Disons le d’emblée, le sieur Dereck Dick, alias FISH pour les intimes, est un personnage attachant dont la fragilité et la sensibilité affleurent à chacune de ses sorties studio et au travers de ses différents interview.
[Pour les non-initiés, rappelons que Fish est l’ex-chanteur charismatique de Marillion première période (milieu des années 80) avec qui il enregistra 4 albums.]
C’est donc avec un plaisir teinté d’impatience que j’ai entamé l’écoute de ce Fellini Days ayant encore en mémoire l’excellent Raingods With Zippos pour m’apercevoir qu’il m’était finalement difficile d’entrer dans l’univers particulier de cet album en forme d’hommage au maître italien. On n’y retrouve pas la chaleur des compositions intimistes qui jalonnaient Raingods, le côté douloureux et personnel où excelle le chanteur au timbre de voix « Gabrielien » qui lui valut en son temps de postuler au remplacement du premier frontman de Genesis.


Fish nous sert ici 9 pièces d’une pop-prog glacée et distante ; en guise de fil d’Ariane, le bruit permanent de la pellicule qui déroule sans fin, quelques dialogues d’anthologie de films de l’oeuvre de Fellini et ici ou là, deux ou trois tentatives d’accroche dont le morceau d’introduction 3D, le So Fellini et Clock Moves Sideways qui clôt l’album. C’est sûre on préférera Raingods où le géant écossais se livrait et se dévoilait comme rarement il l’avait fait auparavant au travers de joyaux ciselés à l’or fin, ou d’autres plus « catchy », véritables morceaux de choix, accouchés dans la douleur d’une expérience sentimentale éprouvante et pourtant riche l’émotion et d’où l’on sort brisé. Bref, un disque décevant et sans grande envergure malgré le talent incontestable d’un artiste que l’on a connu plus prolifique lorsqu’il laisse son cœur et ses émotions guider son inspiration. Dommage…




Rédigé par : karadok | 12/20 | Nb de lectures : 6520