Autant le dire tout de suite, j’ai un énorme respect pour Sabbat (l’anglais, à ne pas confondre avec son homonyme japonais). Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi il ne lui a pas été conféré le statut culte que tant d’autres groupes ont sans plus de mérite. Mais bon… comme toujours, les goûts et les couleurs…

Mais revenons à nos moutons, et en l’occurrence à ce 1er album sorti, après 3 démos, en 1988.
Il s’agit ici de Thrash Metal, mais un Thrash Metal qu’il est difficile de rapprocher des autres courants de l’époque, du type « Bay Area » ou « Crossover ». Bien au contraire, Sabbat possède sa propre griffe avec un style agressif, mais pas trop, assez mélodique, et surtout avec beaucoup de changements de rythmes et de riffs. On ne parle pas ici de Techno-Thrash, mais plutôt d’un style très théatrale.
En fait, sachez-le, les lyrics sont bien souvent des mises-en-scène (« A Cautionary Tale » étant par exemple tiré de « Faust »), où plusieurs personnages dialoguent ou apparaissent dans différentes situations.
Eh bien le Génie de Sabbat fut d’accoler, en gros, 1 riff, 1 rythme et un type de voix pour un personnage, ou une situation donnée. Et justement, rarement le résultat n’a été aussi éfficace.
Chaque riff est super inspiré, il y a de superbes ambiances (l’intro, le début de « Horned is the Hunter »), et puis la voix de Martyn Walkyier (futur Skyclad) est parfaite. C’est simple, j’ai toujours considéré ce chanteur (époque Sabbat du moins) comme mon chanteur préféré.
C’est surtout par son chant que la mise-en-scène s’établie. Par le timbre qui change, par l’agressivité modulée au besoin, par le phrasé superbement saccadé. Tout se met en place parfaitement, fusionne…
Bref, chaque morceau est un monument de Thrash, et l’album (comme le suivant que je prendrais plaisir à chroniquer aussi) n’est que plus compact et abouti. D’ailleurs, il n’est pas évident de faire aussi bien pour un 1er album. Enfin, la production est parfaite, et, comme l’ensemble, n’a pas pris une ride. Ah oui, d’ailleurs : si le nom de Sabbat ne vous dit rien, peut-être connaissez-vous un peu son guitariste : Andy Sneap (producteur de Arch Enemy, Caliban, Exodus, Kreator, Napalm Death, Nevermore… OK, OK, OK, j’arrête, y en a trop, et que des pointures).

Voilà, je ne sais pas si cet album est facile à trouver aujourd’hui, mais si vous avez la possibilité de le découvrir, n’hésitez pas. Vieux motard que jamais…




Rédigé par : thrashdeathblack | 1988 | Nb de lectures : 5313