C’est plus fort que moi. J’ai beau avoir – je pense – des goûts musicaux très variés comme la majorité d’entre vous, il n’y a pas photo, je reste un indécrottable metalleux. Surtout lorsqu’il s’agit des genres voisins… Donc mon rock n’roll, je l’aime bruyant, crasseux, avec toutes les aiguilles dans le rouge et, si possible, joués par d’anciens ou actuels metalleux, comme si ce passé plus ou moins honteux leur conférait alors un mordant et une patate qui fait toute la différence.

Cela n’étonnera donc personne que je me sois penché sur le cas d’IRON LAMB, tant le CV ultra-chargé de ses membres ressemble à un résumé de la scène extrême suédoise : DISMEMBER, REPUGNANT, DELLAMORTE, INSISION, GENERAL SURGERY et j’en passe. Ouch ! Que du lourd et du bien méchant. Tout ce que j’aime donc, surtout qu’après un premier album (‘The Original Sin’) très punk, son successeur était annoncé d’entrée comme plus MOTÖRHEAD dans l’âme.

Et effectivement, dès le premier titre (« One Way Track »), l’ombre de Lemmy n’est pas très loin, surtout dans la voix de Daniel Bragman, recruté entre les deux albums. Sur celui qui clôture les festivités (« Deadend Blues »), cela en est même bluffant, basse qui claque dans le mix incluse. Sauf que plutôt de nous refaire « Ace of Spades » fois dix, ‘Fool’s Gold’ joue de façon plutôt intelligente la carte de la diversité, alternant titres donc très rock n’roll pied au plancher et tentatives d’émancipation plus ou moins convaincantes mais toujours ancrées dans une certaine idée très ‘classic rock’.

Sans surprise, c’est donc lorsque la machine est lancée à toute berzingue qu’elle défonce tout, comme sur les deux minutes vingt sept au plancher de « Center of the Universe » qui, en plus, profite de quelques belles harmonies de guitares à la THIN LIZZY pour couronner le tout. Et puis surtout, par rapport à un truc complètement artifice comme la blague CHROME DIVISION, le feeling est parfait et surtout, sincère.

Pourtant, la réussite surprise de cette galette est la seule non chantée par Bragman, remplacé temporairement par leur pote Rob des COFFINSHAKERS pour l’étonnant « Leave Me Be », sorte de semi-ballade à l’ambiance crépusculaire, entre folk, rock et gothique à la 16 HORSEPOWER. Un choix couillu mais payant car pour le coup, on peut parler de vraie prise de risques de la part de mecs plus habitués à faire du blastbeats tout en hurlant leur amour pour Satan qu’à réussir preuve de retenue tout en installant une vraie atmosphère.

L’ironie est donc que bien qu’IRON LAMB soit né en 2009 sous l’impulsion de ces géniteurs de faire chauffer les guitares en carton, c’est dans les (rares) moments où ce deuxième album baisse un peu le ton et sort des sentiers battus qu’il touche du doigt quelque chose de plus intemporel.




Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 14/20 | Nb de lectures : 8640