le 18 Février 2007 - Le Nouveau Casino - Paris

Après nous avoir réservé les faveurs du tournage de son premier dvd live en mai dernier lors du deuxième VS Fest, revoilà ABORTED quelques mois plus tard pour un nouveau concert parisien célébrant le lancement de leur nouvel album « Slaughter & Apparatus ». Il faut dire que la fan base française d'ABORTED n'a pas cessé de s'étoffer durant ces dernières années et que l'arrivée ou le passage de musiciens français n'est peut être pas étranger à ce décuplement des centres d'intérêts.
Malgré un passage dans la capitale assez récent et l'austérité d'un dimanche pluvieux, le retour d'ABORTED à Paris attirera près de deux cent spectateurs. Des spectateurs, pour la plupart, friands d'exhibitionnisme qui s'obstineront à brailler des « A poil !!! » pleins de maturité durant les sets des deux derniers mais qui resteront, fort heureusement, timides pendant le show d'ouverture de DISTORTED. A croire que la plastique des musiciens de GENITAL GRINDER et ABORTED avait davantage d'attrait aux yeux du public.

Pas facile d'ouvrir pour une date principalement brutale lorsqu'on pratique un death mélodique agrémenté d'une charmante chanteuse. C'est encore plus délicat lorsqu'il s'agit d'une première tournée européenne et que l'accueil du public a été on ne peut plus glacial lors des précédentes dates. C'est compter sans le professionnalisme des Israéliens de DISTORTED qui vont assurer un set fort correct devant un public loin d'être acquis à leur style. Si la chanteuse et le bassiste débordent de conviction, il semble que le reste de la troupe soit particulièrement crispé, qu'il a du mal à se lâcher pour donner le meilleur de lui-même. Et le peu d'enthousiasme du public n'arrangera guère les choses. Gageons que le prochain passage parisien de DISTORTED se fera devant une audience plus adéquate qui saura apprécier.

Le contraste est violent entre DISTORTED et le groupe qui suit. Aussi bien sur le plan musical que celui du comportement. Il faut dire que GENITAL GRINDER joue à domicile et que les multiples casquettes de Seb (qu'on ne sait plus très bien comment l'appeler vu le nombre de pseudos qu'il trimballe) l'ont transformé rapidement en vieux routier de la scène. C'est donc avec l'insouciance du type chantant sous sa douche que le front man de GENITAL GRINDER entreprend cet énième concert et c'est parti pour 45 minutes de gros death rentre dedans. Dès lors le public se réveille et les slammers envahissent joyeusement la scène et vont même jusqu'à la monopoliser par moment. L'ambiance est au beau fixe et le groupe délivre un set bien balancé. Les interventions de Seb entre chaque titre nous apprennent qu'il s'agit ce soir du centième concert organisé par Fred Garmonbozia (vous inquiétez pas, c'est pas son nom en fait) et qu'il montera sur scène exhiber son postérieur en fin de set. Peine perdue, la prestation de GENITAL GRINDER se termine et malgré l'exhortation du public, Fred n'aura pas le « bon goût » de nous montrer la partie la plus charnue de son individu. Il paraît qu'il fera un effort pour le millième et je me chargerai personnellement de tenir les comptes.
Pour en revenir à GENITAL GRINDER le groupe Yvelinois a confirmé ce soir là et une fois de plus, ses qualités de groupe de scène. Reste plus qu'à attendre le premier album cette année.

Clou de la soirée, le show d'ABORTED qui exhibe pour la première fois dans la capitale son nouveau bassiste en la personne de Peter Goemaere d'EMETH. Content d'avoir enfin trouvé, trois jours auparavant, un nouveau batteur en la personne de Dan Wilding, un britannique de 18 ans, c'est néanmoins Arien Van Weesenbeek de GOD DETHRONED qui assurera sans faille l'intérim des baguettes.
Si c'est un Sven aminci (par le travail ?) qui monte sur scène tout ce qui suit est sans surprise. ABORTED va balancer un set brutal et plein de conviction comme il le fait à chaque fois. Sven déballe le contenu de ses tripes sur scène, Seb enchaîne son second set de la soirée tranquillement et les slammers continuent de tomber ou de dévoiler, pour certains, leur pâle postérieur. Cette petite soirée de lancement est l'occasion pour ABORTED de nous prodiguer quelques-uns uns des titres de son nouvel album mais c'est pourtant une majorité de morceaux de « The Archaic Abattoir » qui seront jetés en pâture à ce public virulent.
Cette boucherie durera une bonne heure qui confortera tout le monde dans la pertinence d'avoir bravé la morosité de ce dimanche de février pour fêter dignement avec ABORTED la sortie de son cinquième album.

Plus que 900 Fred…