Cannibal Corpse, les tontons flingueurs du death-metal américain. La brutalité est un credo, le gore une religion.

Quand sort ce 19 octobre 1999 le 7ème album du groupe, intitulé sobrement "Bloodthirst" (oui, comparé à d’autres titres de leurs précédents albums ça l’est), de nombreux évènements arrivent en ce jour :

La mort à l’âge de 99 ans (oui ça fait beaucoup de 9 mais j’y peux rien) de l'écrivain Nathalie Sarraute (mère de Claude, la pensionnaire permanente des émissions de Laurent Ruquier), un appel à la grève pour ce jour est lancé à la RATP et à la SNCF, et l’Olympique de Marseille bat Manchester United 1-0 grâce à William Gallas (qui prouve qu’il peut marquer des buts quand il n’est pas perpétuellement blessé).

Bonne fête à tous les René, et le dicton du jour est : « A la Saint-René, couvre ton nez ! »

Ayant découvert le groupe grâce à "Gallery of Suicide" (qui m’avait plu, sans être exceptionnel), j’attendais avec curiosité ce nouvel opus. Je l’écoute à la borne FNAC des Halles et je reste sur le cul (désolé pour l’expression mais c’est la sensation que j’ai eue) dès les premières notes de "Pounded Into Dust". "Dead Human Collection" finit de me convaincre de l’acheter après seulement 5 minutes d’écoute.

Les Américains ont enfin une production à la hauteur de leur puissance scénique, et l’arrivée de Colin Richardson aux manettes n’y est pas étrangère. Celui-ci met en effet l’accent sur les guitares et leur côté tranchant, et un son de batterie très sec couplé à un son de grosse caisse bien sentie sans être trop mise en avant. Alex Webster matraque sa basse comme un damné et le son bien redondant de celle-ci est parfaitement mixé et exécuté, enfin George n’a jamais aussi bien chanté que sur ce disque, sa puissance vocale est impressionnante.

L’album sortit, lui, à peine plus d’un an après un "Gallery of Suicide" qui leur a permis de franchir un palier dans leur carrière, "Bloodthirst" est à ce moment-là le disque est le plus violent de leur répertoire (on ne retrouvera par la suite cette hargne que sur "Kill" en 2006). C’est un condensé d’hystérie pure, de brutalité et de violence sans nom.

Ce qui marque également est la durée de l’album car il ne fait à peine que 34 minutes, à croire qu’ils ont voulu imiter Deicide.

Cependant malgré ce faible temps d'écoute il n’y a rien à jeter, les morceaux d’une sauvagerie inouïe s’enchaînent sans temps-mort. Si "Unleashing the Bloodthirsty" calme un peu la boucherie sonore, "The Spine Splitter", "Ecstasy in Decay", "Raped by the Beast" et "Coffinfeeder" sont une avalanche de déluge sonore.

Très légère pause sur l’intro de "Hacksaw decapitation", les larsens montent progressivement en puissance jusqu’à l’explosion. C’est avec ses 4min12 le plus long titre du disque, les autres tournent en effet entre 2min30 et 3 minutes.

"Blowtorch Slaughter", "Sickening Metamorphosis" et "Condemned to Agony" finissent de nous de lessiver les oreilles et les cervicales.

Un monument de brutalité et de puissance, qui sera d’ailleurs immortalisé par un album live sur la tournée qui va suivre : "Live Cannibalism".

La suite sans être désagréable ("Gore Obsessed", "The Wretched Spawn") montrera un groupe en roue-libre qui retrouvera de la puissance et de la sauvagerie avec "Kill", où l’arrivée du mythique Erik Rutan (Morbid Angel, Hate Eternal) à la production, redonnera un coup de fouet au quintet américain.

Pas de titres bouche-trou, pas de longueurs, une production qui n’a pas vieilli d’un iota, l’album parfait et ultime des Cannibales s’il ne devait en rester qu’un !




Rédigé par : GabinEastwood | 1999 | Nb de lectures : 2787