2003-2005-2007-2009-2011-2013 et donc 2015. On peut constater la régularité avec laquelle la bande à Trevor Strnad livre ses nouveaux albums. Toutes les années impaires. Sans exception. On est en 2015, on sait donc qu’on va pouvoir se repaître d’une nouvelle goulue rasade de death metal made in Michigan. On sait à l’avance ce qu’on va avoir et on sait aussi qu’on va aimer ça ou pas. Ceux qui aiment le groupe depuis « Nocturnal » en gros, aimeront ce nouvel album. Ceux qui n’aiment pas le groupe depuis « Nocturnal », n’aimeront pas cet album. Ceux qui se foutent du groupe depuis « Nocturnal », se fouteront de cet album. 15/20. Merci. Au Revoir.

En plus d’être un métronome en termes de sortie et le gars le plus à la cool de la scène metal (avec Martin Stewart de Terror), Trevor est surtout un immense fan de Metal. Sous toutes ses formes mais surtout de death metal. Le gars est une encyclopédie du death et le prouve album après album en rendant hommage à son style de prédilection tout en préservant la spécificité de son propre groupe, TBDM ayant lui-même indirectement enfanté d’une dizaine de clones plus ou moins talentueux. Pour beaucoup, « Nocturnal » reste l’acmé du groupe, même si pour ma part, je placerais « Ritual » un poil devant. Quoi qu’il en soit, « Abysmal » rappelle beaucoup « Nocturnal » et pas que phonétiquement. Ce disque est le plus rapide, Alan Cassidy blaste et joue de la double à tire larigots, le mec est véritablement inarrêtable ce qui offre une patate infernale à l’intégralité de l’album. Passé la très bonne intro, « Receipt » lance les hostilités et définit la teneur du disque : tout à fond.

Outre la batterie supersonique et ultra précise, suffit d’écouter l’ouverture de « Threat Level N°3 » pour s’en convaincre, le jeu des guitaristes qui se répondent et se complètent est lui aussi d’un niveau assez hallucinant sans tomer dans la technicité gratuite, tout ça est hyper propre et balèze mais reste toujours catchy mais dans les passages les plus heavy ou les plus speed. Et Satan sait s’ils sont nombreux. D’ailleurs le disque est très homogène, peut-être trop même car s’il est cohérent de A à Z, on pourra lui reprocher un petit manque de variété car hormis « Stygiophobic », le tempo est poussé au max de la première à la dernière seconde. « Stygiophobic » est un titre dans la lignée de « On Stiring Seas Of Salted Blood », plus lourd, plus lent, plus ésotérique quelque part, dans la lignée de ce que savait faire Morbid Angel. Une voie trop peu empruntée par le groupe et c’est dommage car il excelle dans la composition de ces titres plus lents qui apportent en contrepartie un gros plus en matière d’atmosphère hantées ou habitées.

L’album égrène les titres ultrapuissants les uns après les autres, menés par les vocaux de Trevor, plus chevelu que jamais, qui n’a jamais chanté aussi vite et aussi fort. L’homme prend du galon et sa voix se perfectionne d’album en album, il signe ici sa meilleure performance vocale, bien aidé, je pense, par la vitesse d’Alan Cassidy qui semble le pousser dans ses derniers retranchements. On notera aussi la multiplication des soli signés Ryan Knight qui a vraiment trouvé ses marques ici. Que manque-t-il à « Abysmal » pour en faire le meilleur album du groupe ? Pas grand-chose, l’un ou l’autre tubes comme le groupe sait si bien les faire, ici, aucun morceau ne se détache vraiment, tout est de qualité équivalente, ce qui, en soi, n’est pas un défaut mais pive l’album de lignes de force ou de vrais points de repères pour l’auditeur.

« Abysmal » est un excellent album du groupe de Détroit qui se place facilement dans leur top 3 aux côtés de « Nocturnal » et de « Ritual ». On notera un très bon titre final, introduit par une partie orchestrale qui rappelle les grandes premières heures de Cradle Of Filth et qui clôt le disque sur une excellente note. Bien qu’il faut préciser que l’édition collector contient un petit disque bonus de trois morceaux qui détonent un poil de l’album mais s’écoutent toutefois parfaitement dans la continuité de l’album.




Rédigé par : Seb On Fire | 16/20 | Nb de lectures : 9567