- OBITUARY + MASTER + VISCERAL DAMAGE + SLAVERY par TONTON - 2430 lectures
le 11 Octobre 2004 - La Loco - Paris



C'est dans une Loco bien garnie que j'arrive en cette fraîche soirée d'octobre. Amusant de constater que le public s'est déplacé en masse pour voir OBITUARY qui n'était pas passé dans la capitale depuis 1997 (si mes souvenirs sont bons). Pour d'obscures raisons les deux premiers groupes se produisent au sous-sol tandis que les deux poids lourds de l'affiche trôneront sur la grande scène.
Alors que j'arrive, j'ai tout juste le temps de saluer quelques connaissances avant de descendre dans les bas fonds de la Loco. SLAVERY est en piste et je tiens à voir la nouvelle mouture scénique du groupe parisien.



La présence de SLAVERY à l'affiche a de quoi laisser perplexe car leur musique n'a que peu de points communs avec la déferlante death métal qui envahira la Loco plus tard dans la soirée. En effet, le groupe tire la plupart des titres de sa set list de son dernier album. La trame des morceaux est énigmatique, sinueuse et pas franchement abordable pour le métalleux moyen. C'est une musique qui nécessite une attention particulière pour en saisir parfaitement les nuances. Contre toute attente, le public réagit de façon plutôt positive même s'il reste timide. Le passage des titres de l'album à la scène est très réussi et l'émotion que SLAVERY met dans sa musique est présente. Sébastien, le chanteur qui a rejoint le groupe en mai dernier, se débrouille plutôt bien, mais ce concert à la Loco est surtout l'occasion pour SLAVERY de dépuceler, scéniquement parlant, son nouveau batteur, Thomas, qui assurera un set impeccable. Même si cette date à Paris est une belle opportunité pour SLAVERY, le groupe n'a assurément pas joué devant un public pour lui. Belle prestation pour un groupe en ascension.




Le temps de remonter à la surface pour quelques échanges verbaux et VISCERAL BLEEDING est déjà sur les planches. Le jeune groupe suédois joue pour la première fois à Paris mais c'est une formation incomplète qui se présente sous nos yeux. Pour une raison que j'ignore, Denis Röndum, le chanteur attitré du groupe (qui est également le batteur de SPAWN OF POSSESSION), n'est pas présent et c'est un jeune inconnu qui le remplace honorablement ce soir-là. Si le reste de l'affiche s'annonce très old school, VISCERAL BLEDDING propose un visage très contemporain et très percutant du brutal death. L'influence de CANNIBAL CORPSE est encore plus évidente que sur disque et le rendu est extrêmement violent. Le public réagit vivement, ça commence à chauffer sérieusement dans la Loco. Le son dont bénéficie VISCERAL BLEEDING n'est pas aussi bon qu'il l'était pour SLAVERY, de ce fait le groupe perd un peu de sa superbe et la subtilité des plans à la SPAWN OF POSSESSION passe un peu inaperçue. Même si j'apprécie leur prestation je reste un peu sur ma faim (non, je n'avais pas bouffé comme un porc Monsieur VSGreg !!!). J'attendais mieux, mes les conditions n ''étaient sans doute pas optimales. Je remonte vers le bar pour deviser avec mes petits camarades qui ont eu moins de courage que moi pour descendre dans l'antre.










C'est au tour du premier sérieux protagoniste de nous vriller la tête : MASTER.
C'est un Paul Speckmann à l'allure bonhomme qui monte en scène. C'est vrai qu'en dépit de ses tatouages, il ressemble plus à un gros nounours gentil qu'à un tueur de l'Illinois. Je ne sais pas si on peut désormais parler d'un groupe américain dans le cas de MASTER. Speckmann vit désormais en république tchèque depuis qu'il a rejoint KRABATHOR et les deux musiciens qui l'accompagnent sont des autochtones de ce joli pays.
C'est sur le thème de « L'Homme à l'harmonica », emprunté au film « Il était une fois dans l'Ouest », que le père Speckmann entre en scène. Alors que le groupe ouvre son set sur « Master » (le titre) le pit devient le théâtre d'un déchaînement particulièrement violent qui me vaudra des difficultés de mastication pendant quelques jours. Ce bon vieux Paul a quelque peu axé la set list de cette prestation sur le premier album (« Funeral Bitch », « Unknown soldier », « Master » pour ne citer que ceux-là). Le profane moyen n'entendra pas du death dans la prestation définitivement rock'n'roll de MASTER et pourtant Paul Speckmann est incontestablement l'un des instigateurs du genre dans sa bonne vieille ville de Chicago. C'est vrai que la façon d'aborder le genre est vieillotte mais l'efficacité est belle et bien présente. Pendant le set de MASTER, quelques trous-du-cul, sans doute lobotomisés à la Kronembourg frelatée, ont visiblement décidé de gâcher le concert. J'entends des tirades débiles fuser en direction de la scène. Certains montent sur scène histoire de nous faire partager leur abyssale connerie par des pitreries de pré-adolescents boutonneux. Speckmann reste d'une placidité désarmante mais c'est tout de même la honte pour ce public français venu en masse. Alors que ces jeunes crétins n'étaient que de fous espoirs dans les burnes de leurs pères, Paul jouait déjà du death métal et cela mérite le respect même si on n'est pas fan. Au bout d'une petite heure de bon vieux death/thrashy à souhait, Paul quitte la scène et il ne m'a pas déçu, même si je ne plébiscite plus sa musique depuis une bonne décennie. C'est pas tout ça mais il faut souffler un peu avant l'apothéose de cette affiche.



C'est aux alentours de 23h que l'éclat des lumières baisse pour laisser place à une pénombre dans la salle. Le tour manager s'avance au devant de la scène « …from Florida : OBITUARY !!! ». Les riffs ultra lourds de « Internal Bleedin » envahissent la salle. Quoi de plus idéal pour ouvrir ce set que le premier titre du premier album ? John Tardy s'avance sous une masse imposante de cheveux qui ne laissent qu'entrevoir son faciès et pousse ses premiers growls. Il est impressionnant de constater qu'il n'a rien perdu de sa voix en 20 années de carrière : son chant de gorge, profond, reste reconnaissable entre tous. Signalons au passage que le line-up de cette formation est quasiment identique à celui des débuts d'XECUTIONNER, premier patronyme du gang.
Bien vite le groupe enchaîne sur quelques titres de « Back from the Dead » (« Threatning skies », « By the light », « Download ») avant de poursuivre sur une reprise de CELTIC FROST. Il est vrai qu'OBITUARY n'a jamais cherché à dissimuler l'influence que le groupe suisse a eue sur eux. Contre toute attente, ce n'est pas le « Circle of Tyrants » que les frères Tardy ont choisi de nous interpréter, à l'occasion de cette tournée de reformation, mais le magistral « Dethroned Emperor ». Le public est massé devant la scène, le pit est en furie et en sortir sans ecchymoses tiendrait du miracle. La set list d'un OBITUARY au meilleur de sa forme continue de se dévoiler au fil de ce concert d'anthologie (« Bloodsoaked », « Chopped in half », « Cause of Death », « Dying », « ''till Death »). Autant de standards qui agitent l'audience où règne un bordel complet. Ça slam dans tous les sens et certains évitent le « croutage » d'extrême justesse. Les membres d'OBITUARY sont heureux, on devine même un petit sourire satisfait sur les lèvres de John Tardy et la boucherie continue (« Kill for me », « Words of Evil », « Back from the Dead »). Avant de terminer leur prestation, OBITUARY nous gratifie d'un nouveau morceau (« Insane ») tiré de leur album à venir. Preuve que cette tournée ne restera pas un ultime coup d'éclat avant une disparition définitive.
Pour clore ce concert comme il se doit, OBITUARY achève l'assistance par un puissant « Slowly we rot ».
Au total ce ne sont pas moins de 20 morceaux pour vingt ans d'une carrière légendaire (mais pas toujours inspirée) qui nous auront été infligés en ce soir d'octobre.
Ce come-back a eu des allures de triomphe et l'abondance du public qui a fait le déplacement, parfois des quatre coins de la France, est la preuve vibrante qu'il existe encore un public pour ce bon vieux death de Floride. Pas mal pour des vieux, n'est-ce pas ?



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