7 juillet 1997, alors que le Black Metal est à la mode symphonique avec Cradle of Filth et Dimmu Borgir, Marduk sort son premier album live, "Live in Germania", tiré des concerts allemands (logique en même temps) de la mythique tournée Heaven Shall Burn tour.

Le groupe profite du carton de son dernier album en date « Heaven Shall Burn … When we are Gathered » et de l’arrivée du mythique Eric Hagstedt (plus connu sous le pseudo de Legion) au micro et qui confirmera par la suite qu’il est bien un des meilleurs vocalistes de la scène black metal.

Le line-up comporte également Morgan Steinmeyer Hakansson à la guitare, Rikard Kalm (alias B. War) à la basse, Fredrik Andersson à la batterie et en guest sur la tournée Peter Tagtgren à la deuxième guitare.

La pochette de l’album représentant l’aigle germanique fera énormément polémique, certains y voyant une approbation du nazisme due également à la fascination du groupe pour la seconde guerre mondiale, notamment sur ces pochettes et livrets intérieurs.

L’album lui dure quasiment une heure, les morceaux étant séparés les uns des autres (hormis "The Black..." et "Darkness it Shall Be", qui s’enchaînent).

D’entrée on est confrontés au vif du sujet, les roulements de toms de "Beyond the Grace of God" résonnent dans la nuit allemande tel un bombardement de la Luftwaffe, les parties blastées sont ultra rapides et hormis une petite pause plus heavy on en ressort assommé de ce premier titre.

Constatation, le son est brut, clair et excellent. Tous les instruments sont parfaitement audibles et équilibrés.

"Sulphur Souls" reprend de plus belle la déferlante sonore « Praise Hail Satan » hurle Legion en intro avant que les 4 coups de toms n’entraînent une nouvelle déferlante de blast conclue par un solo tout en mélodie.

"The Black …" / "Darkness it Shall Be" se suivent à la vitesse de l’éclair et Legion impressionne dans ce dernier tant on se demande comment il arrive à reprendre son souffle.

Petite pause heavy avec "Materialized in Stone", un des titres les plus groovy de leur carrière, mais sous ses airs simples et entraînants il se révèle diablement efficace.

Retour au pilonnage du Blitz avec "Infernal Eternal" (qui donnera son nom au second album live du combo quelques années plus tard).

"On Darkened wings", où le côté thrash apparent est bienvenu, toujours aussi efficace en live malgré son grand âge.

"Wolves", un des classiques du groupe et qui conclut désormais quasiment tous leurs shows, ce titre épique où se mêlent intro lente, parties rapides et solo bien sombre, possède toutes les armes pour réussir.

"Untrodden Paths (Wolves part II"), là encore on pilonne, les bombes tombent et l’on cherche un abri malgré la défense antiaérienne.

"Dracul va Domni Din Nou in Transilvania", un des titres les plus originaux et complexes écrits par les Suédois, avec un rythme heavy à souhait et une ambiance malsaine, on se croirait dans les films muets de F.W. Murnau et l’on imagine Max Shreck (alias Nosferatu) venir vous mordre dans le cou.

"Legion" (le titre) est encore un morceau de bravoure, sa longueur, sa puissance et son rythme, tout est fait pour martyriser le spectateur et l’auditeur.

Enfin comme souvent avec eux une petite reprise se glisse dans la setlist, là c’est "Total Disaster" (des Allemands de Destruction), morceau hyper simple dans sa conception, en même temps avec le combo allemand on n’est pas dans la technique outrancière.

Un live qui n’a pas trop mal vieilli et qui résume parfaitement bien les premières années de Marduk avec le line-up « classique » et aussi avec ces titres toujours aussi bons plus de 15 ans après, et celui-ci servira de tremplin au futur "Infernal Eternal" enregistré dans notre contrée et encore plus magistral.




Rédigé par : GabinEastwood | 1997 | Nb de lectures : 2753