Après deux albums aux goûts assez différents mais à la texture assez similaire, FLOWN revient du diable vauvert et nous propose son nouvel et troisième album "Make Believe". Groupe délicat et racé, FLOWN sait allier la force de ses frappes à l’émotion de ses mélodies et la rondeur de sa basse aux éthérés arpèges mineurs de sa six cordes. « Child in a Box », le premier album, proposait une musique moins rentre dedans que « Gravity in » deuxième album plus lourd, plus rythmé et plus « in your face » que son grand frère. En laissant quelques influences musicales prendre un peu plus le pas sur ce nouvel opus (j'ai l'impression que MUSE s'est télescopé A PERFECT CIRCLE et PLACEBO tandis que MY MORNING JACKET observait la scène avec malice), FLOWN semble avoir décidé de revenir puiser aux sources de son inspiration primaire pour mâtiner un peu sa rudesse par quelques caresses, ma foi, fort bienvenues.

Comme je le disais plus haut, FLOWN semble pour « Make Believe » avoir adouci la colère de « Gravity in » en y rajoutant des éléments de douceur et la délicatesse ressemblant plus à ses primes compositions sur « Child In box ». Bien sur, le groupe ne s’était jamais vraiment distancé de son coté vulnérable, mais sur "Make Believe", FLOWN revient vers plus de sobriété mais aussi plus d'assurance. Car de l'assurance il en faut pour économiser ses effets tout en allongeant son temps de parole et en enveloppant ses mots d'une doux habillage moelleux. "Make Believe" s'écoute en effet comme d'autres se calent en hiver sous une couverture bien chaude. La texture des chansons est agréable, leur attrait n'est absolument pas gêné par la longueur de certains titres qui laisse le temps aux instruments de dévoiler leurs charmes et leur interprétation tout en finesse. La voix est toujours aussi éclatante de clarté, la guitare sature de manière plus feutrée et moins écrasante que sur l’album précédent et le groove général est encore monté d'un cran niveau qualité. Les sons clairs sont eux aussi plus nacrés, offrant ainsi aux chansons des respirations où les accentuations rythmiques prennent plus de place et de sens. Du coup, dans la continuité de ce qu’ils avaient entrepris sur « Gravity in », le groupe mise plus sur l’unité de la chanson et sa capacité à attraper l’auditeur pour ne plus le lâcher. Pas d’inquiétude cependant, FLOWN à su conserver ses riffs hachés (le final de « Face Off »), et ses envolées mélancoliques/épiques avec la troisième partie du « Child in a box Pt3 ». Le premier titre de l'album, "Out of my soul" est non seulement la tête de proue de "Make Believe" mais est aussi sa synthèse condensée en huit "petites" minutes : de l'ambiant, du gros son, du groove, de la finesse rythmique, du chant envolé et mélodique et une volonté de ne pas se faire emmerder par les formats "radio" de 3'50. En quelque sorte, on pourrait dire que FLOWN est libéré, délivré et qu'ils ne mentiront plus jamais (bien que je ne crois pas qu'ils aient beaucoup menti jusqu'à présent! ). Bon, je raconte des conneries, je m'égare mais reste que la superbe « Black Bird » avec sa mélodie chaloupée vient apporter de l’eau au moulin du barrage Pop dans lequel s’ébat FLOWN le temps de quelques gourmandises subaquatiques. Le frimeur « Spring Break » vient chatouiller l’opulente poitrine des nageuses venues faire la fête entre biatches et le redoutable "Embrace" avec sa superbe intro piano/voix vient nous montrer que niveau feeling FLOWN à du talent à revendre.

Alors faites vous plaisir et offrez vous donc une petite pause musicale avec FLOWN, ce troisième album en forme de gâteau de fête pouvant sans problème combler vos faims tenaces de fin de soirée arrosée. Bon appétit.




Rédigé par : Pamalach | 14/20 | Nb de lectures : 6779