Alors que le néo commence à pointer le bout de son nez et que le"grand public metal" (dont je faisais partie) commence à apprécier de plus en plus les hurleurs en tout genre , une bombe tout droit arrivée de la sainte Bay Area nous explose a la gueule . Cette Bombe c'est le meilleur album (à mon goût) que Machine Head ait écrit a ce jour : Burn my Eyes.

Dès les premières mesures de "Davidian" et jusqu'à la déflagration finale de "Block" on sent chez les "boys" une furieuse envie d'en découdre et de tout brûler sur leur passage.
Cet album est singulier sur bien des aspects. D'abord le son. Savant mélange d'accordage encore inhabituel a cette époque et d’utilisation d'amplis peu utilisés en métal (les Van Halen en l'occurrence), une forte personnalité se dégage de l'univers sonore des garçons.
Ensuite les chansons. Même si on reste bien dans le métal, Machine Head apporte une touche très urbaine dans ses compositions. Tour à tour se dessine le hardcore New yorkais, le hip hop et le thrash typique de la Bay Area. Dans son look, son attitude et sa musique Machine Head se positionne comme un méchant groupe de rue. Image tout à fait crédible à l'époque car les lascars n'ont jamais été des enfants de cœur (Flynn recevra même des menaces de mort a l'époque de Vio-lence). Revendiquant haut et forts ses influences hardcore (Cro-mags, Poison Idea) Machine Head se positionne comme un groupe ancré dans la réalité qui critique le racisme, la guerre (Nation on fire), la manipulation mentale (Davidan) et la religion (Death Church). Donc Machine Head a la tête de l'emploi en ces années bénies.

Au niveau musical Kontos fait halluciner une génération de batteurs avec son jeu puissant et "communicatif" (beaucoup regrette son départ). En effet lequel d'entre vous ne s'est pas essayé a jouer Davidian dès qu'il avait son cul posé derriere une batterie hum ? Mais c'est notre bon vieux Robert qui marque le plus les esprits de l'époque. Son timbre et sa façon de chanter influenceront légion d'apprentis hurleurs. Non pas que le bougre soit le premier à alterner chant thrash et chant clair mais Flynn arrive à trouver une originalité vocale ainsi que quelques gimmick qui le rende très reconnaissable.
Et puis il y a ces putains de riffs. Gras, puissants et sauvages . Là encore le souriant Robert tape juste en plaçant des harmoniques naturelles dans ses riffs (et depuis il nous refait le coup à chaque album) ou des petits arpéges en mode mineurs alors que la batterie bastonne derrière (il a l'air de s'en être un peu lassé de ça par contre ...).

Ca groove, ça bastonne, ça envoie du bois et du pâté et à l'époque Machine Head reçoit les félicitations et les encouragements de groupes majeurs tel que les maîtres Slayer (mais ça changera un peu après, tonton Kerry allant jusqu'a signer "rob sucks dicks " à côté de "Witchin hours" interprété avec Robert sur la vidéo de Slayer dont je ne vous ferais pas l'affront de vous rappeler le titre ah ! ).

D'ailleurs ceux qui ont vu Machine Head à cette époque (rappelez-vous qu'on retrouvait à l'époque Meshuggah sur leur tournée Européene) en attestent : se ramasser en live une torgnole pareille ça vous marque un homme. Alors terminons par une dernière salve en hurlant tous à pleins poumons à s'en faire péter les cordes vocales : "Let freedom ring whit a shotgun blast ."


Rédigé par : pamalach 77 | 1994 | Nb de lectures : 2303