« Terrible Certainty » est sûrement l’album le plus sous-estimé de Kreator. Vraiment. je ne saurais dire pourquoi cet album n’a pas eu le statut culte de son prédécesseur (« Pleasure To Kill ») ou encore la reconnaissance d’un « Coma Of Souls ».

Pourtant dès le 1er morceau, on ne peut qu’être subjugué par la leçon de violence que donne Kreator. C’est du même tonneau que « Pleasure To Kill » question agressivité, mais c’est mieux maîtrisé, plus carré.
« Blind Faith » lance donc l’album sur les chapeaux de roues. C’est rapide, incisif. Le break est très « moshisant »…o n secoue la tête. Le texte est un pamphlet envers l’endoctrinement religieux.
« Storming With Menace » continue dans le même sens, peut-être en plus mélodique. Les solos et les multiples accélérations/décélérations sont super efficaces. La voix de Mille est très agressive, rocailleuse. Cette façon de scander les textes, si l’on se réfère aux paroles engagées du groupe, rappelle un peu certains groupes Punk.
Arrive alors un grand classique du groupe, toujours joué en concert : le title-track « Terrible Certainty ». Intro rythmée excellente, riffs galopants, refrain ultra entêtant. Un hymne !
Kreator calme un peu le jeu avec « As The World Burns », permettant à Ventor, le batteur, de poser sa voix, plus rauque, comme il le faisait à l’époque sur certains morceaux.
La bataille reprend avec « Toxic Trace ». C’est tout simplement mon morceau préféré du groupe. Kreator montre encore sa maîtrise des enchaînements, changements de rythme, et construction simple mais efficace des chansons. Le break est d’anthologie : inspiré, harmonisé, dissonant presque. Ce titre fera l’objet du 1er clip vidéo de Kreator. Très « cheap », ce clip montre le groupe, façon « studio », sur fond d’images de centrales nucléaires, imageant les lyrics. Le résultat du traitement sur l’image n’est pas très réussi. Mais il faut voir ce clip, pour les fans, et pour se rendre compte de ce que pouvait faire un jeune groupe de Thrash avec peu de moyens, dans les années 80.
« No Escape » est un peu moins bon, mais plaisant par son côté saccadé.
« One of Us » réaccélere, mais c’est bien « Behind The Mirror » qui clôture l’album en beauté. Là encore un morceau culte du groupe. C’est une déferlante de violence. Les solos sont rageurs, et Kreator nous ressert avec succès et inspiration une formule qu’il maîtrise parfaitement : le « j’accélère/je break/je réaccélère ».

La production est plus claire que sur l’album précédent mais reste encore assez aiguë et a donc un peu vieillie. Kreator disposera de plus gros moyens sur les prochains albums, mais de toute façon cela ne fait qu’ajouter à l’agressivité de l’ensemble, sans rien gâcher.

Ne me reste qu’à inviter ceux d’entre vous qui ne connaissent Kreator qu’au travers les albums les plus connus à jeter une oreille, et même les deux à cet opus, pour ce rendre compte qu’il est bien mieux maîtrisé et tout aussi virulent que « Pleasure To Kill », et qu’il est bien plus agressif et moins « poli » que « Coma Of Souls » ou « Enemy Of God ».

Notons qu'une version remasterisée est sortie avec l'EP "Out of the dark...into the light" en bonus.


Rédigé par : thrashdeathblack | 1987 | Nb de lectures : 5437