J'imagine que vous avez déjà du expliquer la différence entre le Heavy Metal, le rock n'roll, le Thrash ou le Black metal, à des personnes totalement néophytes ralliant à la même famille musicale des groupes aussi différents que Bon Jovi ou AC/DC. Dans ce type de situation, je reste toujours concis et imagé, histoire que mes propos ne se perdent pas dans des circonvolutions techniques qui n'aident en rien à la compréhension du style visé. L'exercice se corse un peu dès lors qu'on se retrouve avec deux styles assez proches l'un de l'autre. A ce propos, on me demandait un jour quelle était la différence entre le Rock n'roll et le Heavy Metal. J'ai alors répondu que pour moi, le rock n'roll était comme une danseuse voluptueuse harnachée dans un corset un poil trop juste pour elle. Du coup à chaque pas anarchique de sa danse frénétique, des bouts de chair affriolants menacent de se faire la malle à tout instant laissant le spectateur dérouler tout ce qu'il à de langue sur la table affichant ainsi son excitation manifeste.
Pour le metal, c'est la même danseuse mais dans un corset parfaitement à sa taille. La danse est beaucoup moins anarchique, plus travaillée et parfaitement maîtrisée. Le spectacle ne vient donc de ce subtil interstice aléatoire que l'on trouve dans le rock n' roll mais plutôt dans tout ce que l'on donne à voir et à entendre. En clair, nul doute que j'aurais été bien emmerdé avec mes histoires de danseuses pour définir la musique pratiquée par WILD DAWN... mais pas d’inquiétude, car ici, on va essayer d'éviter les bavardages bruyants et stériles.

Jadis partagés entre le Thrash et le heavy rock, les orléanais semblaient avoir trouvé avec leur précédent opus la formule qui semblait leur convenir. Aujourd’hui, on les retrouve installés avec "Bloody Jane's Shore" dans un metal aux forts relents de southern et de rock, mâtiné comme il se doit de décibels et d'huile de vidange. Pas avare de surprises, le groupe nous a concocté quelques titres acoustiques en fin de disque (issus de leurs précédents albums) qui loin de faire tomber la mayonnaise ajoutent un coté bien roots à ce skeud sympathique.
A ce propos, un tire comme "Stone Cold Motherfucker" (version acoustique) montre tout le feeling que le groupe peut avoir dès lors qu'il est réduit à sa plus simple expression. Bon, évidement, je crache pas sur les rocambolesques "Decay" et "War" qui avec leurs carrosseries rutilantes devraient éblouir quelques yeux lors des concerts du groupe.
Les amateurs seront ravis de retrouver les véloces et vigoureux solos frénétiques, la talk Box, les grooves de plomb et les refrains bien catchy. Avec un son et un groove bien metal, WILD DAWN joue des riffs clairement rock n'roll, alourdis par une voix mélodique et granuleuse juste ce qu'il faut. On retrouve l'ombre de pas mal de grands noms du Southern, l'efficacité demeurant de toute façon la principale préoccupation du groupe tant que respire la passion et l'énergie de ce style de musique intemporel semblant se rajeunir de générations en générations. Aidé par une superbe pochette, WILD DAWN assemble tout ce qui lui semble coller à sa personnalité dans ce tableau binaire aux éclaboussures Heavy. On retrouve d'ailleurs ces émanations métalliques jusqu'au niveau de la prod, assez claire et précise au niveau de la batterie et un peu plus "détendue" au niveau des gras riffs de guitares. Bref, pas la peine non plus de se perdre dans des lignes et des lignes : "WILD DAWN joue un heavy rock bien roots et ça c'est qui est bon !"




Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 7721