SKELETAL REMAINS, le dernier FUELED BY FIRE et désormais, MORFIN, voilà le tiercé gagnant. Alors non, je n’en ai foutre aucune idée pourquoi, après le rétro thrash, la communauté hispanophone de Los Angeles a décider de jeter son dévolu sur un style de death-metal bien précis. A part que c’était on va dire le prochain sur la liste à partir du moment où l’on suivait à la lettre l’arbre généalogique du méchant métal…

Mais voilà, aussi cousue de fil blanc soit-elle, l’opération de réhabilitation est des plus réussies sur ‘Inoculation’. En laissant de côté cette (toujours) sale impression que décidément la scène metal ne cesse de bégayer, comment ne pas être impressionné par tant de dévotion ? Oui, comment ne pas être impressionné par cette bande de jeunes (moyenne d’âge : vingt-deux balais) et ce producteur (un loustic nommé Juan Santa Cruz) que l’on retrouvait déjà à la manœuvre sur le premier SKELETAL REMAINS l’année dernière qui ont il faut croire étudié à la loupe la cuvée 1990/91 sorti du laboratoire Morrisound studio pour en récréer la substantive moelle ?

C’est très simple : MORFIN fait dans le voyage dans le temps, direction la Floride du tout début des années 90. Musicalement, le tout se place exactement dans la droite lignée des trois premiers albums de DEATH. D’ailleurs, en plus d’une reprise de « Leprosy » en fin de parcours, le groupe s’amuse sur par exemple « Lethal Progeny » à reprendre presque à l’identique la thématique de « Living Monstrosity », au point de citer, directement, le titre de cette chanson dans ses paroles. Et vous me croirez si je vous dis que le pseudo de leur chanteur/guitariste est Chucho ? Surtout que sur le plan de l’habillage, on reste sur les mêmes territoires. Pour dire, même la putain de caisse claire semble sortie tout droit du premier MALEVOLENT CREATION alors que l’on a presque l’impression d’entendre un sample de Bill Andrews sur le charley. Quant aux guitares, elles retrouvent à merveille le crunch vicieux qu’avaient celles de ‘Tombs of the Mutilated’.

En fait, si je suis aussi précis, c’est bien parce que l’on sent que l’on a affaire à de vrais nerds qui ont du sûrement étudier au microscope les différences entre, mettons le deuxième et le troisième CANNIBOULE et qui seraient capables d’en débattre de façon très sérieuse pendant des heures. Les pauvres badauds qui ont du subir les conversations interminables que moi et l’inoxydable Tonton nous sommes capables d’avoir sur les bons et les mauvais côtés de telle ou telle démo enregistrée dans une cave lettone en 1988 savent de quoi je parle…

Bizarrement, si j’avais un seul carton jaune à sortir de ma poche, ce serait à l’encontre de la pochette, recyclage éhonté de celle réalisée par le même artiste pour les Mexicains de GUTWRENCH, d’ailleurs chroniqué dans ces augustes pages. Mais sinon, pour le reste, la panoplie est juste parfaite de bout en en bout. Alors si vous aviez comme moi craqué sur SKELETAL REMAINS, si un instrumental sous forme de solo de basse (« Primordial ») ne vous gène pas, si vous aimez les batteurs adeptes de la frange ET des lunettes bouffant la moitié du visage (Miguel Hernandez, salutations à toi) et surtout, si vous acceptez d’être complices de la combine, foncez!


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 12424