Mayhem, un nom mythique et un groupe qui ne laisse pas indifférent. Entre le suicide de Dead, l’assassinat d’Euronymous par Varg Vikernes et une série d’albums cultes (Deathcrush, De Mysteriis Dom Sathanas), l’histoire du combo norvégien s’est inscrite dans le bruit et le sang ou l’obscénité et la fureur (nom également d’un documentaire consacré aux Sex Pistols).

Après un premier live officiel (le mythique Live in Leipzig) sorti le 2 novembre 1998 (lendemain de la toussaint, faut-il y voir un signe ?) celui-ci s'intitule sobrement Mediolanum Capta Est (Mediolanum étant l’ancien nom latin de Milan), car oui il a été enregistré dans la ville chérie de Silvio Berlusconi et capitale de la mode italienne, au Rainbow Club. Sorti un peu plus d’un an après l’EP Wolf’s Lair Abyss, c’est le premier enregistrement public avec Maniac.

J’avais eu les prémices de cet album en écoutant un sampler de Metallian où l’on trouvait Deathcrush , et aussi le INRI de Satyricon. La pochette est brute de décoffrage si sur le recto on voit Maniac se planter le couteau dans les côtes, au verso on voit carrément le ventre en sang, tout comme dans le livret intérieur.

L’album s’ouvre sur la traditionnelle introduction Silvester (Stallone) Anfang et direct on enchaîne sur Deathcrush, ce qui surprend hormis le très bon son est justement le son de la batterie qui outre le fait qu’elle est tellement trigée qu’elle sonne électro, c’est surtout le son des toms que n’aurait pas renié Lars Ulrich sur St Anger (où qui sonne Babylon V, dixit le hors-série black metal de Hard Rock Magazine). Après cela Fall of Seraphs s’enchaîne durant 6,30 minutes, avec une violence inouïe… rien à faire Hellhammer est un monstre de précision et de vitesse et ça va aller crescendo.

On revient aux classiques avec Carnage et Necrolust qui s’enchaînent tout seul, le chant de Maniac peut déplaire, personnellement j’adore, ça donne un côté encore plus malsain aux compositions. Le moment certainement le plus violent est Ancient Skin, tiré de l’EP sorti un an auparavant, si la version studio ne m’avait pas convaincu, celle-ci est tout bonnement incroyable. La longue intro hurlée par Maniac, puis le rythme rapide entre en piste qui se conclut par des blasts ravageurs avant que Maniac ne remette le couvert, et puis ce passage calme et parlé au milieu avec ce son de guitare et de basse proprement morbide, bref le plus grand moment de l’album qui se conclut par du blast ultra-rapide.

Petite pause souvenir avec un Freezing Moon magistral et ce solo qui me file toujours des frissons. On enchaîne avec un autre morceau plus « calme » Symbols of Bloodswords “All the stars in the North are dead now All the morals of wasted human...Debris” Puis on arrive avec From the Dark Past, où Attila le mythique vocaliste de De Mysteriis Dom Sathanas vient pousser la chansonnette avec Maniac, un très grand moment. Chainsaw Gutsfuck et I’m Thy Labyrinth finissent d’épuiser nos oreilles tant leur puissance marque encore les esprits. Petit rappel ultra court avec Pure Fucking Armageddon, 1 minute à peine et THANK YOU et l’album se termine.

Un album live phénoménal, rarement du black n’aura sonné aussi puissant et massif, malgré un groupe en pilotage automatique et la durée très courte du concert (à peine plus de 50 minutes). Ce live est à classer au panthéon du genre avec Infernal Eternal de Marduk.


Rédigé par : GabinEastwood | 1999 | Nb de lectures : 2731