NEMOST - As The Ocean Burns (Dooweet) - 16/07/2014 @ 07h09
Je sais que je radote pas mal et que j’ai tendance à me répéter mais depuis le début de cette année 2014 la scène française a livré plein d’excellents disques, qu'ils viennent des vieux briscards comme des jeunes formations quasiment inconnues et qui ne vont plus le rester longtemps. Pour ce dernier exemple on peut justement citer les franciliens de NEMOST qui frappent un gros coup en ce début d’été.

Après s’être formé en 2005, et avoir sorti un premier album en 2010 qui était intéressant mais imparfait, le quintet d’Île-de-France aura mis le temps pour lui donner un successeur, il faut dire que la formation a été renouvelée avec l’arrivée d’un nouveau bassiste et surtout avec Arnold Petit au micro qui a permis de faire un pas de géant au combo. Entre une expérience plus affirmée, un talent de composition flagrant et beaucoup plus mature ainsi qu’un frontman qui fait un très gros boulot cette galette sera sûrement celle qui les fera connaître au sein de la "nouvelle" scène hexagonale.

Oubliez les 36 minutes vite expédiées de "Shadow’s Trail", là c’est un voyage de 65 minutes qui attend l’auditeur tout au long des 12 titres que comporte le disque et où on trouve pêle-mêle aussi bien du heavy, de l’épique, des parties brutales, du progressif, ainsi que de la guitare sèche et des passages atmosphériques même si le death mélodique reste bien le genre de prédilection du groupe. Rien qu’en voyant la pochette on sait de toute façon qu’on n’écoutera pas du death/gore ou du black-metal car celle-ci magnifique et planante nous invite au voyage et à l’envol grâce à ce côté mystérieux et coloré.

Tout est prometteur pour l’instant et la production est excellente elle-aussi, malgré un côté un peu sec pour la caisse claire elle est parfaitement équilibrée et met en avant la basse qui fait un énorme boulot, quant à la voix elle est parfois un peu brumeuse et cela sied assez bien aux ambiances et aux genres proposés.

En tout cas après de nombreuses écoutes il est difficile pour moi de parler d’un titre plutôt que d’un autre tant ceux-ci sont différents et ont chacun leur propre personnalité, si bien qu’il faudra du temps pour apprécier totalement le gigantesque boulot fourni par le quintet au niveau de l’écriture et de la composition. Justement sur ce point il faut saluer chacun des membres et pour commencer Arnold dont la variété vocale est impressionnante entre growls, passages criards, moments hurlés et voix susurrée… et surtout sans faire d’excès et qui tombe toujours juste. Samuel et Johan eux font un boulot démentiel avec leurs guitares, riffs techniques, variété des styles et surtout des solos absolument incroyables et tout en fluidité qui nous emmènent aussi loin que les sondes Voyager. Thomas, l’autre nouveau venu, soutient tout cela avec un jeu imposant à la fois souple et ronflant, quant à Thybo derrière les fûts il nous sort une palette technique incroyable allant du death pur jusqu’à de la mélodie et de la souplesse présente chez les meilleurs batteurs de jazz.

On trouve toute l’étendue des nombreuses influences des franciliens sur "Fight" qui mélange une introduction très douce et mélodique jusqu’à une montée progressive avec un côté épique accrocheur et de la double bien présente. D’ailleurs si la première partie de l’opus est plutôt puissante et dark, la seconde moitié est à mon goût la plus intéressante de par ses ambiances et cette mélancolie qui s’en dégage et où le groupe se lâche totalement comme sur le triste mais beau "The Pale Observer" et aussi sur le morceau-titre qui conclut l'écoute et où le côté progressif fonctionne à plein, et que dire de ce break et de cette partie centrale mélodique et magnifique ? Rien, à part être en extase et avoir l'impression d'être en plein rêve durant plus de 7 minutes.

Après je trouve quand même qu’il y’a quelques longueurs, ça n’est pas facile d’écouter toute cette complexité d’une traite et je pense qu’il fallait supprimer 2-3 titres pour garder une cohésion et une oreille attentive. Néanmoins sans être amateur du style on ne peut que se laisser imprégner par ce voyage sonore et sensoriel totalement addictif, alors on s’installe et on décolle pour une expérience qui va en faire planer plus d’un et le tenir en haleine un bon bout de temps.




Rédigé par : GabinEastwood | 16/20 | Nb de lectures : 12454




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