Dans la série on exhume bien les morts, je vous présente l’Arlésienne venue de Pologne : Moon. Encore un projet « culte » ! Enfin « culte »… Disons que le premier album sur lequel on pouvait entendre le défunt batteur de Vader, Doc, est sorti en 96. Top crédibilité ! Si on ajoute, que le fondateur et principal membre, Cezar, s’avère appartenir à Christ Agony le pionnier du Black en Pologne, on touche du doigt la classe américaine. Hostie sur la chasuble, Christ Agony a réussi à devenir « culte » chez nous par le seul fait d’être citer aux côtés des Murderdolls par nos grands médias lors d’une précédente attaque envers le Hellfest de nos chers amis si soucieux de la protection de nos petites têtes blondes qui passent leur temps à jouer au docteur dans les vécés de leur maternelle.

Alors, quoi de neuf vieux ? Tu faisais du Black à piou-piou à l’époque ? C’était assez à la mode, non ? Eh bien, devinez ce qui est à la mode en Pologne en ce moment… Et ouais mon gars, du bon gros Death/Black dont le master a fini dans les mains d’acier du studio Hertz ! Au rencard le Bontempi ! Voilà, je pourrais m’arrêter là mais soyons magnanime avec ces revenants surtout que ce n’est pas aussi simple que ça.

Attendez-vous à du riff martial et du trémolo ivöl sur fond de gros blast qui tache, le tout enrobé de Satan sauce piquante. C’est bien beau le « culte » mais encore faut-il pouvoir l’assumer ! C’est bien fait, c’est carré mais ce n’est vraiment pas palpitant. Les morceaux se suivent sans que l’on distingue de quoi s’épiler le fessier au tractopelle. Ca refoule un poil trop le déjà vu pour empêcher l’auditeur d’aller faire une petite partie de Jokari. Il arrive tout de même de se voir rattraper par une soudaine envie de scander certains refrains à la gloire l’ange déchu et on arrive à piocher deux ou trois lignes relativement attrayantes comme l’amorce de "The Book of Fire" ou "Czarny Horyzont" avec son démarrage lourd et hypnotique qui débouchera sur un blast épique aux couleurs d’un péplum. On surprend même dans un coin une tentative aérienne soulignée par une belle mélodie sur le final de "The Book of Fire".

En revanche, le capital sympathie risque de faire grimper sa cote auprès des pensionnaires des maisons de retraite. En effet, le père Cezar n’est plus tout jeune et ses goûts s’en ressentent. Le petit plus par rapport aux collègues est cet aspect vieillot couplé avec un rendu plus crade et vicelard que la concurrence. Ca creuse dans un bon vieux Death agrémenté de soli à l’ancienne. Par moments, ça groove grâce à une vieille louche de Rock’n’Roll typé vieux Celtic Frost. Le pire est que plus les buveurs de vodka font dans l’archéologie, et plus la galette gagne en saveurs, en groove et en efficacité. Enfin, c’est le vieux fond de sauce qui m’a permis de passer outre le caractère incroyablement plat de la rondelle.

C’est ce que j’appelle de la série B. Disque écoutable mais sans relief qui ne trouve le chemin de mes oreilles sales uniquement grâce aux relents de vieux Death qui macèrent dans ces 42 minutes de platitude triste. Un divertissement plutôt léger…


Rédigé par : Dark Rabbit | 11/20 | Nb de lectures : 12376