Il y a dix ans, VS n’existait pas encore. Peut-être l’idée de sa naissance germait-elle déjà dans l’esprit enfumé d’un certain Greg. Il y a dix ans, la scène métal progressive était en pleine ascension. Dream Theater, Symphony X, Vanden Plas et d’autres, après de brillants débuts, achevaient leur mutation pour nous offrir le meilleur d’eux mêmes. Mais, dans l’ombre de ces noms prestigieux, un groupe ou plutôt un duo de l’underground New Yorkais, composé de Sebastian Elliot et Vora Vor, faisait une arrivée discrète sur la scène dark gothique avec un album « sublissime », atypique et sans doute fondateur du Progressive Darkwave. Bien sûr, il faut se replonger dans l’esprit de l’époque pour comprendre un tel engouement a posteriori. Car il est évident que cette scène a beaucoup évolué depuis. Un album, disais-je que je n’ai découvert que récemment (en 2003) et dont je voulais célébrer le dixième anniversaire et un groupe dont je souhaitais saluer l’audace, compte tenu du contexte. L’univers très particulier de Braindance (le nom est un programme à lui tout seul…) est baigné d’ambiances indus, sombres et spatiales (référence à Star Wars et autres Space-Opera) emmenées par des claviers très présents et orchestrées de main de maître. Riffs de grattes saturées, voix gutturales, breaks extrêmement bien dosés, l’écoute de Fear Itself est un bonheur permanent, un voyage intemporel vers des contrées mystérieuses et parsemés d’humour. Par exemple, quand Elliot emprunte le phrasé asthmatique de Dark Vador. Elliot et Vor aiment la science fiction et le « dark fantastic ». L’album regorge donc de références à ces mondes parallèles. Pour illustrer un peu cette atmosphère schizophrène, imaginez un mix Ramstein/Ayreon/Type O Negative/Dream Theater. Bref, un album et un groupe à découvrir ou redécouvrir absolument si l’on est friand ou curieux de cet étrange et singulier assemblage aux sombres couleurs. Ou tout simplement pour passer un excellent moment. Pour info, Braindance n’est pas qu’un duo d’instrumentistes. Il sait, à des fins utiles, se transformer en vrai groupe en rassemblant autour de Vor et Elliot, un linup complet basse/batterie/guitares/claviers/chant qui peut varier au gré des accords et désaccords. Un autre album nommé Redemption est sorti en 2001 dans la même veine et pour un résultat tout aussi réussi même si l’effet de surprise ne joue plus tout à fait de la même manière. Depuis, chers Jedi, le côté obscur de la Force ne cesse de gagner du terrain…pour notre plus grand plaisir !




Rédigé par : Karadok | 1996 | Nb de lectures : 2275