On en a désormais l’habitude le quatuor de Boston ne perd jamais de temps pour nous fournir une nouvelle livraison, car à peine plus d’un an après l’excellent album éponyme les revoilà déjà au taquet avec leur cinquième disque depuis 2006. Le groupe qui a depuis signé chez Metal Blade, a gravi avec succès les différents échelons car malgré un rythme de travail très soutenu chacun de leurs disques était meilleur que le précédent, et même si le dernier a été très commenté il possédait une réelle qualité et une identité propre au combo. Autant dire que cette nouvelle galette était particulièrement attendue et ne va pas manquer de faire parler en bien ou en mal, et sur ce point-là c’est une évidence.

Déjà on sait bien que les mecs aiment bien étirer leurs albums, les précédents tournaient aux alentours des 47 minutes, mais là c’est carrément une durée totale de 52 minutes qui nous est offerte, alors on sait qu’ils usent et abusent parfois de la technique et de leurs diverses influences mais là sans avoir écouté la moindre note on peut logiquement craindre un trop-plein.

Dès les premières secondes pas de surprise du côté de la production, toujours puissante, claire et équilibrée, et « A Debt Owed to the Grave » fait une excellente entrée en matière avec son côté à la fois brutal et technique, et surtout la patte du groupe y est facilement reconnaissable. Sauf que malheureusement la suite va se gâter avec le morceau-titre (bien gâché par une voix claire et des chœurs franchement pas terribles, ainsi que par une durée bien trop longue) et « Madness Opus » qui est aussi flingué par ses riffs répétés trop longtemps. Le summum est atteint par « Labyrinth of Eyes » totalement raté, la voix est naze, et les riffs et idées générales de ce titre sont totalement à côté de la plaque.

Heureusement la suite comblera quand même ce début totalement loupé, car le court et efficace « Scorched Earth Policy » nous remet parfaitement les idées en place et nous montre que leur inspiration ne s’est pas totalement tarie. Le puissant et mélodique « The Blackest Reaches » est certainement un des meilleurs moments de cet opus, tout comme l’ultra-rapide « The Fix » (en terme de durée et de vitesse, des blasts faisant même leur apparition) qui fera mal sur scène. D’ailleurs au niveau des solos de David Davidson l’influence de Chuck Schuldiner est vraiment palpable, celui-ci s’étant vraiment inspiré de la seconde période de ce compositeur de génie.

La fin est plus anecdotique avec « United in Helotry » pas mauvais mais pas mémorable non plus, le joli et mélodique instrumental « Apex » mais dont l’intérêt est limité et une reprise du « Sworn to the Black » de MORBID ANGEL manquant franchement d’agressivité, heureusement que les 6 minutes de « Witch Trials » juste avant, ne viennent redonner des couleurs à la fin de l’écoute.

Du coup l’avis global est quand même assez partagé, il y’a effectivement de très bons moments mais finalement bien trop rares en comparaison des passages insipides ou à l’intérêt incertain qui prennent une place bien trop importante, alors oui la seconde partie remonte le niveau et oui le niveau des gaillards est toujours excellent (surtout Phil Dubois-Coyne toujours aussi bluffant derrière son kit) mais leur inspiration s’essouffle et peut-être qu’un ralentissement de la cadence et une plus longue période de gestation avec les prochains disques leur permettrait de remonter le niveau et de privilégier la qualité à la quantité, ce dernier point semblant hélas être plutôt leur fonds de commerce.




Rédigé par : GabinEastwood | 13,5/20 | Nb de lectures : 12603