Commencer une chronique d'un album d'un groupe quasi-inconnu par le titre d'un autre album bien connu peut s'avérer être un handicap. Autant que cela vienne de suite pour ne pas faire durer le suspense. Si je vous dis "Schizophrenia" de SEPULTURA, ça vous parle ?

Si vous dites non, passez à la chronique suivante. Si oui, et qu'en plus vous êtes plutôt fan dudit album, alors cette découverte vous plaira au plus haut point.

Le groupe Explicit Hate est brésilien, a vu éditer son album sur Cogumelo Records (décidément !), a le même son (guitares, batterie avec les fameux roulements de toms, basse et chant quasi identiques, quoiqu'un poil plus éraillé et moins grave, et encore, je chipote), et on retrouve le même esprit que dans l'album de leurs aînés. C'est dérangeant ? Oui et non : on peut s'amuser à retrouver des riffs assez similaires ("Insane Future", au hasard), et surtout les mêmes décélérations/accélérations que dans les morceaux de "Schizophrenia". Bref, si l'aspect hommage peut être assez amusant pour les fans, le groupe se fend aussi d'un côté mélodique assez prononcé dans ce magma sonore. A prendre peut-être au second degré selon les fans.

Alors, est-ce aussi bon, ou pas ? On pourra disserter sans fin sur les similitudes comme évoqué plus haut, la qualité est moindre au final, les compositions étant un peu moins affirmées (on recherche désespéremment "le" riff qui tue, un peu à la manière de "Screams Behind The Shadows"). Toutefois, bénéficiant d'un son calqué sur son modèle de l'époque, l'album ne manque pas de charme. On y trouve du riff galopant à l'ancienne avec la basse calquée dessus, à la Slayer. Les refrains en backing-vocals louchent vers le thrash de cet âge d'or logiquement. Les breaks, nombreux, sont assez mélodiques et pour certains mémorables "Invasion From Inside", "The Mirror". Il y a du Deathrow période "Raging Steel" dans les guitares, bien assemblées et finalement assez mélodiques (l'intro en arpèges de "The Other Side").

Explicit Hate n'est pas arrivé au bon moment, à quelques mois près (1988). Il ne recevra pas le même accueil que son glorieux aîné, la faute à une distribution en import exclusivement du label brésilien. Avec 7 morceaux et moins de 40 minutes, Explicit Hate est exclusivement réservé aux nostalgiques de cette époque où le Death et le Thrash-metal s'acoquinaient, à la manière des fameux "Malleus Maleficarum" ou "Serpent Temptation" (Pestilence, Incubus).





Rédigé par : SABBAT71 | 1988 | Nb de lectures : 2327