Si le 26 février 2016 est un jour particulier pour moi (je serai enfin quadra), il est, pour le monde musical qui nous est cher, celui qui marque la sortie du 11e album studio du gang new-yorkais toujours mené de main de maître par Scott Ian et Charlie Benante. Et la superbe pochette (qui est l'oeuvre d'Alex Ross, dessinateur de la Justice League) s'inscrit d'ailleurs dans ce sens.
Après un "Worship Music" sorti en 2011 qui marquait le grand retour du chanteur historique Joey Belladonna au sein du groupe, il était désormais temps de transformer l'essai après un album sympa mais pas ultra transcendant. Et quand le résultat vaut largement le détour, on se dit que décidément, rien ne vaut de revenir aux fondamentaux car le classique, y a rien de tel.
Oui, avec cet album, ANTHRAX marche très clairement dans les pas de la triplette diabolique que constitue l'enchaînement successif de "Among the Living", "State of Euphoria" et "Persistence of Time" et il serait malvenu de passer à côté. Vraiment.
C'est bien simple, depuis que je l'ai eu entre les oreilles, il ne se passe pas un jour sans que je ne l'écoute et je peux vous assurer que l'on tient là un sérieux postulant pour l'album Metal de l'année.

Dès l'intro que l'on croirait tout droit tirée de la BO de "Ghosts of Mars", le ton est donné. Aussi quand la rythmique qui déboule juste après ne fait que confirmer le tout, on se dit que l'on va aller de surprise en surprise. Scott Ian et son infernal poignet droit sont clairement de retour pour faire (très) mal. Le tout appuyé par une rythmique des plus familières pour le fan du combo américain. Et le chant d'apparaître dans la foulée pour la meilleure surprise qui soit : oui, Joey Balladonna n'a jamais chanté aussi bien et son chant de se fondre à merveille dans la musique pour un résultat des plus convaincants. Ne scande-t-il d'ailleurs pas dès le 1er titre "You gotta believe in me" ? Une note d'intention qui se verra confirmer tout au long de l'album.
Anthrax, de retour après une errance d'une vingtaine d'années, souhaite remonter sur le trône qui était le sien à la fin des années 80 : c'est dit et ils le prouvent !
Car oui, avec "For All Kings", le combo le moins californien du "Big 4" sort là son "Among the Living" des années 2010, le tout appuyé par les excellents soli de la nouvelle recrue qu'est Jonathan Donais (Shadows Fall) qui, par son jeu mélodique, s'intègre parfaitement aux compos et apporte ainsi une nouvelle facette bienvenue (tout en rendant hommage à Dan Spitz et Rob Caggiano au détour de certains plans).

Anthrax, en pleine possession de ses moyens, en profite donc pour aligner tranquillement des futurs classiques en puissance qui, lors de la tournée à venir, feront très mal et sur les planches et dans le Mosh pit : "You Gotta Believe", "Monster at the End", "For All Kings", "Breathing Lightning" et son refrain à chanter à tue-tête, etc... les riffs Thrash, la production moderne mais néanmoins très adaptée au son du groupe de Jay Ruston (The Winery Dogs, Gus G., Kill Devil Hill, Steel Panther), tout concourt à ce que nouvel album se positionne comme un nouveau classique dans la discographie déjà bien riche du combo de New-York qui, comble de la classe absolue, ne tire pas un trait sur sa période avec John Bush, le surprenant "Blood Eagle Wings" et son break tout en groove à briser les nuques en tête.

Si l'album commence sur les chapeaux de roue et ne débande pas pendant les 7 premiers titres, les 4 derniers (sans pour autant être considérés comme des bouche-trous) n'auront pas forcément le même impact vu tout ce que l'on s'est pris dans les dents avant et ce sera là le seul (petit) point négatif de cet album ô combien magistral. Et, au risque d'en fâcher certains (tant pis pour eux), oui, Joey Belladonna est bien LE chanteur d'Anthrax.
Voici encore une belle preuve qu'il faut toujours se méfier des vieux briscards.




Rédigé par : Youpimatin | 17/20 | Nb de lectures : 12506