Mieux vaut tard que jamais non? Certes, confier une interview à un fainéant n'est jamais une bonne chose, mais savourons plutôt l'instant présent, avec cette interview de YEAR OF NO LIGHT réalisée en juin dernier entre deux avalanches de décibels au Hellfest.

Bonjour à vous, et merci pour le set que vous venez de nous offrir... Donc pour attaquer, jouer à l'heure du digestif, avec une musique aussi "festive", c'est pas trop compliqué?
Ho, non, finalement c'était un bon horaire, comme ça on va pouvoir profiter de la journée derrière... On a juste eu à adapter légèrement le set en conséquence, mais en jouant sous le chapiteau, ça se passe bien. Et puis ça permet de réveiller les gens, ceux qui sont encore dans le jus de la veille!

"Nord", votre premier album, est maintenant distribué par Crucial Blast aux States, comment vous êtes-vous retrouvés là-bas?
Oui, donc Crucial Blast ressort l'album aux Etats Unis, mais aussi en Angleterre, et pour le reste de l'Europe. C'est un label que l'on appréciait déjà beaucoup à la base, ça devait faire trois ans qu'on les connaissait via Radar Swarm (NDR:le label de Johan). Et c'est tombé au moment où Overcome s'éteignait, donc c'était l'occasion d'obtenir une distribution plus conséquente. Et les gars ont fait du bon boulot, puisque ça nous a permis d'avoir de très bons retours au niveau de la presse américaine, une bonne surprise.

Paraît-il que vous avez plusieurs splits de prévus pour cette année?
Oui, oui, donc nous aurons:
- le premier avec Rosetta, qui sortira sur Level Plane, en CD et vinyl;
- un qui va sortir, ce sera un morceau écrit en commun avec Fearfallsburning, le même que celui que nous avons joué au Roadburn mais dans une version un peu différente;
- et un morceau que l'on a fait avec Nadja, qui remixera l'un des titres de Nord, ça sortira en vinyl limité. Sur l'autre face, il y aura deux ou trois morceaux que Conifer, Lesbians et Souvenir's Young America, auront composés ensembles. Ca devrait donc sortir d'ici l'été sur Hyperrealist, le label de Baroness.

Sur votre page Myspace vous annonciez "de grandes changements", qu'en est-il?
Julien, notre chanteur, quitte le groupe, du moins pour les concerts, on pense qu'on l'aura encore sur les disques. C'était ici notre dernier concert avec lui. On s'est dit que ça nous permettrait d'évoluer, et du coup on opterait pour une formation à trois guitares et deux batteries. C'est pas un gros changement, dans la mesure où c'était une chose à laquelle on avait songé depuis le début, et là c'est l'occasion ou jamais d'essayer. La voix, ça demeure pour l'instant la dernière inconnue, on ne sait pas encore, il y aurait différentes hypothèses... inviter Emilie de Monarch par exemple... Bref on ne sait pas encore. Sinon ça partirait vers quelque chose de plus drone, plus atmosphérique, plus lourd...
Julien a quant à lui pas mal de groupes qui lui prennent du temps, comme Adam Kesher, et ça lui fatigue la voix, après il y a pas eu de scènes à ce niveau-là... Il en avait un peu marre de hurler aussi. Bref c'est encore un peu le flou quant à la suite, mais on est confiants. C'est le gros bordel, mais ça va!

Et sinon, au niveau des actus de ton label, Radar Swarm?
Donc cette année, pour l'instant on aura eu le "Geisterstadt" d'Omega Massif et le "Mist Through Your Consciousness" de Caldera. Dans ce qui va débarquer sous peu, il y aura Altair Temple un projet guitare/synthé/ordinateur, porté sur les ambiances drones et cie; ou Sunshine Parker, c'est un gars de Toulouse, Grégoire, qui fait une musique un peu sur le même principe guitare+ordinateur, mais plus axée noise à la Fennesz. Y'a Nexus Sun aussi, c'est un projet qui n'est jamais sorti, qu'on a enregistré y'a deux ans et qui était dans les cartons depuis, un duo guitare/ordinateur, tourné vers les nappes de drones.
Et sinon, le LP de Time To Burn (NDR: très classe, cela dit en passant); et on ressort "Galilean Satellites", le premier album de Rosetta, avec Nico de MusicFearSatan en coprod. Ca sera du double gatefold-double vinyl, un pour le disque qui envoie et un pour la facette ambient, avec des couleurs différentes, et pochette faite par Aaron Turner...
On a d'autres projets niveau coprods avec MusicFearSatan, mais on en parle pas trop pour l'instant tant qu'il y a rien de fait...

Revenons sur votre prestation au Roadburn. Comment s'est échafaudé votre collaboration avec FearFallsBurning?
C'est quelqu'un que l'on connaît un peu depuis quelques années, que l'on apprécie, et quand on a joué avec lui et Jesu cet hiver, on s'est dit "Allez pour le Roadburn faudrait en profiter pour qu'on se fasse un truc, quelque chose d'un peu particulier..." Donc on lui a proposé de venir nous rejoindre en live en temps que troisième guitariste, il a dit "okay". Du coup on a bossé un morceau par correspondance, lui avait fait un drone, on a rajouté nos idées par dessus, et puis lorsqu'on s'est retrouvé sur une date à Bruxelles, on a profité des balances pour lui montrer ce que ça donnait.