parfaitement assuré son rôle d'ouverture. Sympa mais sans plus. - Tonton





Avec PSORIASIS, c'est une autre affaire qui commence… mais qui commence en retard puisqu'une partie du groupe s'est égaré dans la campagne picarde. Dans un premier temps déprogrammé, le groupe s'installe, à peine arrivé, en toute hâte pour un set raccourci de moitié. Sans réglages préalables, le son est assez horrible. On sent les musiciens particulièrement tendus, si bien que PSORIASIS ne parviendra pas réellement à nous délivrer son plein potentiel mais plutôt un set en demi teinte qu'on se dépêchera d'oublier parce qu'on les sait nettement meilleurs d'habitude. Je profite d'ailleurs de ce live report pour lancer une souscription destinée à financer un GPS pour le groupe afin que ce genre de mésaventures ne se reproduise plus jamais. Voilà donc le « Psoriathon ». Soyez généreux ! Merci d'avance… - Tonton

Pour le groupe suivant, j'avoue avoir totalement zappé Ö-NIRK qui pratique pourtant un bon gros death aux relents mélodiques qui m'aurait probablement intéressé (myspace, c'est pas pour les chiens). J'suis désolé. C'est pas sérieux de ma part mais j'ai un mot d'excuse que je pourrai fournir à qui le demandera. - Tonton




On enchaîne avec YORBLIND second et dernier groupe parisien du week-end. YORBLIND dont on n'entendait plus trop parlé depuis la refonte importante de leur line-up voilà moins d'un an. Si les nouveaux membres semblent bien intégrés dans la troupe, le rendu scénique est plutôt timide. Il n'y a guère que le bassiste qui semble décidé à foutre le feu, ses petits camarades étant visiblement trop accaparés par leurs instruments, sans parler d'un chanteur au charisme en berne, pour dénoter la torpeur qui s'empare progressivement du public. Et ça n'est pas le massacre monstrueux de la reprise de « Creeping death » qui arrangera les choses. On mettra cette contre-performance sur le coup de la fatigue, du stress avant de retourner en studio et on espère les revoir dans une meilleur forme rapidement. - Tonton




On serait en droit de se demander comment un groupe régional comme OBDURATED s'est retrouvé perché aussi haut dans la programmation. Pas de label, pas d'actualité notable et pas trop de notoriété en dehors de leur Picardie natale, nous serons donc nombreux à découvrir le groupe pour la première fois et c'est plutôt une agréable surprise. Pratiquant un death/thrash mélodique qu'on retrouvait sur les premiers IN FLAMES (quand le groupe jouait encore du métal diront les plus médisants), AT THE GATES et autres THE HAUNTED. Le groupe est méchamment en place et domine parfaitement son sujet et le public se réveille un peu. Pourtant OBDURATED souffre d'un problème de taille, celui d'avoir un chanteur sans prestance qui n'arrive pas à cacher un léger malaise sur scène, un peu comme un poulet qui aurait trouvé une photocopieuse. C'est bien dommage car en dépit de son charisme de bulot, le garçon en question dispose d'une très bonne voix, même s'il semble parfois forcer sur ces cordes. C'est sans doute aussi pour cette absence de frontman qu'une partie du public de désintéressera rapidement de leur set. C'est sans doute sur album qu'OBDURATED séduira le plus grand nombre mais sur scène, c'est pas encore ça. - Tonton




Place au groupe majeur de cette deuxième journée avec les Poitevins d'HACRIDE. Premier groupe a bénéficier de lumières de grande qualité (merci monsieur le lighteux) instaurant une ambiance bien particulière dès le premier titre. Incroyable de constater à quel point le groupe a encore progressé scéniquement depuis le Hellfest. Le set est bien rôdé, les problèmes de voix de Sam ne sont plus que de mauvais souvenirs et même si le son est terriblement fort, HACRIDE donne le meilleur de lui-même comme à son habitude. Le mélange des éclairages tamisés et de leur métal atypique donne sa pleine mesure sur scène et tout le monde est un peu scotché sur place même si le groupe fait un peu figure d'ovni dans la programmation de ce week-end. Incontestablement la performance la plus marquante de cette deuxième journée. - Tonton




Déjà l'heure du dernier groupe avec MORS PRINCIPIUM EST qui a choisi Chaulnes pour sa première apparition sur une scène française. Ça a l'air exceptionnel comme ça mais en définitive MORS PRINCIPIUM EST n'est pas un groupe de scène puisque les Finlandais ne comptent pas plus d'une vingtaine de concerts à leur actif en neuf ans d'existence. Pas étonnant que leur performance ne soit pas à la hauteur de celle qu'on serait en droit d'attendre d'une tête d'affiche. Certes, le death/thrash mélodique du groupe n'est pas désagréable mais à les regarder, on a le vague sentiment qu'ils sont plus concentrés sur leur prochaine liste de course au supermarché du coin que par la prestation qu'ils sont en train de balancer en pilotage automatique.
Comble de malchance, le set du quintet sera hachuré par plusieurs problèmes de matériel. Le batteur éclatera deux caisses claires (dont celle de l'aimable batteur d'OBDURATED) et une tête d'ampli rendra l'âme confortant ainsi la réputation de groupe maudit que MORS PRINCIPIUM EST trimballe. Au fil d'un set traînant en longueur le public commencera gentiment à s'égrener sur un final bien peu palpitant. Fort heureusement cet ultime assaut mollasson ne ternira pas les impressions très positives de ce week-end festivalier. - Tonton



On ne s'étendra pas sur les problèmes de sonorisation engendrés par la configuration des lieux ayant épargné seulement quelques groupes ; pas plus que sur les lumières complètement foireuses qui auront accompagné presque toutes les formations du festival.
Le Chaulnes Metal Fest a assuré avec brio la difficile pérennité d'un événement métallique qui continue de faire des émules au fil des années et ça n'était pas joué d'avance. – Tonton



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