On en a parlé de DAGOBA ces derniers temps avec un "Face the Colossus" plutôt controversé. Aujourd'hui, il était temps de leur donner la parole et de faire un petit point. Werther répond à mes questions...

Salut Werther! Ca fait plusieurs semaines que la tournée "Face the Colossus" a débuté. Tu peux nous donner tes premières impressions à chaud après ces quelques dates?
Tout d'abord , très content de repartir en tournée, d'être sur la route afin de faire découvrir ces nouvelles chansons. Et puis surtout de croiser les gens, de pouvoir échanger, passer du bon temps avec le public et sur scène. Les 1ères dates se sont extrêmement bien passées avec des ambiances très chaudes, on a vu surtout un public composé de fidèles qui connaissaient toutes les chansons, les paroles, donc à la fois surpris et plus que prometteur car ça donne encore plus d'envie et de tout donner, d'être à fond; ça donne un avant-goût de ce qui nous attend quand on va vraiment rentrer dans le vif du sujet car à partir de fin octobre, nous rentrons dans un rythme très soutenu au niveau de la tournée.

Peux-tu nous donner une petite description de comment se déroulent vos journées en tournée?
Oh, ça se passe le plus simplement du monde, on a souvent du trajet à faire. Dès l'arrivée à la salle ou sur le festival, on investit les loges, notre équipe s'occupe du montage du backline : batterie, vérification des guitares et des basses, réglages du son et de la lumière, une fois ce montage terminé, nous faisons nos balances pendant une bonne heure, et passons énormément de temps à ce qu'aucun détail sur scène ne vienne perturber le concert. Nous travaillons avec notre équipe technique depuis le début de la précédente tournée et une très grande confiance s'est installée. Ils savent exactement ce dont nous avons besoin et pour que tout le monde soit à l'aise sur scène. Ensuite, chacun s'occupe à sa manière : visiter la ville dès que le timing nous le permet, mais l'attente du concert prédomine et il faut très souvent s'armer de patience, donc on est souvent sur internet ou sur une console de jeux afin de tuer le temps avant le concert.

Comment avez-vous abordé ces premiers concerts: plutôt sereins ou anxieux?
Je pense que c'est un mélange des deux. Des questions, tous les groupes s'en posent des milliards avant une nouvelle tournée, du moins je l'espère. Mais toutes ces interrogations permettent de ne pas stagner , de ne pas camper sur ses positions et ses acquis. Ca permet surtout de garder une objectivité et d'avoir un sens critique vis-à-vis de la qualité des concerts, car le plus important réside dans le fait que le public et le groupe doivent sortir à la fin du concert avec la pêche et dans le fait d'avoir partagé quelque chose, ou d'avoir passé un moment agréable.

Comment avez-vous préparé cette tournée?
Dès la fin de l'enregistrement, nous nous sommes mis à reprendre les répétitions sur un rythme assez soutenu. Malheureusement, Shawter s'est cassé le coude pendant l'été ce qui a ralenti les répétitions. Nous avons beaucoup réfléchi à la set list et à l'ordre des morceaux car au bout d'un moment, il faut faire un choix et virer des chansons. Donc c'est toujours sujet à beaucoup de débats! Enfin, on a terminé toute cette phase par une grosse résidence sur Montpellier au Rockstore. Donc au final tout s'est enchaîné assez rapidement et ce n'est pas plus mal.

Qu'aimes-tu le plus quand vous êtes en tournée? Le moins?
Le concert en lui-même est vraiment la chose la plus excitante. Le fait de côtoyer différentes cultures, de voyager, toutes ces choses qui font le charme d'un pays, de voir autre chose que ce dont on est habitué dans notre vie de tous les jours. Le pire est vraiment l'attente entre 2 concerts et ces longs trajets harassants.

Tant qu'on parle de live, quel est ton meilleur et ton pire souvenir de tournée et/ou de concert?
Mon meilleur souvenir est sûrement le concert avec Metallica en Espagne, sur une scène immense. Une foule à perte de vue, c'est un sentiment qui te donne des frissons dans le dos. Je me souviendrai toujours de la réaction de cette foule qui a chanté le nom du groupe pendant plus de 5 minutes. Mon pire souvenir a été assez brutal... J'ai vécu la perte de mon père alors que nous étions assez loin, lors d'un concert, et ça a été assez troublant pour moi. Mais ça, je pense que tout le monde peut assez aisément le comprendre. Nous étions rentrés aussitôt sur Marseille.

Venons-en à la raison de cette fameuse tournée: "Face the Colossus". On a pu lire à droite à gauche des critiques très diverses, entre déception et enthousiasme. Deux-trois semaines après sa sortie, avez-vous eu des retours (mais du public cette fois)
quant à ce nouvel album?
On a eu énormément de retours, que ce soit par les concerts , internet... Et les gens sont vraiment surpris par la tournure de certaines chansons, ça c'est clair. C'est un album assez intense et un laps de temps est, je pense, nécessaire pour bien saisir là où nous avons voulu amener les auditeurs. Après, la patte du groupe est bien présente, les gens la reconnaissent. Bien évidemment certains ont pu être déçus car dès qu'ils entendent quelque chose de plus mélodiques, ils se disent: "ça y est, ce groupe est parti du côté obscur!".
Mais là, nous le voyons, tout le public qui reprend les refrains pendant les concerts. Je pense que c'est sur la durée qu'on pourra voir si le public va apprécier ces nouveaux morceaux. Mais ils semblent déjà être adoptés. Et si ce n'est pas le cas, nous nous efforcerons par les concerts de les rassembler à notre cause.

Pour "What Hell is About", j'avais déjà noté une production très compressée. Aujourd'hui, l'écoute de "Face the Colossus" laisse un peu la même impression. Penses-tu, avec le recul, que Tue Madsen était le bon producteur pour "Face..."?
Nous souhaitions vraiment travailler avec Tue. Dès la fin de l'enregistrement de "WHIA", nous avions convenu de retravailler ensemble, nous estimons énormément son travail et réciproquement , il adore le groupe. Son mode de fonctionnement nous correspond complètement et il est très dur de trouver, à ce niveau-là, un producteur qui s'adapte au groupe et à ses demandes tout en proposant ses idées. Nous entretenons vraiment une relation de confiance et qui se ressent de plus en plus. Il te pousse à être le meilleur dans tout ce que tu entreprends et ça, c'est ce qu'il y a de plus dur à trouver.

Mais vu la dimension symphonique de vos nouveaux titres et la multitude de couches sonores, pourquoi ne pas vous être tournés plus vers des producteurs ayant réalisé des albums très difficiles à accoucher sur le papier de par la multitude de couches
sonores mais avec un son à la clarté bluffante au final (je pense ici au "Puritanical Euphoric Misanthropia" de DIMMU BORGIR par exemple)?
Pour la comparaison avec Dimmu Borgir, on rentre dans des termes plus techniques, car nos instruments sont accordés d'une manière plus grave et il est toujours plus difficile de faire sonner tout ça avec toutes ces couches sonores. Je mets donc au défi chaque ingé son qui sommeille en nous de faire sonner tout ça.

Si cette question était un droit de réponse à tout ce que tu as pu lire comme critiques sur "Face..." et qui t'a un peu saoulé, que dirais-tu aux détracteurs de DAGOBA?
Mais ça ne m'a pas dérangé le moins du monde!!! Je constate juste par moment que quoi que l'on puisse faire pour certains, ça sera toujours de la merde. Donc une fois ce sont les chansons, ensuite ça sera l'attitude, et puis ça finira par le son... Il y a toujours un truc, donc ça arrange certains de nous critiquer et puis c'est très à la mode. Après pour ceux à qui ça ne plaît pas ou qui n'accroche pas au nouvel album, je leur dirais de venir sur la tournée et de se faire un avis dessus. Au final, advienne que pourra, mais au moins nous pourrons leur montrer ce que le groupe a dans le ventre et que "Face the Colossus" est une autre facette du groupe, mais avec les mêmes ingrédients. Certains sont certes plus prononcés ou inédits, mais pourquoi stagner et s'enfermer dans un style typé? Tout groupe a besoin d'évoluer et avec cet album, nous avons ouvert une voie plus mélancolique par moments. Enfin, si vous pensez que nous nous soucions des quelques avis de cette intelligentsia bien pensante de la confrérie qui reste postée derrière son écran, qui va aux concerts sur Youtube et Dailymotion, qui a sa discographie sur Myspace et sur son disque dur, bref tout un spectacle vivant de marionnettes, je pense qu'on a pas les mêmes racines qui font que nous aimons la musique et surtout le metal.

La sortie de "Face..." a été retardée de quelques semaines pour un problème à la production du CD. Peux-tu nous donner quelques détails concernant ce retard?
Ouh là , c'est un enfer! Vraiment... Je ne suis pas au fait de tous les détails techniques, mais je sais que c'est quelque chose de vraiment emmerdant. Apparement, il y a eu beaucoup de soucis au démarrage chez certains. Le cerveau a dû se déconnecter pendant un petit moment! A cela est venu s'ajouter des erreurs des entreprises qui réalisent les digipacks et qui ont monté par 2 fois le digipack à l'envers. Bref, on nage en plein délire, et cela fait qu'énormément de gens ne trouvent pas l'album en magasin. Cela a énormément retardé la sortie de l'album, en France mais aussi à l'étranger puisqu'il ne sortira que courant novembre pour l'Europe et les USA. Donc là nous n'y pouvons rien et nous nous excusons sincèrement de tout ça. Nous subissons ces erreurs et c'est très frustrant d'entendre les gens ou de recevoir des centaines de mails nous demandant pourquoi leur magasin n'a pas reçu les albums. Tout est en train de se régler progressivement mais on ne s'attendait pas vraiment à tout ça.

L'artwork voire même le titre de cet opus dégagent une image très heroïc-fantasy qu'on imaginait pas spécialement proche de l'univers de DAGOBA. Peux-tu nous donner quelques explications quant au choix du graphiste qui vous a fait cette pochette, de la
thématique de celle-ci et du choix de ce titre, que certains ont jugé presque prétentieux?
L'artwork est en fait une peinture du graphiste Cecil KIM, qui est le concepteur du jeu video "God of War" entre autre. Shawter est un grand fan de ce jeu et voulait absolument que l'on travaille avec lui. Michael de Season nous a mis en relation avec lui. Nous avions en tête quelque chose qui colle avec la musique, d'assez épique, qui traite de l'immensité et qui puisse avoir un côté très martial. Nous lui avons demandé de traiter l'image avec le titre de l'album. Cecil est devenu un grand fan du groupe depuis et il a réalisé quelque chose au-delà de nos espérances! Jamais nous n'aurions pensé avoir quelque chose de si proche ou qui colle autant. Alors ça peut surprendre de voir cette image sur du Dagoba de prime abord , mais je pense que l'artwork épouse parfaitement le concept de cet album.
Par rapport au titre, nous ne nous sommes jamais placés dans l'optique d'être le colosse, mais toujours d'être face à lui. Après chacun l'interprète à sa manière! Mais là, je pense que c'est très français comme réaction car sur toutes les interviews à l'étranger, les gens ne l'ont pas du tout vu de cet œil-là. Je pense que nous avons voulu transmettre par ce titre que malgré toutes les difficultés, les tempêtes que l'on peut traverser dans la vie, nous nous devons de surmonter ces aléas. On en arrive sur un thème assez général, qui est le résultat ou le constat d'une période assez sombre. Celui que l'on ne peut se laisser abattre par un événement douloureux.

Vous avez sorti votre opus dans un format digibook très luxueux et soigné. Pour toi, est-ce que ce genre de produits peut contrer l'effondrement de l'industrie du disque où est-ce que vous avez fait ça par pur plaisir personnel?
Je pense que ça vient dans la plus pure tradition de faire plus qu'un simple CD. Nous avons toujours proposé quelque chose d'assez original sur les différents albums. Notre label nous a soumis plusieurs idées de format, et c'est vrai que celui-là permet d'apprécier à sa juste valeur l'objet. Mais même la version normale est un peu spéciale, donc en tant que vrai collectionneur, il est toujours important de proposer quelque chose pour les formats des albums. Après pour ce qui est de nature à renforcer l'industrie ou pas, honnêtement, ça doit limiter sûrement la casse. Il faudrait demander aux labels , ce sont eux qui sont les mieux placés pour y répondre.

DAGOBA souffre-t-il aujourd'hui du téléchargement illégal ou est-ce quelque chose qui ne vous dérange pas plus que ça?
C'est très difficile de parler de souffrir. Je n'irais pas jusque-là, mais sans hésitations, ça fait beaucoup de mal à tout le monde. Ca a connu un tel boom depuis ces 3 dernières années qu'il est compliqué de savoir ce qu'il en est. Il faut savoir que la conception d'un album coûte très cher et malheureusement, à part parler de vol, je ne vois pas de quoi il s'agit d'autre. Donc on peut être amener à découvrir via le net, mais on est rentré dans un cercle vicieux ou la musique d'un artiste est pillée. Je comprends qu'il n'est pas évident de s'offrir tous les albums -les bourses de tout le monde ne sont pas sans fond- et que ce sont souvent les magasins revendeurs qui se goinfrent et non pas les groupes. Mais je connais peu de gens qui travaillent, qui se donnent sans compter et qui sont prêt à offrir leurs services gratuitement à tout le monde. Je vois mal les gens faire leur courses et se faire piller leur nourriture par le 1er venu comme c'est le cas actuellement pour la musique. Tout le monde trouverait ça scandaleux, mais c'est presque devenu la normalité en ce qui concerne la musique. C'est très dommage car systématique, d'autant plus que personne ne fait rien pour protéger les artistes. Dans le fond, je rigole doucement quand je vois crier au génie quand un Trent Reznor -que j'apprécie plus que tout- met gratuitement à disposition sur le net son album mais en vendant l'édition collector à 300 dollars!!! Ce n'est que du marketing pur et dur et de la promo gratuite! Pareil pour un Radiohead... Ces gens ont juste trouvé le moyen de contourner le système qui ne leur convenait pas pour gagner plus d'argent en soulignant leur plaisir personnel. Si c'est pas du foutage de gueule, je ne sais pas ce que c'est.

Venons-en au contenu musical à proprement parler... On note une certaine progression dans l'écriture de vos nouveaux titres qui sonnent toujours lourds et massifs mais avec un côté mélodique très prononcé et des tempi moins rapides. Doit-on y voir une
évolution définitive du style DAGOBA vers quelque chose de plus accessible ou est-ce que cet album signe pour vous une sorte de point d'orgue à vos aspirations mélodiques, annonçant un DAGOBA beaucoup plus brut pour la suite?
Je pense que cet album est une étape. Nous avons aspiré à quelque chose de plus mélodique, de plus mélancolique. Nous avons voulu nous ouvrir et faire découvrir le groupe sous un autre aspect, quelque chose de nouveau pour les gens. Je ne pense pas que nous ayons donné une version édulcorée du groupe. Et définitivement, nous allons radicaliser nos propos et notre musique. Mais ne comptez pas sur nous pour faire quelque chose dans le moule d'une mode trendy, fashion ou quoi que ce soit! Nous avons voulu montrer un côté très mélancolique de notre musique comme je l'ai dit, mais je pense que nous nous préparons pour la suite à quelque chose de plus radical. Et le dernier titre pourrait être un avant-goût de ce qui pourrait suivre.

Prenons un titre comme "World in Between". N'avais-tu pas peur, au moment de sa composition ou de son enregistrement, que le public de DAGOBA risque de ne pas se retrouver dans cette approche musicale?
La composition de cet album s'est vraiment faite sans heurts, sans confrontations susceptibles d'ammener des discussions interminables. Nous avons toujours voulu incorporer une chanson plus calme ou une ballade. Nous sommes des grands fans et nostalgiques de ces albums de hard rock qui comportait une ballade. Et nous avons senti que c'était le moment, que nous étions capables de faire une chanson comme ça qu'il était temps pour nous d'exprimer autre chose que ce que nous avions pu proposer par le passé. C'est une de nos chansons favorites sur l'album et je pense que les gens vont vraiment l'apprécier.

Les orchestrations de "Face the Colossus" sont extrêmement riches et mises en avant. Etait-ce volontaire d'accentuer le côté très symphonique de votre musique? Pourquoi avoir fait ce choix?
Tu sais, le côté symphonique était déjà très présent sur de nombreux morceaux de "WHIA". C'est juste une évolution logique pour nous de mettre en avant ce côté-là de notre musique sur cet album. Vu que nous avons voulu jouer beaucoup plus sur les ambiances, sur les thèmes des nouvelles chansons, c'est un choix délibéré de mixer ou de mettre un peu plus en avant ces parties précisément. Mais la 2ème partie de l'album reste moins symphonique, plus directe. On a donc essayé de mixer toutes les facettes de notre musique. Nous adorons ce côté riche et puissant grâce aux orchestrations qui donnent plus de dynamique et quelque chose de plus en plus vivant.

Deux grosses nouveautés pour Shawter: son chant est de plus en plus mélodique et il tient dorénavant la guitare en live. Etait-ce un désir qu'il avait depuis longtemps ou bien s'y est-il mis par la force des choses?
Pour la guitare, c'est quelque chose qui nous trottait dans la tête depuis un moment. Lui aussi avait ce désir d'en jouer mais pas pour doubler des plans rythmiques, plus dans le but d'apporter une autre touche. Et il a énormément travaillé pour y arriver. Pour ce qui est du chant, il s'est concentré sur quelque chose qu'il avait envie d'exploiter au maximum, ne pas hurler pour juste hurler en se disant que les clichés du metal nécessitent ça. Il a réalisé des choses incroyables sur cet album et cela s'entend clairement. C'est toujours dans un souci de tirer le groupe vers le haut et de marquer les gens avec nos chansons. Et ce même si les gens considèrent qu'il doit hurler et attendent ça de notre part.

Plusieurs mois après son enregistrement, "Face the Colossus" est-il un album dont tous les membres du groupe sont fiers où est-ce que certains d'entre vous se retrouvent un peu à suivre la direction artistique du groupe bon gré mal gré?
Aucun membre n'a subi ou traîné la patte sur la composition de ce nouvel album, tout s'est vraiment passé sans aucune prise de tête et c'est la 1ère fois où nous étions tous à 100% sûr de là ou nous voulions amener le groupe avec cet album. Je vois ce que tu veux dire, mais c'est un choix artistique assumé d'un groupe qui sait exactement où il veut en venir et comment l'amener. Nous avons pu passé du temps à discuter sur ce à quoi nous aspirions avec cet album car les riffs et chansons sont tombés à une vitesse grand V. Nous étions persuadés d'avoir enfin quelque chose de plus intime, d'être au plus proche de ce que le groupe voulait vraiment dire à travers sa musique.

J'ai cité PANTERA, SLIPKNOT, KILL II THIS, MACHINE HEAD et FEAR FACTORY pour évoquer les éventuelles influences de vos nouvelles compos. Te retrouves-tu dedans?
Oui à peu près, tu peux en enlever certains quand même mais par contre tu peux rajouter clairement Metallica. Après, je me retrouve dans les influences que tu as citées, même si mes goûts ont évolué. J'écoute beaucoup plus de choses torturées et je suis très très fan de NIN, Ministry, Dresden Dolls, White Zombie ou de choses plus extrêmes comme Satyricon, Superjoint Ritual, Behemoth, Septic Flesh.

Après un EP et trois albums, DAGOBA semble avoir marqué la scène metal en France, à tel point que certains groupes vous citent aujourd'hui comme influence. Est-ce une fierté pour vous ou bien quelque chose qui pourrait vous déranger?
Honnêtement, on est toujours les mêmes personnes. Le truc, c'est qu'on a passé énormément de temps tous les 4 ensemble sur la route, dans des tourbus, dans les galères -et on en a eu des milliards!!!-, les joies, ... On a construit ce groupe vraiment de notre propre sueur et encore aujourd'hui nous travaillons sans arrêt. Après, on ne s'est jamais tiré la couverture ou fait de gargarisme à se dire on en est là. On sait exactement d'où on vient: Sud est de la France, Marseille. Rien ne permet de t'aider ou de te dire que tu vas faire du metal dans cette ville. Et rien n'est fait pour aider un groupe de rock ou de metal. Par contre, pour les musiques populaires, c'est l'eldorado du n'importe quoi! Mais le fait d'apprécier de jouer tous les 4 ensemble et d'avoir la même passion, sortir des albums, faire des tournées partout, c'est un rêve, donc on s'estime plus que contents de pouvoir jouer et de faire Dagoba. Au final, on ne s'attarde pas trop à ça, ça fait plaisir de l'entendre mais on ne cessera pas de penser que la personne doit parler d'un autre groupe que nous.

On sait que Franky a un projet parallèle, BLAZING WAR MACHINE. Existe-t-il d'autres projets parallèles des membres de DAGOBA? Si oui: quelles raisons vous poussent à jouer dans d'autres groupes? Si non: est-ce quelque chose qui vous tenterait?
A ma connaissance, seul ce projet existe, je ne pense pas qu'il y ait d'autres projets en cours en plus de BWM. Ils ont sûrement envie de s'exprimer dans un style plus extrême que Dagoba. Après, je ne suis pas au fait de tout ce qu'ils font, je n'ai pas trop le temps de m'en occuper car le groupe laisse très peu de temps libre. Je préfère garder du temps libre pour ma famille et ma copine. Leurs emplois du temps sont bien chargés et Franky assure énormément de Master class , c'est une chose qui lui plaît et je pense qu'il aime le côté pédagogique de la chose.

Une tournée est la bonne occasion pour le public mais également pour le groupe de découvrir des nouveaux talents. As-tu été marqué par certaines de vos premières parties? Si oui, lesquelles?
Effectivement pour ces groupes, c'est un bon moyen de montrer ce qu'ils savent faire, de jouer dans une salle plus grande que d'habitude devant beaucoup de gens. J'ai beaucoup aimé JARELL, TANK et THE OUTBURST qui, je pense, en continuant sur cette lancée et s'ils persévèrent, vont posséder d'ici peu le bagage pour faire quelque chose de très intéressant. Mais il y en a tellement d'autres que ma liste est un peu réduite par rapport à la réalité! Le talent est là, et les expériences, même les plus difficiles, forgent le caractère et surtout indiquent les exigences et la rigueur nécessaire pour faire que sa musique va être appréciée. Donc c'est un chemin semé de barrières sans fin mais c'est tellement excitant.

DAGOBA est prêt à affronter l'Europe, ça, on le sait. Mais comptez-vous tentez votre chance aux USA à l'instar de GOJIRA?
C'est effectivement quelque chose qui nous tient à cœur et un territoire où l'on a envie d'aller jouer. Après, tout est une question d'opportunité. Nous avons manqué d'y aller la 1ère fois avec In Flames car nous aurions dû à la base faire leur tournée US, mais les délais pour les visas auront eu raison de nous. Au final on a fait la tournée européenne avec eux et Sepultura. La 2ème fois, c'était avec Devildriver, mais là, c'était plus pour une question de planning, vu que le studio était réservé avec Tue Madsen et on était dans l'impossibilité de faire machine arrière. Mais ce n'est qu'une question de temps à mon avis, du moins je l'espère.

Qu'est-ce que l'on peut vous souhaiter de mieux pour les mois à venir?
Beaucoup de concerts, et surtout du plaisir car c'est toujours le leitmotiv: en donner et se faire plaisir.

Voilà, je vais enfin te libérer ;-) Avant cela, deux petites choses... Peux-tu:

- Nous donner la playlist du "Tourbus" de DAGOBA ou quels albums vous écoutez le plus à longueur de journée tous ensemble?
Il n'y a pas d'albums en particulier qui tournent en boucle dans le bus. Nous écoutons très souvent les maxis ou les albums des groupes de 1ère partie. Sinon Francky est le préposé aux compils! On y trouve de tout avec le but que ça donne la banane et que la chanson nous donne envie de chanter (en même temps c'est assez rare car le moment est souvent propice à une prolongation de la nuit ). Mais on retrouve souvent du Guns N' Roses, Manowar, Skid Row, beaucoup de glam, un peu de heavy, peu de choses prise de tête en somme. Ca nous donne souvent envie de délirer, discuter et boire un verre ensemble.

- Laisser un petit message à tous les lecteurs de VS...

Merci à vous pour votre soutien et à très bientôt en concert.