S'il y a un bien un album (avec In The Nightside Eclipse d'Emperor) qui m'a procuré une sensation incroyable lors de sa sortie, c'est Les Blessures de l'Âme des bordelais de Seth.
1998, la France gagne la coupe du Monde de football, Bill Clinton nie avoir eu des relations sexuelles avec Monica lèche Whisky et Jack Lord de Hawai Police d'Etat passe de vie à trépas. Cette année là, Seth nous pond un premier album magistral, suite logique d'une excellente démo "By Fire our Power Shall Be".

J'ai découvert ce groupe en écoutant un sampler Metallian. 'La Quintessence du Mal' (dans une version courte) y était présentée. A l'écoute des textes "Comme un soleil perdu dans l'univers, j'éclaire vos vies et brûle vos âmes. Mon éclat sera immense et pourtant éphémère, le temps sera alors venu de m'éteindre dans un souffle sanguinaire" et des parties de blasts, ma vision de la musique a changé.
Quelques jours plus tard je commande le cd chez Adipocère et en entendant la version de 9mn et le reste de l'album je compris que ma vision du Black metal ne serait plus jamais la même. A noter également cette pochette magnifique, qui ressemble un peu à celle de Closer de Joy Division.
Je suivis avec attention l'activité du groupe, même cette histoire d'M6 voulant faire un reportage consacré au BM. N'ayant pas obtenu toutes les garanties, le groupe choisira de ne pas donner suite à l'émission.

Seth se compose de 4 jeunes musiciens talentueux. Un chanteur-parolier incroyable Vicomte Vampyr Arkames, un guitariste doué Heimoth, un excellent bassiste Faucon Noir (même si on entend peu sa contribution à l'album) et un batteur phénoménal Alsvid (qui jouera sur 3 albums d'Enthroned quelques années plus tard) capable d’enchaîner de longs blasts dévastateurs et des parties plus calmes et techniques.
De plus Arkdae de Dark Sanctuary apporte une ambiance et une aura presque mystique à ce disque. Bref entre la musique et ce chant en français aux paroles si soignées, on est gâtés, c'est une réussite.
Les actes I et II de 'l’Hymne au Vampire', 'le Cercle de la Renaissance', 'les Silences d’Outre-Tombe' s’enchaînent sans temps-mort. L’instrumental 'Dans les Yeux du Serpent' vient calmer les esprits, avant de terminer sur 'A la Mémoire de nos Frères'.

Vous l’aurez compris, il n’y a rien à jeter dans cet album. Même si j’ai adoré leur discographie et leur évolution musicale, Les Blessures de l'Âme aura à jamais une place particulière dans mon cœur et dans la mémoire collective.
Et comme dit la dernière phrase de l’album :
« L'Aigle du Mal prend son envol, pour une destination encore inconnue »


Rédigé par : GabinEastwood | 1998 | Nb de lectures : 1832