ERDH - Resilient (Altered End/Season of Mist) - 20/03/2013 @ 07h56
Je n’ai pas eu à subir de stress post-traumatique, mais il semble que je sois abonné au concept de résilience. Après Résilience de SMOHALLA, voilà Resilient de ERDH, premier album d’un duo formé par Nicolas Pingnelain, rédacteur chez Obsküre Mag, et Emmanuel « Worm » Lévy chanteur de WORMFOOD. Et tout comme SMOHALLA, ERDH va développer ses propres codes musicaux au sein d’une musique avant-gardiste très personnelle. Voilà donc que débarque, sans démo ou aperçu préalable, le premier album de ce duo inventif et original. Au programme, on nous promet du « Cinematic Metal ». Du Metal qui allonge des atmosphères dignes d’OST et des samples ? Pas vraiment…

« Cinematic Metal » est finalement un bon raccourci car la musique de ERDH est tout à fait inclassable. Le ton semble clairement gothique, notamment de par la voix d’Emmanuel toujours marquée du sceau de TYPE O NEGATIVE, cité bien évidemment avec PARADISE LOST comme influence par le duo. La plupart des ambiances, amenées par de nombreux breaks, sont résolument avant-gardistes, faisant intervenir bon nombre de sonorités électroniques, parfois à la limite du trip-hop. Autres influences pour cet aspect : ULVER et MLADA FRONTA. Reste alors le côté Rock/Metal qui va bien évidemment bénéficier de l’apport de grattes saturées, dans un apparat souvent dur mais jamais foncièrement extrême. RAMMSTEIN et NINE INCH NAILS sont cités en ce sens. On pourra encore y trouver d’autres choses, comme un peu de doom moderne, d’autres influs Metal avant-gardiste, du post-rock, du néo-metal atmosphérique à chant murmuré aussi (private joke), bref pas mal de choses au sein d’un mélange cohérent et tout à fait unique. Personnellement ERDH me fait penser à un KHONSU en version « gothique », dans certaines sonorités ainsi que dans la démarche, musicale voire conceptuelle.

Après une intro très mélodique, "Science Affliction" va mettre les riffs à l’honneur. Et quels riffs ! Les compositions de Nicolas sont diaboliquement accrocheuses, que ça soit dans le registre appuyé ou plus mélodique. La voix d’Emmanuel, qui s’autorise ici bon nombre de modulations, surplombe le tout avant que les ambiances, break très ambiant à l’appui, ne se mettent en place au sein d’un morceau direct et immédiat. Resilient va ensuite partir dans une emphase plus goth, notamment de par le ton de chant d’Emmanuel. Rampant et plus lourd, "Pink Circuit" est un morceau prenant qui s’illumine progressivement par de nombreuses incursions électroniques éthérées, ainsi que des riffs assez groovy. Plus sombre, "Oxidized" se pose quant à lui comme un hit, avec des riffs de premier choix, des breaks électro bluffants et un excellent travail vocal. Les guitares vont temporairement disparaître pour "[O.D.]dity in Neverland", un morceau entièrement électronique où ERDH va être au paroxysme de ses expérimentations sonores. Le chant d’Emmanuel et les samples donnent un petit côté hip-hop à ce morceau, ce qui peut rebuter (Emmanuel lui-même dit ne pas être amateur du genre) mais la réussite est au rendez-vous et cette piste totalement en marge du reste est la grosse surprise de Resilient. ERDH va ensuite repartir en « marche arrière » avec le morceau-titre qui met de nouveau le chant (sonnant assez DIARY OF DREAMS sur le début) et les grattes de Nicolas au premier plan, avec un final mélodique génialissime. Après un "Codex Atrox" plus dur (plus Metal ?) et sombre, mais hélas moins convaincant que le reste, Resilient va se clore comme il s’est ouvert, avec un excellent "Sinking" bardé de riffs particulièrement efficaces.

Bénéficiant d’un son aux petits oignons (chant enregistré par Axel Wursthorn, album mixé par Jens Bogren), ERDH signe avec Resilient un premier effort tout à fait remarquable. Le « Cinematic Metal » du duo est assez unique en son genre, et nécessite un certain effort d’adaptation et beaucoup d’écoutes pour en saisir toute l’essence. Il faut aussi apprécier le chant d’Emmanuel, qui montre ici une large facette de ses capacités vocales, mais bien que n’étant point amateur de WORMFOOD ses vocalises au sein d’ERDH m’ont rapidement conquis. Il fait vraiment la force de cet album osé et éclectique, ainsi que les compositions simples mais palpitantes de Nicolas, et bien sûr l’aspect électronique parfaitement intégré à l’ensemble. Ensemble qui n’est peut-être pas encore accompli à 100% (de légers passages à vide sont à signaler, et les morceaux sont peut-être trop longs), mais pour un premier opus il y a déjà de quoi faire. ERDH signe avec Resilient un album plutôt singulier qui devrait plaire sans trop de mal aux amateurs d’avant-gardisteries sur une base Rock/Metal tendance sombre et gothique.

http://erdh.net - 200 visite(s)

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Rédigé par : ZeSnake | 15.5/20 | Nb de lectures : 14428




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Commentaire
T R E N D K I L L
Membre enregistré
Posté le: 20/03/2013 à 20h32 - (106607)
Beau projet, deux bons gars, en espérant que ça avance bien pour eux, j'attends déja la suite !



KURTZ
IP:89.107.173.228
Invité
Posté le: 28/03/2013 à 17h44 - (106743)
Grand et bel album en effet. Après beaucoup d'écoutes il me fait penser (dans l'idée pas dans un collé copié musicale hein) au "Outside" de Bowie : et je précise que c'est un sacré compliment de ma part.
Vivement la suite!

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