Gildas Le Pape - SATYRICON par FRANçOIS MONTUPET - 6142 lectures
Interview réalisée par François Montupet, pour VS et A Jeter Prom


Tout d'abord peux-tu te présenter en quelques mots (age, ville d'origine…)
Gildas, 27 ans. Rennais d'origine. Parisien puis Osloien (?) d'adoption. Guitariste et traducteur de formation.


Depuis quelques temps tu es donc le nouveau guitariste Live du groupe Satyricon, peux-tu nous raconter comment en es-tu arrivé là. Il me semble que l'aboutissement de ce projet et le fruit de plusieurs années de travail…
Quelles ont été les différentes étapes afin d'intégrer le groupe ?

En fait je suis un gros fan de Black Metal depuis 1996/1997. Satyricon, Darkthrone et Burzum par dessus tout. Entre 1999 et 2002, j'étais chanteur/guitariste un groupe de thrash/black breton, Morbid Rites, avec Glaurung/Yoann, qui a été batteur dans Enthroned plusieurs années. C'était tout sauf professionnel mais on a passé d'excellents bons moments. Les démos sont devenues « cultes » en quelque sorte dans la scène bretonne, du moins j'ai l'impression. À ce moment-là, j'ai commencé à travailler vraiment la guitare. Le heavy rock, les guitar heroes, etc. Ensuite vers 2005 j'ai déménagé à Paris, où là j'ai fait beaucoup plus de jazz qu'autre chose. J'allais beaucoup dans les jam sessions et j'ai travaillé et appris beaucoup. Je n'avais plus beaucoup de connexions avec le métal, à part en écouter bien sûr, et avoir joué guitariste session avec Snake Eye, un groupe hard mélodique parisien avec Xavier Paladian, un soliste hallucinant malheureusement méconnu. Sinon je suis très pote Guillaume et François des Four Horsemen, LE cover band français de Metallica… Donc pour revenir à ta question j'ai passé les auditions avec Satyricon en avril 2007. Ils ont mis deux personnes à l'essai l'été suivant, et c'est moi qu'ils ont retenu sur les deux ! J'étais évidemment ravi.


Tu appréciais particulièrement ce groupe avant de l'intégrer penses-tu que cela ait été un atout pour toi ?
Oui, évidemment, un groupe est plus enclin à engager un fan de la musique qu'il va jouer qu'une personne venant là juste pour chercher à intégrer un groupe qui tourne. Je pense également que Satyricon est un groupe avec identité visuelle forte, et donc pour lequel il faut afficher une vraie sincérité. C'est quelque chose de plus facile à exprimer lorsqu'on est gros fan du groupe, c'est certain. Et c'est également important pour un groupe d'une telle renommée d'engager des gens fiables de par leur implication à fond dans le projet. Maintenant, le nouveau line-up est rôdé et on a le privilège de partir pour une tournée mondiale de 6 mois !


Comment se passe ta vie au quotidien ? Habites-tu en permanence à Oslo ?
J'habite à Oslo, oui. C'est plus simple ainsi, vu qu'on a beaucoup répété avant la tournée. Ma vie au quotidien ? Hum, mieux vaut pas que tu le saches... Non sérieusement, je peux juste te dire qu'on a eu un rythme de répétitions assez soutenu avant de partir sur la route.


Vois-tu ton intégration dans le groupe comme une sorte de rêve qui se réalise ou plutôt comme l'accomplissement logique de ton travail sur ces 10 dernières années ?
Un peu des deux probablement ?


Comment se passe les relations avec le groupe ?
Ça se passe très bien ! Tout le monde fait son job avec un grand professionnalisme, efficacité et les individus sont vraiment agréables, autant au travail que sur le plan personnel.


Rejoindre un groupe d'une telle ampleur te donne-t-il accès à certains privilèges ?
Oui évidemment, Satyricon est un groupe de renommée internationale, et est très connu en Norvège. J'ai eu la chance de me voir proposer un endorsement par ESP dès mon arrivée dans le groupe, et j'ai depuis obtenu plusieurs deals avec les principales marques de matériel que j'utilise, qu'il s'agisse de médiators (Steinar et moi jouons avec des Dunlop Jazz III), de micros de guitare ou de systèmes wireless. Sinon il y a d'autres avantages ci et là bien sûr. Mais hélas, on paye toujours au supermarché, et on fait toujours la queue dans les aéroports.


Depuis ton arrivée dans le groupe tu as eu l'occasion de donner plusieurs concerts notamment dans des festivals en compagnie de groupes comme Megadeth ou Marylin Manson, quel effet cela te fait d'être au côté de pointures internationales ?
Mais Satyricon est aussi une pointure internationale non ? ;-) Je ne suis pas du genre groupie, mais j'aime bien regarder un peu les shows des groupes énormes comme ça, pour voir ce qu'ils donnent, comment ils gèrent l'espace et les conditions du direct. Mis à part ça, c'est évidemment super pour Satyricon d'être sur les mêmes affiches que des groupes pareils !


Le public norvégien est particulièrement friand du groupe, l’accueil y est-il meilleur ?
Le public norvégien et très attentif à tout ce qui se passe, donc un peu moins participatif peut-être. Satyricon est un groupe très connu en Norvège donc très observé aussi… Mais il ne faut pas généraliser. Par exemple, hier soir à Stavanger, le public était à fond tout le temps !


Parmi les concerts donnés, quel est celui qui t'a le plus marqué et pourquoi ?
Je ne sais pas… il y a déjà eu tellement d'expériences exceptionnelles ! On revient d'Inde tu sais ? Il y a des fans furieux là-bas ! Pour en citer un à froid, je dirais Moscou, qui a le public le plus fou furieux que j'ai jamais vu.


Satyricon était à l'affiche du Hellfest en France, as-tu pris un plaisir particulier pour cette date ? Idem pour Paris et Rennes en novembre qui sont des dates très spéciales pour toi j'imagine.
Oui, c'était génial de pouvoir jouer devant plein de potes ! J'ai d'ailleurs bien hâte des concerts français, et plus particulièrement Rennes et Paris bien sûr puisque ce sont les villes où j'ai vécu et je sais que plein de monde que je connais sera présent. Tout comme Oslo demain d'ailleurs !


La tournée a démarré, elle va être plutôt conséquente et mondiale, comment te prépares-tu physiquement ?
On a tous une/des activités physiques régulières dans le groupe pour être bien en forme et maximiser nos performances sur scène, mais aussi améliorer nos facultés de récupération. Les shows de Satyricon sont vraiment très physiques, il faut donc veiller à se préserver si on veut donner le meilleur chaque soir !


Enfin, peux-tu nous dire ce que tu joues en ce moment ? Ce que tu écoutes ?
Je joue Satyricon bien sûr, mais autrement c'est principalement du jazz. Je suis fasciné par John Coltrane pour ce qui est du hard bop (c'est du saxo pour ceux qui ne connaissent pas), et Frank Gambale comme guitariste jazz fusion… les choix de notes et de couleurs de ce type sont incroyables. J'ai aussi été très fortement marqué par Serge Krief à Paris, avec lequel j'ai pris plusieurs cours. Il m'a tout simplement montré la voie, ou comment faire le lien entre ce que je savais faire en métal et en jazz… et donc créer mon propre style. Je travaille beaucoup à développer mes propres idées et principes harmoniques. Je joue aussi toujours du heavy rock (Ozzy Osbourne, Racer X, etc.). Zakk Wylde reste d'ailleurs un de mes guitaristes préférés, surtout les « early years ». Sinon, je n'écoute pas grand-chose ces temps-ci, quand j'ai le temps je joue ! Mais d'une manière générale, du black metal, du rock et du jazz. Ces derniers temps, c'est j'écoute surtout Aura Noir, Turbonegro, Ozzy et Pink Floyd.


Le mot de la fin ? Merci maman ?
Et bien merci à toi pour l'interview, et à tous ceux qui viendront aux concerts sur cette tournée qui s'annonce démente. On a commencé hier à Stavanger et comme je disais c'était la folie totale ! Ce soir on est à Bergen (on stage dans 1h30) et j'espère que ça va être aussi bon. Satyricon a un des ses meilleurs publics en France... à vous d'entretenir cette réputation ! Et rendez-vous sur place pour discuter avec ceux qui le souhaitent.


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