DISINCARNATE - Dreams of the Carrion Kind (Roadrunner) - 15/04/2007 @ 09h29
James Murphy.
Guitariste de renom ayant écumé moultes formations plus ou moins ambitieuses à la fin des années 80, début 90. Si je vous dis que ce bougre a apporté sa contribution aux primo-OBITUARY, DEATH ou CANCER (sans mauvais jeu de mot, cela va de soi), et plus tard KONKHRA, vous me répondrez bien évidemment « Ouh là, là quel génie ! » à peu de choses près. S’il est vrai que ses participations, nombreuses et remarquées, dans les formations précitées l’ont catapulté dans la premiere league du métal extrême, « son » groupe, DISINCARNATE est loin d’avoir connu la même destinée.
Et pourtant le contexte était idéal pour le parachutage dudit groupe. Le marché du métal de la mort était arrivé à maturité, quoique encore boursouflé d’opportunistes en tout genre et de copistes avérés. Mais il y avait encore quelques places à prendre pour les plus inspirés !
Roadrunner battait la mesure aux côtés d’Earache, Century Media et Nuclear Blast en matière de métal extrême et refourguait à qui voulait bien l’entendre un paquet de formations sanguinaires. Gros calibres death-métalliques, si possible bon vendeurs, expérience souhaitée et bienvenue.
Les premiers arrivés quelques années avant furent ainsi les mieux servis.
Toc, toc, toc…
« Qui est là ? »
« Heu, Chuck, Glen et John, on peut rentrer ? »
DEATH, DEICIDE et OBITUARY.
Voilà trois noms qui avaient assis la réputation du label en redoutable et notable pourvoyeur de formations haut de gamme. L’accueil était enthousiaste, les accolades viriles mais chaleureuses et le dispositif de propagation aux masses métalliques avides de brutalité fonctionnait à merveille. Pay cash !
Trois noms, donc, pour un succès unanime.
Trois noms qui résonnent encore comme de justes références pour nombre d’esgourdes qui se sont dévoilées aux charmes vénéneux du death métal en leur compagnie.
Derrière ce trio de luxe, MALEVOLENT CREATION, SUFFOCATION et PESTILENCE fermaient la marche. Le premier était ultra-classique, le deuxième trop alambiqué, le troisième bien trop brutal pour conquérir l’auditeur lambda. Et même s’ils étaient, surtout le second, tout aussi doués, leur destinée sur ce label fut, en comparaison de leurs collègues, quasi confidentielle. Les voies du public sont impénétrables ! Et souvent injustes ! Snif !
Alors, quid de DISINCARNATE dans tout ça ?
Sur le papier, pas de doute, ça calme. Un James Murphy gonflé à bloc entouré d’une équipe de fines gâchettes, accompagné de l’omnipotent Colin Richardson aux manettes, forcément ça donne des idées. De succès, de gloire et de billets verts, entre autres. Mais là où James va frapper fort avec un album aux allures des 10, oups, 11 commandements du death metal à l’ancienne, Roadrunner n’aura que ses yeux meurtris pour pleurer sur les ventes misérables de son petit protégé.
Beaucoup d’espoir, beaucoup d’attentes, et au final, rien… ou pas grand-chose en termes de retombées financières pour ce « Dreams of the carrion kind ».
Ses qualités intrinsèques sont pourtant indéniables !
Dès les premières mesures de « Stench of paradise bunring » on sait à quelle sauce (alléchante) on va être dévoré ! Un groupe américain de cette trempe, formé de la fine fleur métallique extrême n’allait pas œuvrer dans le plagiat de DREAM THEATER. Pour sûr. D’autant plus que les passages du petit James chez deux fleurons reconnus de tous ne pouvaient le laisser insensible à l’appel impérieux du métal de la mort ! Les enseignements acquis aux côté de Chuck Schuldiner lors de son passage dans DEATH avaient notamment laissé des traces. Et pas que sur les bords !
L’art de la compo, puissante, technique et racée, bref de la compo qui tue est délivré, que dis-je, sublimé ici avec maestria. Cette complexité inhérente aux grosses pointures américaines montre le bout de son nez sur chaque morceau, sur chaque solo enfanté par le maître, sur chaque break malicieux qui surgit là où l’on s’y attend le moins. L’exécution est limpide, même dans les passages plus speed que ne renieraient pas leurs collègues de l’époque, SUFFOCATION en tête de liste. Les mélodies sont également omniprésentes, distillées çà et là avec une classe monstre (bouh !), calées entre deux assauts rythmiques fracassants ! A vrai dire, ce « Dreams of the carrion kind » est le reflet à lui seul d’une époque aujourd’hui révolue !
Un morceau comme « Monarch of the sleeping marches » en est le plus bel exemple. Une batterie millimétrée, à la double pédale retentissante, une section rythmique qui se fait une joie de tronçonner puis de ralentir le rythme pour mieux surprendre et des growls, certes typiques, mais parfaitement mis en place, avec juste ce qu’il faut de rugissement bestial pour terrifier l’auditeur ! Une ambiance noire, menaçante, rampante, découle de cette alchimie unique !!
Point d’orgue de ce déballage en règle, cette guitare, qui se fait une joie de délivrer riffs magistraux et solos dantesques, exemplaire à tout point de vue, orchestrant avec vigueur ce carnage en bonne et due forme. Pour parachever ce moment d’anthologie, la production signée Colin Richardson, aux allures de rouleau-compresseur qui dévaste tout sur son passage, annihile toute forme de résistance. Tout en conservant cette limpidité et cette clarté cristalline qui l’ont fait entrer dans la légende. Colin, si tu lis ces quelques lignes, sois béni pour ton travail exemplaire !
J’en entends malgré tout qui maugréent au fond de la salle, « Ben oui mais ce n’est rien de plus qu’un bon album de death metal ». Gare à vous chenapans ! C’est bien plus que cela ! C’est une bible pour tout apprenti métalleux qui se respecte… du premier au dernier riff, de la première à la dernière mesure ! C’est un patchwork de ce qui se fait de mieux en matière de death ricain, c’est le témoignage poignant d’une période faste, d’une manière éclairée de composer, bref l’essence d’un style qui perdure aujourd’hui mais sous une autre forme.
Et rien que pour cela, il mérite votre respect et gratitude éternelle.
Roadrunner a ressorti cette merveille en 2004, agrémentée d’un remastering et des trois titres contenus dans la démo initiale qui conduit à la signature du groupe, enregistrée avec le grand gourou Scott Burns ! Quelques commentaires ont été inclus dans le livret, notamment sur le bide surprenant que connut l’album à sa sortie… Après de là à dire que cela apporte un vrai plus à l’édition originale, il n’y a qu’un pas… que je ne franchirai pas !
Connaissant, comme nombre d’entre vous, les stratégies bassement mercantiles du label batave (attention j’ai pas dit bâtard !), je ne saurais que trop vous conseiller de mettre la main sur l’original poussiéreux, qu’il est possible d’acquérir pour une somme modeste sur amazon et/ou ebay (si, si, je l’ai vu !).
Un second album, aux allures d’Arlésienne, est annoncé depuis cinq, six ans, au bas mot. Simple mythe ? Vulgaire entourloupe ? Teasing avorté ?
Peu importe, j’attendrai le temps qu’il faudra, mais je l’aurai… je l’aurai un jour !
Rédigé par : TarGhost | 1993 | Nb de lectures : 2358
Belle chronique, ça se sent que tu l'aimes cet album.
Je le trouve bien sympa cet album, il y a vraiment des riffs excellents puis James Murphy sort de magnifiques solos.
ragus Membre enregistré
Posté le: 15/04/2007 à 11h31 - (3187)
c'est qui l'artiste qui a fait cette pochette?
rha je me souviens de l'avoir acheter cet album, en k7! j'ai du l'ecouter trois fois...
chrosher Membre enregistré
Posté le: 15/04/2007 à 12h11 - (3192)
un peut plat,il serai sortie quelque annèe avant il aurai eu plus impacte.
#Guillaume# Membre enregistré
Posté le: 15/04/2007 à 12h12 - (3193)
La pochette est une illustration de Dave Mc Kean me semble-til.
Sinon l'album est génial, plein de souvenirs poussiéreux des "Roaring 90's"...faut que je retrouve ma k7 moi aussi.
Prince de Lu Membre enregistré
Posté le: 15/04/2007 à 13h56 - (3200)
J'adore cet album, mais je suis partial étant un inconditionnel de James Murphy. Objectivement, la production est trop sourde et fait perdre en clarté les riffs. Mais rien que pour le grand James, cet album vaut le détour.
Noar Invité
Posté le: 15/04/2007 à 15h21 - (3206)
Pochette dans le même style que le "Shades of God" de Paradise Lost par exemple mais jene me rappele plus du nom du mec.
Cobra Commander Membre enregistré
Posté le: 15/04/2007 à 17h17 - (3216)
Héhé! Nostalgie quand tu nous tiens
Cette galette a bercé mes années lycée!
Album splendide, rien à redire!
bastich Membre enregistré
Posté le: 15/04/2007 à 19h02 - (3223)
excellent album! son manque de succès a fait de lui un album culte... et le son n'est pas assez énorme, même pour l'époque, pour en faire un classique.
et pochette terrible!
Bertrand (pas loggé) Invité
Posté le: 18/04/2007 à 02h00 - (3363)
J'adore cet album !!!
yohm Membre enregistré
Posté le: 08/05/2008 à 08h22 - (26038)
Le genre de truc que j'écoutais en boucle, que je comprenais pas, mais que j'écoutais en boucle en essayant de comprendre ce qui me plasait autant...
Ultra déçu de l'avoir paumé cet album...
Uruk-Xul Membre enregistré
Posté le: 22/07/2008 à 14h22 - (26187)
Un peu hermétique mais culte tout de même "Monarch of The Sleeping Marches" est un fabuleux titre atypique qui m'a obsédé un bout de temps...
totaldeath Invité
Posté le: 15/01/2009 à 12h21 - (26437)
oui fabuleux cet album malgré le son qui manquait de clareté...dommage car le James a dû s'amuser avec son joujou!!
christine Invité
Posté le: 18/09/2009 à 20h46 - (26842)
J'ai achetée cet album à sa sortie en vinyl :-)
Il a bien tourné en boucle, c'était mon album préféré ( à l'époque) après les DEATH ! Je le réécoute en ce moment même ... quelle classe ! Un album vraiment mésestimé !
drunkazfuk Membre enregistré
Posté le: 07/10/2010 à 10h31 - (27053)
Excellent album, ce qui est curieux avec le son pourri c'est que c'est colin richardson qui l'a produit.
Ou alors ça vient du studio douteux au pays de galles, en tous cas c bien dommage.
nocturnus1977 Membre enregistré
Posté le: 04/04/2012 à 05h50 - (27311)
Jamais accroché, même si le titre Dream of a Carrion Kind est excellent...
La voix était un peu trop gutturale pour moi à l'époque...
Domdesgnatt IP:89.85.119.56 Invité
Posté le: 21/07/2012 à 14h27 - (27826)
James Murphy. The death metal guitar hero des 90's quand même !
Je préfère cependant ces contributions dans Konkhra et Testament...
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Et pourtant le contexte était idéal pour le parachutage dudit groupe. Le marché du métal de la mort était arrivé à maturité, quoique encore boursouflé d’opportunistes en tout genre et de copistes avérés. Mais il y avait encore quelques places à prendre pour les plus inspirés !
Roadrunner battait la mesure aux côtés d’Earache, Century Media et Nuclear Blast en matière de métal extrême et refourguait à qui voulait bien l’entendre un paquet de formations sanguinaires. Gros calibres death-métalliques, si possible bon vendeurs, expérience souhaitée et bienvenue.
Les premiers arrivés quelques années avant furent ainsi les mieux servis.
Toc, toc, toc…
« Qui est là ? »
« Heu, Chuck, Glen et John, on peut rentrer ? »
DEATH, DEICIDE et OBITUARY.
Voilà trois noms qui avaient assis la réputation du label en redoutable et notable pourvoyeur de formations haut de gamme. L’accueil était enthousiaste, les accolades viriles mais chaleureuses et le dispositif de propagation aux masses métalliques avides de brutalité fonctionnait à merveille. Pay cash !
Trois noms, donc, pour un succès unanime.
Trois noms qui résonnent encore comme de justes références pour nombre d’esgourdes qui se sont dévoilées aux charmes vénéneux du death métal en leur compagnie.
Derrière ce trio de luxe, MALEVOLENT CREATION, SUFFOCATION et PESTILENCE fermaient la marche. Le premier était ultra-classique, le deuxième trop alambiqué, le troisième bien trop brutal pour conquérir l’auditeur lambda. Et même s’ils étaient, surtout le second, tout aussi doués, leur destinée sur ce label fut, en comparaison de leurs collègues, quasi confidentielle. Les voies du public sont impénétrables ! Et souvent injustes ! Snif !
Alors, quid de DISINCARNATE dans tout ça ?
Sur le papier, pas de doute, ça calme. Un James Murphy gonflé à bloc entouré d’une équipe de fines gâchettes, accompagné de l’omnipotent Colin Richardson aux manettes, forcément ça donne des idées. De succès, de gloire et de billets verts, entre autres. Mais là où James va frapper fort avec un album aux allures des 10, oups, 11 commandements du death metal à l’ancienne, Roadrunner n’aura que ses yeux meurtris pour pleurer sur les ventes misérables de son petit protégé.
Beaucoup d’espoir, beaucoup d’attentes, et au final, rien… ou pas grand-chose en termes de retombées financières pour ce « Dreams of the carrion kind ».
Ses qualités intrinsèques sont pourtant indéniables !
Dès les premières mesures de « Stench of paradise bunring » on sait à quelle sauce (alléchante) on va être dévoré ! Un groupe américain de cette trempe, formé de la fine fleur métallique extrême n’allait pas œuvrer dans le plagiat de DREAM THEATER. Pour sûr. D’autant plus que les passages du petit James chez deux fleurons reconnus de tous ne pouvaient le laisser insensible à l’appel impérieux du métal de la mort ! Les enseignements acquis aux côté de Chuck Schuldiner lors de son passage dans DEATH avaient notamment laissé des traces. Et pas que sur les bords !
L’art de la compo, puissante, technique et racée, bref de la compo qui tue est délivré, que dis-je, sublimé ici avec maestria. Cette complexité inhérente aux grosses pointures américaines montre le bout de son nez sur chaque morceau, sur chaque solo enfanté par le maître, sur chaque break malicieux qui surgit là où l’on s’y attend le moins. L’exécution est limpide, même dans les passages plus speed que ne renieraient pas leurs collègues de l’époque, SUFFOCATION en tête de liste. Les mélodies sont également omniprésentes, distillées çà et là avec une classe monstre (bouh !), calées entre deux assauts rythmiques fracassants ! A vrai dire, ce « Dreams of the carrion kind » est le reflet à lui seul d’une époque aujourd’hui révolue !
Un morceau comme « Monarch of the sleeping marches » en est le plus bel exemple. Une batterie millimétrée, à la double pédale retentissante, une section rythmique qui se fait une joie de tronçonner puis de ralentir le rythme pour mieux surprendre et des growls, certes typiques, mais parfaitement mis en place, avec juste ce qu’il faut de rugissement bestial pour terrifier l’auditeur ! Une ambiance noire, menaçante, rampante, découle de cette alchimie unique !!
Point d’orgue de ce déballage en règle, cette guitare, qui se fait une joie de délivrer riffs magistraux et solos dantesques, exemplaire à tout point de vue, orchestrant avec vigueur ce carnage en bonne et due forme. Pour parachever ce moment d’anthologie, la production signée Colin Richardson, aux allures de rouleau-compresseur qui dévaste tout sur son passage, annihile toute forme de résistance. Tout en conservant cette limpidité et cette clarté cristalline qui l’ont fait entrer dans la légende. Colin, si tu lis ces quelques lignes, sois béni pour ton travail exemplaire !
J’en entends malgré tout qui maugréent au fond de la salle, « Ben oui mais ce n’est rien de plus qu’un bon album de death metal ». Gare à vous chenapans ! C’est bien plus que cela ! C’est une bible pour tout apprenti métalleux qui se respecte… du premier au dernier riff, de la première à la dernière mesure ! C’est un patchwork de ce qui se fait de mieux en matière de death ricain, c’est le témoignage poignant d’une période faste, d’une manière éclairée de composer, bref l’essence d’un style qui perdure aujourd’hui mais sous une autre forme.
Et rien que pour cela, il mérite votre respect et gratitude éternelle.
Roadrunner a ressorti cette merveille en 2004, agrémentée d’un remastering et des trois titres contenus dans la démo initiale qui conduit à la signature du groupe, enregistrée avec le grand gourou Scott Burns ! Quelques commentaires ont été inclus dans le livret, notamment sur le bide surprenant que connut l’album à sa sortie… Après de là à dire que cela apporte un vrai plus à l’édition originale, il n’y a qu’un pas… que je ne franchirai pas !
Connaissant, comme nombre d’entre vous, les stratégies bassement mercantiles du label batave (attention j’ai pas dit bâtard !), je ne saurais que trop vous conseiller de mettre la main sur l’original poussiéreux, qu’il est possible d’acquérir pour une somme modeste sur amazon et/ou ebay (si, si, je l’ai vu !).
Un second album, aux allures d’Arlésienne, est annoncé depuis cinq, six ans, au bas mot. Simple mythe ? Vulgaire entourloupe ? Teasing avorté ?
Peu importe, j’attendrai le temps qu’il faudra, mais je l’aurai… je l’aurai un jour !
Rédigé par : TarGhost | 1993 | Nb de lectures : 2358