METALLICA - A Year and a Half in the Life of Metallica (part 1) (Elektra) - 11/01/2014 @ 23h00
Si on ne devait retenir qu'un petit poul de "Home Vidéos" représentatives des années 90's, la doublette "A year and a half in the life of Metallica" serait incontestablement en tête de liste ! Sortie en 1992 et découpé en deux parties (une consacrée au travail en studio et l'autre à la massive tournée qui à suivi), ces deux incroyables vidéos ont profité à la fois de l'investissement sans faille du groupe et d'un bel apport financier de la maison de disque qui aura permis aux équipes de tournages de s'enchainer pour apporter un témoignage fidèle de la vie d'un groupe jour après jour. Si le résultat final était à l'époque particulièrement réussi, les musiciens gardaient un souvenir pour le moins "mitigé" de cette expérience :

"Partout où tu vas, tu as une caméra collée à ton cul. Je pense que la seule chose positive qui va sortir de tout ça c'est que vous allez pouvoir suivre l'évolution de la vie d'un groupe au jour le jour... mais je ne souhaiterais pas ça à mon putain de pire ennemi"

Lars Ulrich

Je crois que je ne vais pas parler en mon unique nom en disant que ces deux vidéos ont grandement aidé à bâtir "La Légende Metallica" dans le cœur de nombreux fans.
Pour bien comprendre ce qu'était le phénomène à l'époque, il faut se rappeler qu'au début des années 90, il n'y avait pas tant autant "d'images" sur les groupes que maintenant...et qu'en plus, METALLICA avait vraiment la baraka et ne se trainait que très peu de casseroles. En odeur de sainteté et riant d'ailleurs régulièrement de cet état de fait en disant qu'un jour ou l'autre, ils allaient se prendre un violent coup de bâton en retour de tout cet amour, les Mets savouraient leur gloire.
SI pas mal de fans de la première heure regrettaient bien sur le virage "commercial" pris les Fours Horsemens avec le Black Album, les Mets mettaient encore tout le monde d'accord grâce à leur lives où peu de groupes pouvaient encore rivaliser avec leurs shows. METALLICA gardait en outre parfaitement le contrôle sur son image "publique", le groupe ne souffrant en aucune manière des problèmes qu'on pu rencontrer d'autres stars du "metal" de l'époque avec la justice ou la presse...GNR, BLACK CROWES, NIRVANA et bien d'autres s'invitant régulièrement dans des articles où il était question de tout, sauf de musique.
Assez en avance sur son temps, METALLICA semblait avoir déjà compris à cette époque que pour avoir l'air le plus "réel" possible, il fallait autant mettre en avant que son sérieux que son humour, ses défauts que ses ratages.
Comment arriver à faire croire qu'un mec comme Ulrich est "un peu" comme tout le monde ? En le montrant justement en train de faire ce que fait monsieur tout le monde. Facile à dire, mais pas si évident que ça à faire si on veut éviter que les ficelles ne se voient trop.
Toute l'astuce étant que même si on voit Lars manger des pâtes, se doucher, prendre une cuite, arriver à la bourre, se viander dans son boulot et raconter des conneries plus grosses que lui...on voit aussi et surtout le batteur d'un des plus grand groupe de metal du monde. Du rêve, du grand spectacle...mais les deux pieds sur terre.
C'est cet équilibre très délicat que le groupe arrivera à mettre en scène, et sans putasserie ou voyeurisme, METALLICA venait proposer un must de la vidéo qu'on avait envie de mettre encore et encore...allez merde les gars, vous l'avez pas squatté des dizaines de fois cette vidéo ??

Il y a tant à dire sur cette VHS....De la gouaille de Lars au rire tonitruant de James, on découvre au fil de ces longues minutes les musiciens dans un quotidien pas complétement éloigné de la journée du gus lambda...tout en gardant tout de même ce coté extraordinaire inhérent aux groupes qui vendent des millions d'albums.
Car évidement, ce "Year and a Half..." n'est pas une home vidéo tout à fait comme les autres. Elle narre l'enregistrement d'un des plus grands album de Heavy Metal jamais sortit. Le "Black album", puisque c'est de lui dont il s'agit, restera un monument (pour une fois, le terme n'est pas trop fort) qui aura marqué sa génération et qui continue de bercer bien des jeunes qui se biberonnent encore à grand coup de "Sad but True" et de "Through the never".
Si, en regardant le reportage, on a l'impression que tout se déroule dans le meilleur des mondes, il faut se rappeler combien cet album aura entrainé des réactions diverses, parfois très agressives de la part de certains metalheads.
Je visionnais il n'y a pas longtemps "Metal History" (le nouveau documentaire de Sam Dunn) où son auteur avouait avoir ressentit "un sentiment de trahison la première fois qu'il avait écouté le disque". "Traitres" et "vendus" étaient les sobriquets dont héritais parfois les Four Horsemens à l'époque, certains fans regrettant la présence d'un morceau comme "Nothing Else Matters" et l'absence de morceau de Speed comme "Battery" ou "Whiplash". Mais au delà du fait que le "Black" aura autant marqué ceux qui l'ont aimé que ceux qui l'ont détesté (difficile en effet à l'époque de passer à coté), cette VHS passionnante arrivait à faire un tour presque exhaustif de tout ce qu'a pu être la conception de cet album magistral (en tout cas, tout ce qui était "montrable"). Mais avant de commencer à rentrer dans des phases plus techniques (le mixage, le "découpage" des plans de batterie, le mastering...) il s'agissait d’appâter le fan en le faisant pénétrer dans un univers qu'il n'aurait plus envie de quitter. Et à ce niveau là, METALLICA savait y faire.

En effet, quand dés les premières secondes on voit les musiciens répéter "Enter Sandman" "à la cool" au "One on One Studio" à Los Angeles, l'effet est immédiat et absolument irrésistible. Que Jason porte une paire de cluques à la Stephen King ou que James joue assis et avec une barbe monumentale n'a aucune importance, même dans son plus simple appareil, METALLICA apparait comme un groupe fantastique. Un peu comme les quatre Supers héros du metal, les "Four Horsemens" nous montraient comment ça se passait une fois en studio. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas loupé leur coup ces enfoirés.
METALLICA réussit en effet à équilibrer humour avec professionnalisme, désœuvrement avec émotion, Buizness et passion de leur musique, et Metal et "Mainstream".
Pleinement conscients que ce n'est jamais dans le parfait que le meilleur surgit, les moments où le groupe est fouace nous sont montrés ainsi que les hésitations de James et les approximations de Kirk Hammet.
Bien qu'une grosse partie de la VHS tourne autour de Lars et de James, Kirk et Jason ont droit à leur petit moment de gloire. C'est d'ailleurs en regardant Newsted enregistrer ses parties qu'on s'aperçoit (car évidement, on l'entend super bien) combien il est un bassiste doué et combien ses fills sont Uber Cool (écoutez irrésistible ligne de "Don't Tread on me"...c'est à tomber par terre).
Du coup, on se dit qu'aussi nickel que puisse être la prod de cet album... ça aurait été quand même été bien cool d'entendre davantage Jason (on se rappelle par exemple de sa belle performance sur "Garage Days Revisited" où on l'entend clairement et où son apport au son du groupe fait sonner METALLICA d'une manière surpuissante et particulièrement efficace).
Et puis il y a les passages du gentil Kirk... avec cet inoubliable foirage lorsqu'il improvise un solo dégueulasse et totalement aux fraises sur "The Unforgiven"... au grand désespoir de Lars qui se bouche les oreilles tellement c'est une horreur ! (Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas fait exprès). Le guitariste reconnait combien il lui a été difficile d'enregistrer un tel solo, Lars venant le soutenir en studio pour qu'il finisse par donner le meilleur de lui même... ce qui n'a pas été sans mal !
Et puis bien sur, il y a Lars...plus "Lars" que jamais avec ses arrivées en répétition avec deux heures de retard, ses humeurs bougonnes, son bagout de légende et son jeu de batterie différent de tout ce qu'il avait fait jusqu’alors et qui deviendrait pour les années à suivre sa marque de fabrique. A l'époque, le Danois jouait encore très bien et on perçoit très clairement sa frappe forte et sèche, son inventivité au niveau des breaks et son groove simple, direct et dynamique. Malgré tout ce qui est dit aujourd'hui, il est bon de se rappeler combien ce gars a pu apporter à la batterie "Metal"... n'en déplaise aux "antis"...
James quand à lui, apparait comme le champion de cette équipe et avec cet air de bucheron et son verbe décontracté, il fait de véritables prouesses avec sa six cordes pendant qu'il expérimente de nouvelles façons de chanter... plus mélodique que tout ce qu'il a fait jusqu’à alors.

Outre les musiciens qu'on connaissait déjà bien, c'est surtout ici la figure de Bob Rock que l'on découvre au travers de la VHS. Quasi présent en permanence, il est certainement l'homme qu'on voit le plus dans cette VHS, preuve que le groupe savait qu'il lui devait beaucoup dans la réussite de l'album.
En véritable "Papa gâteau", le blond producteur galère tout autant à trouver le son "parfait" qu'à gérer les humeurs, conneries et états d’âmes des quatre cavaliers de l'apocalypse. D'une patience tout bonnement incroyable, il n'arrive tout même pas à réfréner quelques coups de gueule mémorables qui figurent parmi les meilleurs moments la vidéo (Le moment où il rentre dans le lard à James en lui disant "Putain mais qu'est ce que tu fous dehors à regarder les arbres, on est train d'enregistrer un disque"... c'est Priceless. Expérience unique au final pour chacun des protagonistes puisque cela ne sera pas la dernière fois que Rock et Metallica travailleront ensemble.
J'imagine que comme moi, vous avez des moments qui vous ont plus marqué que d'autres dans cette vidéo. Pour moi, Il y a bien sur le final "déconne" avec "Last Caress", la visite du jeune fan malade, les jams, mais aussi les passages où le groupe est peu moins à l'aise dans ce nouveau virage qu'il prenne.
Passant en effet de l'unique "One" à 5 vidéos (!) pour cet album, METALLICA changeait radicalement de politique par rapport aux clips. Difficile du coup pour eux de venir contrer ce qu'il disait par exemple à l'époque de "Master..." lorsqu'il étaient plus jeunes...et plus rebelles.
Il y a aussi le passage où James et Lars se retrouvent avec Rock et le gars chargé des overdubs au synthé. La mine défaite et dépitée, James semble vouloir dire quelque chose avant de se réfréner. Un peu lassé des vannes de rock sur le sujet, Lars rit jaune en disant"Vivement que ces mecs se mettent à la batterie !". Un moment parmi tant d'autres, et les bons sont nombreux.

Une vidéo donc absolument indispensable qui va de pair avec sa séquelle qui arrivera un peu plus tard. A découvrir si vous ne connaissez pas... et à rematter sans modération si vous avez visionné cela à l'époque !


Rédigé par : Pamalach | 1992 | Nb de lectures : 2223


Auteur
Commentaire
Floyderz
Membre enregistré
Posté le: 11/01/2014 à 23h16 - (30407)
Le trésor de mon adolescence! mattée des dizaines de fois avec les potes! faut bien comprendre qu'à sa sortie, les seules images des Mets, c'était ça et quelques trucs sur MTV. donc tu prenais ta dose. Pas encore initié à la zic à l'époque j'étais fasciné car immergé dans le truc.
Et superbe chronique au passage!



YvesRaymond Cul
IP:109.14.18.131
Invité
Posté le: 12/01/2014 à 00h18 - (30412)
Super ! j'adore ce doc

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 02h17 - (30413)
Halala, je vais faire le vieux con, je m'explique. Je fais partie de ceux qui se sont sentis trahis par Metallica à la sortie du black album. Pas parce que ce n'est plus du thrash, parce qu'il y a Nothing Else Matters ou parce que tous les lèche culs du bahut se sont mis au metal avec çà et les Guns. Tout simplement parce que pour la première fois, seuls deux ou trois morceaux me plaisaient sur leur album, pas plus, alors que c'était du 100% sur les précédents que j'écoutais en boucle. J'ai acheté le cd le jour de sa sortie, la veille de partir en vacances, copié sur cassette, sur de mon coup je n'ai amené que çà pour nourrir mon walk man pendant trois semaines, misère...
Puis çà a été l'overdose Enter Sandman, partout tout le temps, j'exagère à peine.
Pour revenir à la vhs, c'est vrai que ce volet est le plus intéressant avec les bons moments que tu cites. Mais alors le second..."ces deux vidéos ont grandement aidé à bâtir "La Légende Metallica" dans le cœur de nombreux fans". Et bien non justement, la mégalo d'Ulrich qui crache son jus de chépaquoi sur les fans, ces clips de merde, à part le superbe Unforgiven, non pour moi Metallica représentait le dernier rempart contre la glamouzerie et la variétoche à l'époque, des purs et durs prennent leurs guitares et détrusient tout, c'était fini. Mode vieux con off.



matthieullica
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 14h55 - (30421)
Maté également des dizaines de fois. Vidéo dévoilant l'enregistrement d'un des plus grands albums de tous les temps.

Metallica. Le Black Album.

Avis dithyrambiques ou vindictes salissantes, des barils entiers de salive ont coulé, des débats enflammés ont résonné, telles des acouphènes, sur le cas Metallica.

Metallica comme moteur d'existence. La bande son d'une vie comme tant d'autres.
5 albums essentiels. Et après ? Un artiste n'a t-il pas tout dit au bout d'un moment ?
Merci à toi Julien B. de m'avoir fait découvrir Enter sandman au casque
lors de cette rentrée au pensionnat de S-M. en 1992.
Plus tard, c'est 72 pensionnaires qui étaient réveillés au son du "Metallica" éponyme via les enceintes de la Technics® dans chaque dortoir de l'établissement. Culte.
Catholique, le pensionnat. Pour être rebelle dans la vie, y a pas mieux.

Le Black Album
À mes yeux, un disque compact (sans jeu de mots), dense, classe, sobre en tout point.
Produit excellemment, on tient un véritable travail de composition.
Des morceaux qui restent. Un succès populaire.
Tout ingénieur du son, tout vendeur d'appareil hi-fi haut de gamme
cite ce disque comme une référence ultime en matière de son.
On peut monter en volume sans qu'aucune saturation n'apparaisse.
Il a de l'ampleur comme un bon vin et une belle robe noire.

Le chant est puissant, engagé. Les riffs de guitares sont tranchants, efficaces et inspirés.
La batterie mid tempo a de la place pour s'exprimer, pour respirer, dirais-je.
Elle sonne comme un véritable instrument acoustique.
La résonance et la projection des toms, la profondeur de la caisse claire, et le coffre monstrueux des grosses caisses Gretsch.

Dernier coup d'éclat du groupe avant déclin artistique total.
Il faut rendre à César ce qui est à César. Si je ne devais en sauver qu'un, ce serait celui-là. Avec Master. Bon, çà fait deux.


forlorn
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2014 à 21h43 - (30425)
Je fais parti de la génération pamalach/Floyderz/matthieullica et je me retrouve dans leurs avis et commentaires. Le Black Album représente beaucoup, c'est l'un des 1ers jalons de mon parcours personnel, ma découverte des Mets, un modèle de prod, etc... Quant à cette VHS, elle m'a beaucoup appris et amusé à l'époque, c'est une incontestable réussite. Par contre je n'ai jamais vu la partie 2. Je comprends le point de vue d'hammerbattalion (même si je ne le partage pas), tout est question de vécu et de contexte.

Jeff Hannimalman
IP:91.177.49.54
Invité
Posté le: 12/01/2014 à 21h48 - (30426)
Arf... sacrée cro pour une sacrée VHS.
C'était un peu notre première "real tv" du metal. On avait vraiment l'impression de vivre des instants privilégiés. C'est devenu assez impensable aujourd'hui où il suffit de taper 5 mots sur Google pour savoir si ton chanteur préféré dort en slip ou pas...
Bref, un véritable must pour un groupe qui à cette époque marchait sur la planète.
Pour les clips par contre je suis moins catégorique. Sandman et Unforgiven sont excellents mais mon préféré reste WIMR, avec notamment ce plan séquence ou le nom Metallica se construit en "tombant" et "montant" sur le panneau d'affichage d'une salle de concert. Enorme.
Quant au Black, son son et ses compos ont toujours autant d'effet sur moi. Sauf Sad que je ne peux plus entendre...

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 00h17 - (30428)
D'accord pourtant pour dire que c'est un album de légende (même si pas fan) et ce son!!!! Rien de plus puissant, clair, profond depuis cet album. Mais c'est là aussi que j'ai commencé à être soulé par le jeu de Lars. En fait, le graal pour moi se situe une année avant avec Seasons et Rust In Peace.

Youpimatin
Membre enregistré
Posté le: 13/01/2014 à 14h50 - (30432)
Excellente chro qui replonge directement dans la période citée. Je partage donc les avis du dessus. Et puis, rentrer dans un studio avec ton groupe préféré, ça n'a pas de prix !
Le nombre de séquences qui sont gravées dans mon inconscient ressortent directement : le mur de mousse pour le son de basse, le coup de Winchester pour une intro, les fléchettes sur Kip Winger, Kirk qui galère à enquiller son solo, James qui lâche une vieille caisse, les essais de son avec les murs d'amplis, etc...
Bref, une vraie madeleine de Proust ce truc, et tout ça rien qu'avec cette chro...



Globox
IP:217.128.166.190
Invité
Posté le: 30/01/2014 à 11h13 - (30515)
Je n'ai pas revu ces vidéos depuis au moins 15 ans mais je les connaissais par coeur.

Aujourd'hui on trouve tout sur youtube, mais dans les 90, tu avais quelques VHS (j'avais notamment celles des mets et le live de Sepult à Barcelone), quelques émissions metal express sur M6, quelques vhs de clips qu'un pote nanti qui avait MTV te refilait et c'était à peu près tout.

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker