au Bataclan le 13 /11/06 - Paris

Ce qui m'amuse avant chaque prestation de cradle of filth , c'est de contempler la foule massé devant la salle, en l'occurrence le Bataclan. C'est bien simple on y trouve de tout :du métaleux de base (cheveux longs, t-shirts de groupes), du petit jeune rebelle qui se peint des 666 , des croix renversés et des pentagrammes sur les visage mais aussi des trentenaires bobo parisien qui débarquent directement du boulot en costard ou encore des goths habillés en cuir et latex. (enfin, je devrais plutôt dire déshabillés pour les filles)

Pour cette dernière catégorie , il semble que leur présence soit du à la première partie , c'est-à-dire les suédois de DEATHSTARS. Les fans du groupe doivent être comblés car il s'agit de leur seconde prestation parisienne en moins de trois semaines. Le groupe débarque habillé en tenue militaire pour une prestation des plus carrés, sans aucun débordement. Cette retenue en est même étonnante de la part de ce groupe .Le chanteur ,Whiplasher Bernadotte, ne nous gratifie pas de ces poses tendancieuses et ne fait que jouer avec son froufrou. Les autres membres du groupe semblent être encore plus en retrait à l'image du frère de Jon de dissection, Emil Nödtveidt, qui semble faire complètement abstraction du public. Seul le chanteur pallie ce manque de communication des autres membres par de longs speech le plus souvent inutile et quelques blagues ratés entre les morceaux ; ceci n'ayant pour effet que de réduire l'intensité du show. Malgré cela , il faut reconnaître qu'il chante plutôt bien ce soir là , et que les morceaux tirés de leurs deux albums « synthetic generation » et « termination bliss » ne souffrent d'aucun problème d'interprétation. Leur électro-métal-indus semble donc ravir la majorité du public ; certains titres ,tel que « play god », remportant plus de d'acclamations que d'autres .Mais Le point fort de cette prestation de 40 minutes réside dans l'interprétation du titre « blitzkrieg » réclamé tout au long du set par les fans massés aux premiers rangs du Bataclan.

Après cette prestation convaincante des suédois s'ensuit un long changement de plateau accompagné d'un check up sonore aussi interminable que désagréable. Avec une telle attention portée sur le son , on s'attend à ce que CRADLE OF FILTH dispose cette fois d'un son correct. (faut pas rêver non plus )
Suite à l'intro tirée de leur dernier album « thornography », le groupe déboule sur scène avec « dirge inferno » puis « tonight in flames » soit les deux premiers titres de l'album. Le ton est donné, c'est bien la tournée promo de « thornography » et non un concert constitué de best of. Cela se vérifiera par la suite puisque pas moins de 6 titres seront titrés de leur dernier opus !! Si cela semble ravir une partie du public , les fans de la première heure tirent déjà la tronche à l'écoute de ces deux premiers titres. Il faut dire qu'avec ces deux derniers albums , le groupe a effectué un virage musical qui lui a sans aucun doute causé la perte de nombreux fans. Personnellement , je trouve que leur évolution fut réussie avec nymphetamine mais cela ne s'est malheureusement pas vérifié avec « thornography » .
Concernant le son ,grosse surprise, celui-ci est vraiment bon ! Cela en est même étonnant….. Evidemment, au fur et à mesure du show , celui-ci sera de qualité inégale. En fait , seuls les titres les plus récents disposent d'un bon son. Les titres les plus anciens remettent cradle of filth face à ses vieux démons( ah ah ah) , c'est-à-dire une bouillie sonore limite inaudible :un son de guitare sale, un chant trop en retrait ,et une basse inexistante….seul le batteur de session, Marthus Skaroupka , qui remplace Adrian Erlandsson , s'en tire avec les honneurs tout au long du set , sauf sur « gilded cunt » ou il exagère les passages de double entre les riffs d'intro.
Un autre point positif à souligner : Dani est très en voix ce soir .Non seulement , il a une très bonne présence scénique, converse allégrement avec le public mais surtout ses cris ultra aigus (sa soi disante spécialité) sont parfaitement audibles et je dois avouer que c'est bien la première fois que je l'entends les restituer aussi bien sur scène.
Je ne peux pas en dire autant de la performance de Sarah Jezebel Deva qui a encore massacré le titre nymphetamyne en la chantant à sa façon (et non comme Liv Kristine) et en plus cette fois , elle n'est même pas dans le rythme !!!
Même lorsqu'elle doit simplement assurer les chœurs , on a clairement l'impression qu'elle se fait chier sur scène. D'ailleurs, dés qu'elle le peut, elle en sort. De toute façon, ils n'ont pas besoin de sa présence pour combler le vide d'une scène chargé au niveau du décor , puisque deux arbres mort en carton sont disposés sur les côtés et en fond se trouve un grand écran sur lequel est diffusé divers clips de cradle of filth , logos du groupe, images « médiévales » avec des châteaux ,un bûcher,etc… .Un décor nettement plus sobre que celui utilisé lors de la précédente tournée.
Après une heure et dix minutes de show, le groupe s'en va et nous laisse avec un instrumental inédit avant de revenir nous interpréter deux titres : l'enchaînement « sathyriasis/gilded cunt » puis le concert se finit sur « from the cradle to enslave » ; et à peine la dernière note a-t-elle retenti que tout le groupe s'enfuit de la scène sans un au revoir , un merci ou un « see you soon » .
Une fin assez bancale pour ce concert moyen dans l'ensemble mais qui s'est avéré nettement mieux que ce à quoi je m'attendais.
Si cradle of filth arrive à obtenir un bon son , et à régler les quelques problèmes exposés ci-dessus, alors un jour aura-t-on le privilège d'assister à une représentation parfaite.
Pour l'instant ce n'est toujours pas le cas, mais il faut toutefois souligner les efforts fourni par ce groupe pour s'en rapprocher.

Set list :

1) Under pregnant skies...
2) Dirge inferno
3) Tonight in flames
4) Dusk and her embrace
5) Her ghost in the fog
6) Nymphetamine
7) I am the thorn
8 )Ebony dressed for sunset
9) The forest whispers my name
10) Rise of the pentagram
11) Cruelty brought thee orchids
12) Temptation
13) Under huntress moon
14) instrumental inédit
15) Satyriasis
16) Gilded cunt
17) From the cradle to enslave