Davantage réputée pour ses nombreuses et talentueuses formations de hard rock, l’Australie ne semble pas, en revanche, être une terre propice au heavy metal. On ne recense en effet que très peu de groupes évoluant dans ce créneau musical qui ont réussi à s’exporter hors de l’Oz. Travaillant sans relâche à changer cet état de fait, le label Battlegod Productions a signé depuis ses débuts en 1994 bon nombre de combos œuvrant dans l’underground australien. Et si la qualité est, soyons honnêtes, rarement au rendez-vous, la persévérance de cette maison de disques doit tout de même être saluée comme il se doit.

Une fois n’est pas coutume, Temtris, la formation dont il est question dans cette chronique, n’est pas vraiment ce qu’il est convenu d’appeler « the next big thing ». Voici en effet un groupe qui écume les scènes australiennes depuis une quinzaine d’années mais qui peine à se faire un nom sur le vieux continent. Succédant à Masquerade (2007), un album déjà publié en son temps par Battlegod, Shallow Grave ne devrait pas fondamentalement changer la donne.

A cela plusieurs raisons. D’abord, la musique pratiquée par Temtris s’avère somme toute quelconque. Du heavy metal saupoudré d’éléments thrash/death, certes bien exécuté, mais sans grande originalité. Si la vocaliste Genevieve Rodda s’en sort très bien dans un registre burné mais toujours mélodique, on regrette la présence de growls hors de propos et clichesques à souhait assurés par le guitariste Llew Smith. Du déjà vu et revu des centaines de fois… C’est ensuite le côté répétitif de Shallow Grave qui finit par lasser. Quelques bons morceaux sont proposés (« Slave To The System », « The Entity ») mais c’est insuffisant pour tenir l’auditeur en haleine durant 45 minutes (on s’ennuie ferme durant la ballade « Silent Tears »). Enfin, il semble difficile de s’enthousiasmer pour cette production dont on qualifiera la qualité de « très discutable », pour rester polis…

S’il n’est pas foncièrement mauvais, Shallow Grave ne présente pas non plus de véritable intérêt. Ce n’est donc pas avec Temtris que l’Australie va devenir une nation de référence en matière de heavy metal.




Rédigé par : up the irons | 10/20 | Nb de lectures : 11084