WATCHA (Yelen) - 05/05/2012 @ 21h14
Album à la pochette simple mais percutante, le premier WATCHA a bien marqué les esprits de ceux qui les ont découvert à l'époque. Tout droit de l'Ile de France, les cinq pistoleros mettront de nombreuses personnes d'accord grâce à leurs 14 chansons racées, subtil mélange d'influence diverses, bien plus larges et variées que ce qu'on pourrait croire au prime abord.

En ces temps troublés, le néo metal faisait des ravages dans les bacs des disquaires. Les têtes de gondoles type Limp Bizkit et Korn remplissaient des stades toujours plus important et ne se refusaient absolument aucune extravagance ni aucune folie. Évidement, ces groupes ont fait des émules, et il n'a pas fallu attendre très longtemps avant que la French Touch ne vienne tenter d'apposer sa griffe sur le baggy du Neo. Dans cette petite nuée de T shirt trop grands et de chaussures de Skate se trouvait donc WATCHA, qui si il avait bien des influences issus de cette nouvelle scène (la patte de Korn est évidente sur « Concrete lie »), avait aussi de véritables racines Metallique.
Bob a commencé à écouter de la musique avec Bon Jovi et Skid Row, le batteur était fan de Meshuggah, Manu fan de Mike Patton...bref, tout le monde avait un peu de cuir et de clous qui trainait dans le placard. Au metal fallait également ajouter de nombreux éléments électroniques, du hip-hop et du ragga, de la techno et un brin de Trip hop.
Mais ce qui rend l'écoute de cet album encore agréable, c'est qu'au final, l'agressivité reste la colonne vertébrale de cet enchevêtrement de riffs. Souvent arythmiques et parfois complexes, ces derniers se différencient largement de ce qui se fait dans le néo qui avec, selon les groupes, arrivaient à faire trois chansons avec quatre notes. Le travail effectué par Manu au niveau des bruitages est très intéressant et sur une chanson comme « A qui la faute » il apporte un plus véritable à la montée en puissance de l'introduction.
Mais si on remarque la qualité des guitares de Fred et Manu, on ne peut passer à coté de la section rythmique qui avec le slap et la rigueur de Pendule permettent à Keuj de se la jouer comme un Meshuggeux qui voudrait jouer du Hip Hop Brutal. On entend cette complicité rythmique dans un morceau comme « Mesaidaboom » où les musiciens semblent vraiment s'amuser en dodelinant des hanches sur ce groove haché.

Majoritairement chanté en Français les chansons n'auraient certainement pas eu le même impact sur nous si elles avaient été chantées dans la langue de Shakespeare. Car chanter « Prend le gun, fais le Boss » où « Assez de ces simulacres de ces fils de putes » a autant plu à certains que cela a pu en éloigner d'autres. Mais le choix était fait et c'était donc in French que Bob allait varier ses lignes de chant pour qu'elles collent à ses influences. On passait donc du chant de «Méchant Flou » au Rap de «Machine à sang » en passant par le saturé mélodique de « Concrete Lies ». Bon dans la plupart de ces registres, le chanteur avait cependant quelques difficultés à masquer certaines de ses influences encore très audibles sur plusieurs titres. Il ne passe aussi pas très loin du parodique sur certaines chansons, venant jouer sur des terrains où il n'est vraisemblablement pas assez solide pour en imposer véritablement. Mais malgré ces petites limites, Bob emporte largement la partie grâce à une passion du chant qu'on sent véritablement sur chaque morceau et une envie de faire varié tout en faisant le mieux possible.

En s'offrant un large tour de France des salles de concert, WATCHA se forgera avec ce premier album une bonne réputation (justifié) de groupe de scène. Pas exempt de défauts, cet album avait pour lui un vrai coté fonceur et aventureux qui fait qu'il a su dépasser de la tête et des épaules les autres skeuds français du même style à l'époque. Je suis en train de me l'écouter en écrivant ces quelques lignes et l'effet madeleine fonctionne encore... Proust avait raison, cet enculé.


Rédigé par : Pamalach | 1998 | Nb de lectures : 2160


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Commentaire
Seb On Fire
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 09h37 - (27431)
Un album que j'ai beaucoup écouté à l'époque même si j'ai lâché le groupe tout de suite après Velicki Circus.

away.alive
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 10h54 - (27434)
un bon premier album, avec ses limites certes, mais peu de groupes en proposent aujourd'hui d'aussi pertinents.
comme Seb On Fire, j'ai rapidement lâché l'affaire, dès le deuxième album déjà moins convaincant (pour moi en tout cas).
une bonne chronique, qui me donne envie de le réécouter cet album, car je sais que je le ferai encore avec plaisir.



baboon666
Invité
Posté le: 06/05/2012 à 11h26 - (27436)
Carrément, un album qui a marqué mes dix huit ans, et quel concert au kraken de colmar !

Floyderz
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 12h46 - (27438)
Excellent souvenir, découvert à l'époque où j'étais un peu réticent à cette vague néo...Mais quelle baffe cet album, ces mecs savent jouer!
Et, peut être pour ceux qui y étaient, un concert mémorable à Jarny au plein air de Rock en 99 ou 2000. Même Bob en a été marqué, il m'a raconté s'attendre à l'époque à un truc genre "foire à la saucisse" et là, public de fou (bien chauffé par Kabal) et groupe en grande forme! La Lorraine a parlé!
La suite fut ma foi quelque peu plus compliquée après Veliki Circus, dommage!



guiya
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 13h37 - (27439)
Rolala comme il m'a marqué cet album à l'époque! Même Veliki Circus j'avais bien aimé, le son, les compos tout ça, ils faisaient leur truc.



Going NOWHERE
Invité
Posté le: 06/05/2012 à 14h34 - (27441)
Mais comment je pouvais pas blairer ce groupe ... eux et la Team Nowhere ... mais c'était pas les pires : y'avait Pleymo :-)

Floyderz
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 17h11 - (27442)
Alors là je t'arrête de suite, rien à voir entre eux et la nowhere (pleymo, enhancer, aqme, etc...) De vrais Zicos, des influences métal et des concerts de ouf!

AnusFraicheur
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 17h34 - (27443)
Ah ben si y a des influences metal, ça change tout!

hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 06/05/2012 à 21h16 - (27444)
De vrais musiciens mais toute une scène de poseurs qui ont suivi la mode, après le glam, le grunge, le néo metal... Sans moi, mais après tout si çà a plu, pourquoi bouder son plaisir.



Strat
Membre enregistré
Posté le: 14/04/2014 à 12h51 - (30860)
C'était une époque révée pour tout fan de Nu/Néo. :D

Sympa la référence au nuée de T shirt trop grands et de chaussures de Skate, c'est toute une époque.

J'ai également laché le groupe en 2000 avec la sortie de "Veliki Circkus" et ses paroles mettant en avant le rap avec les fameuses phrases :
"Sers toi de ton graveur pour faire. Des copies de Final Fantasy VII"

:d

Merci pour la kro.



Moulinexxx
Membre enregistré
Posté le: 17/04/2014 à 16h55 - (30864)
Excellent album, Veliki Circus était bien bon aussi.
Celui-ci ainsi que le premier album de Pleymo, Contradiction de Mass Hysteria, et Dur Comme Fer de Lofo, ont bien bercé mon adolescence !



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