THE PROJECT HATE MCMXCIX - Cybersonic Superchrist (Massacre) - 01/09/2012 @ 21h30
L'album Passage de Samael a selon moi eu un impact si important qu'il a brisé l'hégémonie américaine en matière de metal indus et ouvert la voie à toute une scène européenne issue de l'extrême. A l'approche du nouveau millénaire, chaque année aura apporté son lot de découvertes enthousiasmantes. Après l'astucieux Alarm de Malignant Eternal paru en 1999 (black indus chroniqué par mes soins ici même) et avant la sortie du phénoménal Seraphyde de Diablerie en 2001, mon gros coup de coeur de l'année 2000 a donc été Cybersonic Superchrist, le 'premier' album de The Project Hate MCMXCIX. MCMXCIX signifie 1999 en chiffres romains et correspond à l'année où le projet de Kenth Philipson a pris une tournure plus concrète. Et justement pour bien appréhender ce groupe, revenons sur le parcours du mec derrière la musique.

Ce n'est un secret pour personne, la Suède regorge de musiciens inspirés et de techniciens compétents. Kenth Philipson est l'un d'eux. Sa carrière débute à la fin des années 80. Ce multi-instrumentiste fait ses armes dans une chiée de formations underground partagées entre thrash/crossover et death metal. On le retrouve notamment à la batterie chez Misery et House of Usher, ainsi que guitariste/bassiste dans son groupe principal: Leukemia. Kenth Philipson se fait également remarquer en créant le fanzine Hypnosia. En 1994 Leukemia subit une mutation qui conduit le groupe à se renommer Lame. Un 3ème album est composé mais restera dans les cartons [jusqu'en 2012 où il paraît sous le nom de Leukemia]. A noter qu'à la même période Kenth Philipson dépanne Grave comme bassiste live, tissant ses premiers liens avec un certain... Jörgen Sandström.

Mettant son expérience à profit, Kenth Philipson bosse en 1998 sur un projet ambitieux dont la première incarnation est Deadmarch. Mais si la chanteuse Mia Ståhl lui donne entière satisfaction, il n'en est pas de même pour Mikael Öberg (DreamGod) qui préfère enregistrer ses vocaux dans son coin, écoeuré par la performance studio de Jörgen Sandström (désormais chez Entombed) venu en touriste. Quant aux parties de basse, Kenth Philipson dégage le musicien initialement prévu pour s'en charger lui-même. Ce sont finalement des problèmes techniques aux studios Sunlight de Tomas Skogsberg qui ont raison de cet album qui va lui aussi rester dans les cartons. [album offert en libre téléchargement aux fans du projet haineux en 2005. Remasterisé par Dan Swanö et doté d'une cover de qualité en 2008, il sera finalement commercialisé par Vic records l'année suivante.]

Aidé de Mia Ståhl et Jörgen Sandström (devenu son beugleur attitré), Kenth Philipson va de l'avant et planche sur le contenu d'un nouvel album à paraître sous le nom de The Project Hate MCMXCIX (que je vais écrire TPH). Résolu à ne pas réitérer les erreurs du passé, le Suédois prend contact avec Dan Swanö. En guise de galop d'essai, Kenth Philipson participe à l'enregistrement du 3 titres Odyssey, un one-shot de heavy doom en compagnie de Rickard Gustafsson (ex-DreamGod et Memory Garden) et Dan Swanö. [EP augmenté de 7 reprises et réédité par Vic records en 2010]. L'expérience est concluante et c'est donc chez Dan Swanö que sera enregistré le premier album de TPH. Pourquoi vous raconter tout ça? Parce que ça explique bien des choses, du degré d'implication de Kenth Philipson au degré d'aboutissement de ce 'premier' album semblant sortir de nulle part...

En effet Kenth Philipson est un compositeur de talent ayant une connaissance pointue de la musique et des techniques d'enregistrement. En découvrant Cybersonic Superchrist je me suis fait la réflexion suivante: "ce mec sait ce qu'il veut et comment faire pour l'obtenir". Gardez bien à l'esprit que le bonhomme a tout composé, qu'il s'est chargé seul de toute l'instrumentation, qu'il a coécrit les textes et coproduit l'album, et quel album... Comment vous décrire ça... TPH nous envoie dans les feuilles un doom/death surpuissant et groovy, enrobé dans un fatras electro-symphonique parfaitement dosé, surplombé par les vocaux abyssaux de Jörgen Sandström et le chant féminin de Mia Ståhl. A l'exception de l'instrumental à mi-parcours, chaque titre dépasse les 6 minutes, mais la qualité de composition et l'homogénéité de l'ensemble font qu'on ne s'en rend pas compte, captivé que l'on est par cette impressionnante tuerie qui non content de ne pas vieillir conserve une énergie inépuisable et contagieuse.

La production du tandem Kenth Philipson/Dan Swanö est parfaite, putain mais quelle puissance quoi. Pour ce qui est des fondations metal pas de problème, les riffs sont bien gras et les mélodies présentes, la basse est juste MONUMENTALE, quant à la BAR, elle est bien programmée. Le recours à un vrai batteur n'interviendra qu'à partir de 2007. Concernant les arrangements, le titre d'ouverture, The Divine Burning of Angels, est un modèle du genre avec son refrain mémorable et ses breaks. L'utilisation des claviers enrichit la trame sonore et les interventions discrètes mais toujours judicieuses du piano font leur effet. Quant aux samples electro-indus, à l'instar des claviers, ils contribuent au dynamisme d'un album qui emporte tout sur son passage et qui donne envie de tout sauf de pioncer.

Concernant les vocaux... Fichtre quel superlatif pourrais-je employer pour décrire ceux de Jörgen Sandström. Le pépère nous prend à la gorge d'entrée et ne nous lâche qu'à de rares moments d'accalmie. Ça, c'est pas du vocaliste en carton, il est impressionnant de puissance et d'agressivité. Mia Ståhl apporte le contrepoids nécessaire. Point de lyrisme pompeux ou de simagrées, mais un chant mélodieux sobre et maîtrisé dans une tonalité assez grave plutôt inhabituelle. Quant aux textes les titres sont explicites, on nage dans un nihilisme antichrétien manipulé avec distance et à prendre au x-ième degré. Enfin bref inutile d'aller plus loin, Cybersonic Superchrist entame de la meilleure des façons la discographie brillante d'un groupe racé qui mériterait de plus gros moyens et une reconnaissance à la mesure de sa créativité. The Project Hate MCMXCIX a tout ce qu'il faut pour casser la baraque et il faudrait que cela se sache. Il n'est pas trop tard...


Rédigé par : forlorn | 2000 | Nb de lectures : 2655


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Commentaire
mydrin
Membre enregistré
Posté le: 02/09/2012 à 08h22 - (27997)
A l'époque j'ai découvert le groupe par le biais de cet album, quelle claque ! énorme



Desekrate
IP:5.48.92.160
Invité
Posté le: 07/12/2012 à 09h56 - (28577)
Mouais "remember" sur un album qui n'a (que dix ans) je vois pas...

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 07/12/2012 à 13h11 - (28580)
"Le principe de cette section est simple (...) L'album doit au moins avoir ses dix ans d'âge et avoir été acheté dans la période de sa sortie."

www.vs-webzine.com/METAL.php?page=KRONIK-REMEMBER-AN&dat=2000

Cet album de TPH est sorti il y a 12 ans... et n'avait pas été chroniqué sur VS. Quant au prochain, il sortira *bientôt*. Mis à part ça, un avis sur la musique peut-être?

Desekrate
IP:5.48.92.160
Invité
Posté le: 07/12/2012 à 13h13 - (28581)
@forlorn Autant pour moi...

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