Mythos. Vous connaissez? Non? Ça tombe bien, moi non plus. Blague à part... Fondé par un ex-guitariste de Belial en 1992, ce groupe jouit d'un statut culte en Finlande. Ce qui a empêché leur mix de black et de death/grind de s'exporter? L'ombre d'Impaled Nazarene et un turn-over permanent. En effet en 9 ans d'existence, Mythos a vu défiler pas moins de 13 membres, la notoriété de certains d'entre eux renforçant d'autant plus l'aura de la formation. Pour ne citer que les plus connus: Antti Remes (Poisonblack), Mikko Laurila (The Black League, Impaled Nazarene), Sami Kukkohovi (Sentenced puis KYPCK) ou encore le batteur originel Teemu Hautaniemi (God Forsaken et une chiée de formations stoner comme Firewall). Du beau linge. Suite au split de Mythos, 3 des 5 membres impliqués enchainent avec un nouveau projet commun. Leur objectif? Faire table rase du passé pour nous proposer du neuf. Voyons voir ça.


Synthetic Soul est fondé à Oulu en 2000 sous l'impulsion du guitariste Jyrki Hiltunen et du batteur Juho Raappana. Les premières années, les Finlandais peinent à stabiliser leur line-up au point de changer 2 fois de patronyme, Synthetic Soul devenant Mogulos puis Impish. Entre temps, Timo Lehtinen, leur pote de Mythos, prend la tangente. En l'espace de 2 ans, ce bassiste hyperactif rejoint Kalmah puis quitte Catamenia au profit d'End of You (excellent gothic metal/rock). La situation d'Impish se débloque en 2003 avec l'arrivée d'Antti Karhu. Ex-frontman de Mental Voice (metal prog), ce dernier récupère la 2ème guitare puis le micro. Le line-up n'est complété qu'en février 2004 à l'arrivée de l'inconnu Juha Jääskelä au poste de bassiste. Si la phase de composition était déjà largement entamée, les choses sérieuses débutent enfin. Quelques mois plus tard, le quartet enregistre sa première Demo nommée The Call. 5 morceaux (dont un instrumental) pour une petite demi-heure de musique. Savez-vous pourquoi se renseigner sur le passif de musiciens avant de découvrir leur travail est une bonne chose?
Car la surprise n'en est que plus grande quand les concernés se décident à sortir de leurs habitudes.
C'est justement le cas avec Impish.

de gauche à droite: Antti Karhu / Juha Jääskelä / Juho Raappana / Jyrki Hiltunen

Oubliez la brutalité craspec et les références citées dans leur bio, les Finlandais délivrent un techno-thrash moderne aux structures progressives et dont les influences sont presque toutes à chercher de l'autre côté de l'Atlantique. Particulièrement dense et complexe, la musique d'Impish n'est pas des plus accessibles et réclame un minimum de temps et d'investissement de notre part pour être appréciée à sa juste valeur. Le niveau technique général est excellent, en particulier les guitaristes qui font preuve d'une impressionnante rigueur rythmique, aussi digne d'intérêt que leurs soli ou leurs arrangements. Mais le point d'orgue d'Impish c'est le travail vocal d'Antti Karhu qui se ballade dans tous les registres du plus rauque au plus mélodieux avec aisance et toujours à bon escient. L'entame de The Call le morceau-titre donne le ton, on sait de suite que l'on a à faire à de solides clients... appréciant le style de Jeff Loomis. Le temps de se faire la réflexion qu'un couplet bien couillu débarque.
Strapping Young Lad en plus gras? Attends non ça chante... on dirait pas plutôt Scarve? Flatteuses comparaisons. Allez morceau suivant. Spiritual Erection. Mouarf. Complexité, puissance, mélodies... ça tricote beaucoup. Oh wait c'est quoi ce refrain, Antti Karhu chante comme Daniel Gildenlöw de Pain of Salvation. Titre imprévisible et démonstratif jusqu'à la dernière seconde. Die with Me. Arpèges en son clair. Hmm de retour en Finlande. Entre death mélodique et gothic metal, cette compo est nettement plus sobre et accrocheuse, avec des lignes de chant qui ne sont pas sans rappeler les débuts de Ville Laihiala dans Sentenced. Une aération bienvenue avec une basse plus audible. L'instrumental de la Demo, Murder Divine, voit les Finlandais trouver un équilibre entre démonstration et mélodies. A noter des soli de gratte décomplexés lorgnant vers les fantaisies de Steve Vai, Ron Thal (Bumblefoot, Guns n' Roses) ou Mattias IA Eklundh (Freak Kitchen). J'exagère à peine. Le 5ème et dernier titre, Violent God confirme la tendance, l'agressivité des débuts ayant cédé du terrain face aux arabesques guitaristiques et à un chant décidément très versatile et nuancé, mais globalement plus mélodique.
Avec cette première Demo, Impish s'est affirmé comme un groupe à fort potentiel, capable de grandes choses...
à condition de freiner ses ardeurs techniques et de trier ou disons mieux assimiler ses influences.
Faites-vous votre propre opinion en testant les liens ci-dessous.

1. The Call -> audio mikseri / vidéo youtube
2. Spiritual Erection -> audio mikseri / vidéo youtube
3. Die with Me -> audio mikseri / vidéo youtube
4. Murder Divine -> audio mikseri / vidéo youtube
5. Violent God -> audio mikseri / vidéo youtube

Après The Call, les Finlandais ont mis en boite de nouvelles compositions en condition rehearsal puis assuré leurs premiers concerts, l'un d'eux ayant semble-t-il été filmé "Live at Kuusisaari 22.9.2006". Certains des titres joués ne figurant nulle part ailleurs, je recommande aux amateurs et aux curieux de se diriger vers la page du groupe sur le site finlandais mikseri qui comprend de nombreux liens vidéo sur youtube.


Rédigé par : forlorn | 2005 | Nb de lectures : 1888