Si un patronyme laisse parfois suggérer une impression désagréable avant même la première écoute, réfrénez donc ce sentiment avec les sympathiques WARFUCK.
Et laissez-vous aller à écouter leur premier album (sorti en 2012, et réédité cet été par Trendkill) : pour peu que les musiques violentes et expiatoires soient votre panacée, vous serez comblés.

Duo lyonnais formé en 2011, WARFUCK fait honneur (en quelque sorte) à son patronyme, et œuvre dans un Grind à la fois cru et lourd.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire en découvrant qu’il s’agit d’un duo, pas de Batterie programmée (ou Boite à Rythme) avec eux, mais un vrai batteur qui blaste et qui transpire, en la personne de Mak. L’autre moitié du groupe, Nico, se charge des cris en tout genre, et de la guitare.

WARFUCK a donc fait le choix de se passer de basse, et le résultat est plutôt convaincant. Tout d’abord car le son de "The Weak And The Wicked" est plutôt personnel, sec, cru et grondant, que ça soit dans l’équilibre global comme dans le spectre sonore de la gratte. Ensuite car le style impulsif de WARFUCK se passe assez bien de cette subtilité musicale qu’est la basse ; et le groupe se complait dans un schéma musicale impulsif, mélangeant violence et lourdeur.

Violence, forcément, dans des tempos rapides et des hurlements viscéraux. Lourdeur, lorsque les deux compères choisissent de laisser parler leur côté HardCore/Metal.
Au-delà de l’explosion rageuse typiquement Grind, au-delà de l’intensité rythmique et vocale, WARFUCK laisse partiellement et subtilement rejaillir ses influences métal, HardRock, Hardcore, voir même par moment des choses plus variées, évoquant la scène extrême suédoise. Cela apporte une coloration particulière à cette ogive, participant à différencier légèrement le Grind des lyonnais.

Rapidité, lourdeur, et groove forcément. Grâce à des riffs assez simples et accrocheurs, qui en dépit d’une absence de surprises, remplissent bien leur rôle. Grâce aux tempos énergiques également, "The Weak And The Wicked" déborde d’un groove propice aux secouages de tête. De quoi se reposer entre les passages purement Grind.

Entre le son, l’impact sonore et les variations d’intensité, "The Weak And The Wicked" se pose en bonne découverte, et renforce surtout la très bonne impression que j’avais de WARFUCK après les avoir vu en live. Car, oui, le plus chouette avec le groupe est surtout son efficacité en concert, où le format duo ne pénalise absolument pas le groupe, bien au contraire.

A mon sens, le défaut majeur de "The Weak And The Wicked" est paradoxalement ce que certains verront comme un avantage : cette ouverture stylistique inscrite en filigrane, dans lesquelles surgissent des aspects plus lourds, rappelant KILL THE CLIENT, ou PIG DESTROYER.
Cette coloration plus métallique que Punk a pour conséquence une baisse de l’agressivité (comparativement à d’autres groupes de grindcore), et pour ma part une diminution de l’intensité. Sans compter certains riffs, un peu trop impersonnels pour être efficaces. Rien de répulsif, mais cela suffit pour me faire préférer WARFUCK sur scène que sur album.

Il n’empêche, WARFUCK mérite le détour. La bonne nouvelle, donc, c’est que "The Weak And The Wicked" est un album sympa, impulsif et implosif, percutant, et pourtant varié.
La seconde bonne nouvelle, c’est que le duo vient de sortir son nouvel album, "Neantification". Et qu’il s’annonce nettement plus frontal que "The Weak And The Wicked" ! A suivre !


Rédigé par : ..::Ju::.. | 13,5/20 | Nb de lectures : 12405