SLAYER - War at Warfield (American) - 19/04/2014 @ 22h54
Je me souviens parfaitement de l'époque où ce premier DVD de SLAYER est sorti. N'étant pas un fan inconditionnel des lives, je ne me speedais pas particulièrement la nouille pour pécho ce nouvel objet. Un ami m'a cependant passé un coup de fil pour me convaincre d'en faire l’acquisition :

"- Mec, tu as vu "War at Warfield" de Slay' ?
- Non... je ne suis pas sur que je veux le voir...
- Crois moi mon pote... JE T'ASSURE QUE TU VEUX LE VOIR"

Le vil ami avait réveillé en moi ce type de curiosité malsaine qui entraine à déboutonner la carte bleu plus vite que d'autres enchainent les Kegrés double viande. Cependant, toujours dubitatif à l'idée de me farder un live " de plus" sur mon canapé, j'ai rapidement découvert ce qui agitait autant les zygomatiques de mon camarade : Le documentaire bonus "Fan rules". Bien sur, nous allons décortiquer ensemble tout la partie "sérieuse" avec l'excellent concert de la première partie, la vidéo de Bloodline et la galerie de photos...mais je vais aussi m'attarder sur le "petit" documentaire final, un témoignage ahurissant, aussi étonnant que pathétique. Mais parlons d'abord musique.
Enregistré sur la tournée "God Hates us all", le live proposé dans le DVD est vraiment de bonne facture. Le précédent témoignage du groupe était la (très bonne) VHS "Live intrusion". A mon gout bien plus violente et rugueuse, la VHS présentait un SLAYER en pleine tournée de l'album "Divine intervention" avec leur tout nouveau batteur de l'époque, Paul Bostaph. Avec la tripotée de sérieux concurrents qui se faisaient de plus en plus menaçants, SLAYER devait marquer le coup et se montrait donc virulent et plein d'énergie (on voit même Araya décocher un coup de tatane mémorable à un fan un peu trop enthousiaste). Nous étions alors en 1995.
2003, changement d'ambiance, SLAYER défend "God hates us all" et joue à la maison, en Californie. Équilibrant comme toujours de manière digestes les classiques avec les nouveaux titres, SLAYER interprète ici Cinq titres du nouvel album plus quelques classiques indémodables. Affichant toujours ce sourire inquiétant de pote "potentiellement dangereux", le guerrier Araya drive son équipe de sa voix de goret tout en suivant les tempos affolants de Bostaph, malheureusement un peu oublié niveau caméra.

Servi par une image de qualité (on voit que le groupe s'est déboutonné niveau caméra), chaque musicien est capté sous tous les angles et même si j'aurais préféré voir davantage Bostaph, on à l'impression de vivre le concert à une place vraiment privilégiée (même si évidement, la meilleure place est dans le mosh !).
Honnête, le son général est de qualité même si je regrette quelques passages où le son des grosses caisses n'est pas des plus clair. Niveau énergie, le groupe présente son "jeu de scène" habituel. King et Hanneman restent assez statique quand Araya, encore en capacité de pouvoir bouger sa nuque, headbangue comme il savait si bien le faire. Sa voix par contre, n'est pas toujours des plus claire.
Rocailleuse et manquant parfois de puissance, le chanteur a du mal à monter aussi haut que sur certains passages des disques et perd du coup en intensité. Mais comme souvent avec le bougre, plus le concert avance et plus sa voix semble se chauffer et s'améliorer. Ouf, car comme d'habitude le groupe réserve ses hits à la fin du concert... et quand on se mange prés de sept classiques d'affilée (allant de "Captor of sin" au tonitruant "Angel of death") une voix hurlante ruinant ses cordes vocales, ça le fait quand même bien !
Plus anecdotique, le présence d'une galerie photo et du clip "Bloodline" sont un petit plus sympathique... mais qui ont du mal à tenir la route face au live et au documentaire "Fan Rules". Et puisque j'en parlais au début de la chronique, venons en enfin à ce "gros" morceau de "War at Warfield".

Depuis que je connais SLAYER, j'ai toujours entendu le groupe parler du respect qu'ils portaient à leurs fans. Il est donc logique qu'ils aient voulu leur rendre hommage via un petit documentaire....Kerry King ayant déclaré a la sortie du DVD qu'il adorait ce reportage à tel point qu'il l'avait regardé plusieurs fois et ne s'en lassait pas. Dans le même temps, je me souviens qu'un célèbre magasine Français s'était demandé pourquoi le groupe avait sélectionné pour les images une telle bande de bras cassés...car à deux trois exceptions prés, ce n'est pas le haut du panier qui passe ici sur le grill des interviews. Mais n'allons pas trop vite en besogne.
En choisissant d'alterner les lives, les interviews des fans et du groupe (Bostaph devait avoir perdu sa langue à l'époque), les réalisateurs du doc' ont réussi à proposer un contenu dynamique pour un peu plus de 45 minutes. En plus des fans, on trouve des interventions de Scott Ian, Les Claypool et Kirk Hammet... pas susceptible et rancunier pour un sou quand on sait comment Kerry King "vantait" ses qualités de musiciens à qui voulait l'entendre. Ces quelques musiciens notoires apportent, en plus de quelques autres fans, des visions personnelles plutôt pertinentes de ce que leur fait ressentir la musique du groupe... sauf Ian qui compare un mosh de SLAYER aux sentiments que devaient ressentir les soldats Américains pendant les vagues d'assaut sur les cotes Normandes. Chez moi on appelle ça le sens des proportions.
Les membres du groupe, eux, sont plutôt détendus et avec l'aigle du groupe en toile de fond, répondent sans détour aux questions des journalistes. On retrouve bien sur le discours habituel du groupe avec les classiques "On ne joue pas pour l'argent", "On n'a jamais fait de compromis" ou "On ne sert pas de conneries au public".
Les gaziers oublient un peu vite le "particulier" "Diabolus in musica" pourtant pas si vieux que ça, les œillades vers le néo metal (rappelez vous le featuring catastrophique de King avec SUM 41 sur l’infâme "What we're all about !) et le tout le bizness lié au groupe... SLAYER n'étant pas jusqu’à preuve du contraire une entreprise à but non lucratif (Et ce n'est pas une critique, SLAYER ayant malgré tout su garder une certaine ligne de conduite pendant toute sa carrière).
SI King reste égal à lui même, c'est finalement Jeff Hanneman et Tom Araya qui sortent un peu des sentiers battus en parlant de sujets un peu moins clichés que d'habitudes. On retrouve certes les gaudrioles et blagounettes mais les trois quarts des propos sont sympa et instructifs. C'est loin d'être le cas des intervenants du public...

Vers le milieu du doc, il est demandé à Tom s'il peut décrire le fan de SLAYER typique. A juste titre mis en difficulté par la question, le chanteur bassiste répond que le public a changé et rajeuni et que le fan "de base" peut ressembler maintenant à une fille de 14 ans ou un bourru de 45 ans. Pourtant, on dirait que le point commun à plupart des fans interviewés ici est le sensationnalisme de leur déclaration au raz des pâquerettes, beaucoup parlant uniquement de l'agressivité du groupe en concert et de la violence qu'il génère. C'est pas que je suis choqué par le fait qu'un Pit puisse être "dur" et qu'un mec ait vraiment besoin de se défouler... mais on peut aimer mosher sans être le dernier des Teubé non ?
On entend donc une majorité de propos complément décérébrés où on voit certains fans se bagarrer avec leurs deux neurones pour arriver à sortir des phrases un temps soit peu compréhensible. Est ce que le réalisateur à réalisé des coupes franches laissant apparaitre les moments les plus débiles ou certains sont vraiment des stupidos de compétition mais le résultat est là : SLAYER à choisi de stigmatiser plusieurs de ses fans en les montrant comme des jeunes frustrés, agressifs, gueulards, parfois drogués et alcoolisés...et pas malin sur les bords.
Le top étant atteint lorsque certains des propos des fans sur la nécrophilie ou le satanisme se trouvent censurés. Sans déconner, qu'est qu'ils ont pu sortir de tellement énorme pour que cela ne passe pas sur un skeud de Slayer ? Et les paroles de "Necrophobic", "Angel of death et autres alors ?
Un des rares ilots de surprise vient d'un ados qui dit écouter SLAYER en famille. Le journaliste tente alors de le pousser dans ses retranchements avant que le jeune ne l'envoie bouler en lui disant qu'ils n'organisent pas des sacrifices en se mettant des toges blanches sur la tronche...et qu'il emmerde tous ceux à qui cela ne plait pas. Mais hélas, cette affirmation assez couillue est une des rares face aux torrents de "Si tu baises pas aussi bien que Slayer joue, reste éloigné de moi !", "Je me scarifierais si Tom venait me le demander personnellement", "Tom Araya est de Barcelone... il est d'un pays bizarre genre la Turquie", "Quand tu vois un pote avec un T shirt de Slayer dans la rue... raaaah... tu sais que... hum, tu connectes !". Et la liste est loin d'être exhaustive. Si vous aimez rire, vous allez pas être déçu du voyage croyez moi.

Alors au final grosse blague ou étrange hommage du groupe ? Comme souvent avec SLAYER, on ne sais pas trop où se situe la vérité et c'est certainement pour ça que le groupe à toujours gardé un certain pouvoir attractif. Un concert à voir, un documentaire à ne pas louper... SLAYER est définitivement un groupe qui ne faisait pas les choses comme tout le monde. Still Reiging motherfuckers.




Rédigé par : Pamalach | 2003 | Nb de lectures : 3325


Auteur
Commentaire
sid
IP:80.215.194.187
Invité
Posté le: 19/04/2014 à 23h25 - (30865)
Oui des fans du vieux continent auraient ete plus adaptes a un homage aux Slayer

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 00h37 - (30866)
Je pense comme sid, les reportages sur les fans de metal américains présentent souvent des mecs un peu limites et carrément violents. Une ambiance un peu malsaine par rapport à l'Europe.
Honte à moi, je n'ai jamais vu ce dvd, par contre j'ai assisté à l'un des concerts de cette tournée, bof, bof, peut-être la setlist. Toujours est-il que ta kro est sympa à lire ;)

Blind
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 00h40 - (30868)
J'ai eu ce dvd et c'est vrai que les fans dans le doc faisaient un peu pitié. Sinon le concert était plutôt bien.



Jus de cadavre
IP:72.205.168.98
Invité
Posté le: 20/04/2014 à 02h30 - (30869)
Énorme DVD pour ma part, le concert m'a mis une branle comme pas possible ! Les fans ricains sont en effet très con par contre ...

TyrannyForYou
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 12h44 - (30873)
Slayer a-t-il essayé de nous faire un Watch it go bis ?!
Sinon, excellent dvd MAIS je reste sur l'ultra-violent LIVE INTRUSION.......



GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 13h42 - (30874)
Le concert est une tuerie, une setlist de malade, bref rien à dire de + !!

Par contre effectivement le docu sur le groupe est bien bidon ...



hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 14h09 - (30875)
J'ai retrouvé ce qui me gênait tant dans cette période de Slayer, je trouvais que Tom forçait beaucoup trop sa voix en live et sur album.

GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 16h38 - (30876)
hammerbattalion < comme sur Diabolus In Musica et God Hates Us all, sa voix est insupportable tellement il force

jean-francois
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 18h13 - (30877)
ce dvd a beaucoup tourné chez moi, chouette chro qui me donnes envie de le remettre, dès que la famille sera couchée :)




jean christophe stak
IP:83.141.164.206
Invité
Posté le: 20/04/2014 à 18h42 - (30878)
Tiens c'est marrant, je trouve qu'il force sa voix surtout sur God hates us all, Araya en parlait à l'époque et c'est les autres membres du groupe qui l'auraient poussé dans ce sens. Moi je trouve que ça rajoute de la patate justement :)

Jeff Hannimalman
IP:81.245.225.8
Invité
Posté le: 21/04/2014 à 21h07 - (30881)
VHS sympa mais moins bonne que Live Intrusion pour moi aussi. J'étais d'ailleurs sur les deux tournées et Live Intrusion était beaucoup plus percutante. Le show était absolument monstrueux. A Forest National il était interdit aux épileptiques.


AnusFraicheur
Membre enregistré
Posté le: 22/04/2014 à 07h16 - (30882)
Live Intrusion est vraiment un cran au dessus. Là, c'est presque trop propre. Mais ça reste une bonne vidéo, la folie des 90's en moins. Quant au documentaire, les exhibitionnistes alcoolisés qui passent au petit journal sont des prix nobel à côté des résidus de fausse-couche présentés dans le dvd.

senior canardo
IP:94.199.125.58
Invité
Posté le: 23/04/2014 à 13h20 - (30883)
@anusfraicheur : oui mais au moins sur ce live on peut entendre kerry king ...

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 24/04/2014 à 10h57 - (30884)
Rien à voir, mais je viens d'apprendre que c'est Terry date qui va produire le nouvel album, qui ne sortira pas chez american, peut-être un bon coup de pied au cul?


Kaïn
Membre enregistré
Posté le: 02/05/2014 à 12h19 - (30893)
Moi, j'ai trouvé ce DVD très bon. Ils sont déchainé, il y a Die by the Sword sur la tracklist, ce qui est à signaler (comme Captor of Sin ou Hell Awaits). Preuve que Bostaph aurait du rester et revenir en forme plutôt que de joouer la carte de la nostalgie en reprenant Lombardo.

Le docu, je l'ai trouvé assez sympa (le toctoctoc avec Rainnig Blood, c'est juste LOL).



Humungus
Membre enregistré
Posté le: 27/07/2015 à 06h19 - (31713)
Un Live-docu INDISPENSABLE !
(Comme tout SLAYER de toute façon...)
Le seul DVD avec "3 watch it go" qui arrive à la fois à me faire bouger du crâne et à me faire m'esclaffer trois minutes après.
Un monument j'vous dis !
Où quand SLAYER rencontre STRIP TEASE.
Le moment où le gros laps essaye péniblement d'hurler SLAYER et manque de s'évanouir par manque d'oxygène au bout d'un pathétique gémissement de 25 secondes, c'est juste à se pisser dessus. Cela reste d'ailleurs une de nos anecdotes revenant largement en soirées avec mes potes... C'est dire...

PS : "Affichant toujours ce sourire inquiétant de pote "potentiellement dangereux""...
Putain mais c'est exactement ça mec !!!

RBD
Membre enregistré
Posté le: 31/10/2015 à 23h39 - (31770)
Revu en 2015, ça fait quelque chose de retrouver Tom sans cheveux blancs et avec une corpulence normale, et Jeff… tout simplement vivant.
Le concert est mieux que dans mes souvenirs, pas seulement parce que j’aime bien “God Hates…” qui était l’album à promouvoir à ce moment-ci. Slayer était alors moins massif et encore plus méchant, pas seulement à cause de la décoration en sang et pentagrammes. Les quatre se bougent bien plus que maintenant (pas de blague pour Hannemann, s’il vous plaît). C’est bien filmé, le son est excellent l’air de rien, j’avais oublié que Paul avait un t-shirt flouté (mais pourquoi ?). Le mauvais point ce sont ces coupures avec des bribes d’interview tirées du docu’ de 2e partie, je n’ai jamais aimé ces intermèdes montés pourtant si fréquents, je préfère vraiment un concert entier tel quel.

Quant au docu’, il fait encore parler des années après ! Ne sentez-vous pas l’interviewer se régaler au second degré ? Dans le tas des débiles mis en avant, il y a tout de même un type intéressant. Cependant on sait que les fans Américains ne sont pas des introvertis et il est prévisible qu’ils jouissent à fond de leur trois minutes de gloire. Tout cela amène à rire et c’est tout le but recherché en réalité à mon avis.
Du reste, les réponses des trois membres historiques du groupe ne sont pas des sommets de finesse et aucune révélation n’en sortait, c’est même encore plus faible que le niveau habituel de leurs interviews papier. On notera l’allusion à la féminisation du public américain à cette époque, qui se remarquait aussi vers ces temps-là chez nous.

Enfin la galerie photo n’a pas beaucoup d’intérêt et le clip de “Bloodline” n’est pas original à part le chaton hémovore.

Fraîchement reçu à l’époque, ce DVD vaut le détour maintenant.



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