- SATYRICON + KEEP OF KALESSIN + INSOMNIUM par PRINCE DE LU - 2265 lectures
le 26 Octobre 2006 - LA Locomotive - Paris



L'annonce de cette tournée avait déclenché des cris de joie et des trépignations d'impatience. Le nombre de préventes restant le jour du concert indiquait que Paris était impatiente de retrouver Satyricon sur scène, trois ans après une prestation énormissime au même endroit. La Locomotive est pleine de chevelus et de belles crétures. Les dates en province (et à Anvers) ne sont pas en reste, puisque les billets sont partis comme des petits pains.
Une bien belle tournée...



Insomnium a la charge d'ouvrir les hostilités. Les finlandais pratique un death mélodique au style décalé par rapport au reste de l'affiche. Tout au long du concert, je me replonge dans mes vieux albums de death mélo suédois, avec un fort relent mélodique à la Katatonia. La prestation est impeccablement exécutée, même si le jeu de scène est limité au minimum. Je reste sur ma faim concernant le bassiste/chanteur dont je n'ai pas trouvé les vocalises très percutantes. Bénéficiant du meilleur son de la soirée, le quartet déroule les compos tirées de ses albums avec sérénité. Ce n'est certes pas original et pour un public peu amateur les titres finissent un peu par tous se ressembler, mais le groupe tient sa place efficacement.


















Viennent ensuite les très attendus Keep of Kalessin. Après le carton de l'album "Armada", les norvégiens se devaient de livrer une prestation à la hauteur de leur black/thrash technique. Le constat est immédiat sur le premier titre: le son est cataclysmique. Si on retrouve rapidement la voix de Thebon, la guitare d'Obsidian C. fera défaut pendant toute la durée du set. Le groupe n'a apparemment pas eu un temps de balance très élevé et la prestation va largement en pâtir. C'est d'autant plus rageant qu'avec un son digne de ce nom, Keep of Kalessin enterre sans effort la concurrence. Néanmoins, la formation de Trondheim va sauver sa prestation par son professionnalisme: batteur ultra-rapide et carré comme pas permis, guitariste étalant avec décontraction des riffs à grande vitesse et venant épaulant au chant un vocaliste avec une présence énorme. KoK est un groupe ultime sur scène et j'espère qu'une prochaine prestation pourra définitivement le prouver.

Setlist Keep of Kalessin
Intro: Deluge
The Wealth of Darkness
Crown of the Kings
Là, il en manque une de Agnen
Armada
Winged Watcher
Come Damnation










































Tête d'affiche très attendue aussi, Satyricon va débouler après un long temps de changement de plateau. Les tributaires des transports en commun savent dès le début du set qu'ils n'en verront pas la fin. Le groupe va ouvrir sa prestation avec des vieux titres, à la surprise générale. Cette fois le son est trop fort. La batterie surnage au-dessus des guitares qui saturent de basses, ça vibre de partout comme si Manowar était sur scène. Rien à voir avec la finition sonore impeccable de la tournée "Volcano". Néanmoins, le spectacle est bien là. Satyr s'agrippe à son pied de micro aux serpents entrelacés, qu'il ira tendre de nombreuses fois au-dessus de la foule comme un perchiste. Le showman va encore une fois assurer le spectacle, le reste du groupe étant relégué à l'exécution des titres. Il va haranguer la foule, jouer avec la salle bondée, distribuer des bouteilles d'eau bénite par ses lèvres et... en éviter de justesse une jetée en plein visage. C'est chaud bouillant ce soir. Satyricon se contente des lights de la salle et d'une mise en scène très basique de quelques bougies. Encore une fois, rien à voir avec la tournée "Volcano", ses effets pyrotechniques et sa mise en place scénique millimétrée. La volonté de Satyr est un retour aux sources, clairement illustré par les titres de "Now Diabolical". Je n'ai pas accroché à cet album que je trouve très vide. Je persiste après avoir vu les titres sur scène, ils sont creux et cassent le rythme d'un concert qui ne décollera jamais vraiment. Même si le public est en communion avec Satyr, je n'ai pas retrouvé l'ambiance totalement électrique de la précédente tournée, qui reste un de mes tous meilleurs concerts. Des petites imperfections sont notables dans l'exécution. La claviériste sert plutôt de faire-valoir, s'éclipsant sur les anciens titres et se contentant de placer des nappes en ommettant le solo de piano final de "Du som Hater Gud". On peut aussi regretter que, dans son envie de se faire plaisir, le groupe nous ressorte un facile "Raining Blood", alors qu'on aurait préféré un autre titre de leur discographie. On peut regretter que "Mother North" soit devenu l'ultime rappel, un morceau obligatoire un peu anachronique et non plus un titre emblématique intégré dans le set. Malgré tout ça, le concert fut fort bon, il faut le reconnaître.

Setlist Satyricon
Walk The Path Of Sorrow
Dominions of Satyricon
Now Diabolical
Possessed
K.I.N.G.
Du som Hater Gud
The Pentagram Burns
Supersonic Journey
Delirium
Gods of Thunder (de Kiss)/Repined Bastard Nation
---
Raining Blood (de Slayer, faut tout vous dire)
Fuel for Hatred
---
Mother North

Satyricon a évidemment remporté la tymbale d'un concert qui s'est fini vers une heure du matin. Je ressors de la salle avec une impression étrange. Comme si je m'attendais à une demi-déception. Comme si j'avais assisté pour la dernière fois à la prestation d'un groupe dont la nouvelle orientation m'indiffère. Et ce genre d'impression, ça fait gravement chier...


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