- GOJIRA par VSGREG - 4354 lectures
La fin de l'été est toujours accompagné des sorties de nombreux albums attendus par le petit monde du métal prêt à se battre pour le titre de l'album de l'année.
Parmi ces disques figurent en bonne place le nouvel album de GOJIRA dont l'interet dépasse les frontières françaises au point que l'on puisse parler de phénomène.

Nous avons demandé à plusieurs membres de groupes français de donner leur point de vue sur la montée en puissance du leader actuel de notre scène métal.



Quel regard portes-tu sur le phénomène GOJIRA qui touche actuellement le monde du métal au niveau international ?
Mick (DESTINITY): Je suis très heureux pour eux car ils méritent réellement ce succès et ça fait plaisir de voir qu'un groupe de Metal Français arrive à un tel niveau !

Olivier (BENIGHTED): Je suis super heureux pour eux. C'est quand même fou, qui l'aurait cru il y a de ça 5ans. Des groupes énormes de tous les pays qui font l'éloge de petits français…. Alors aujourd'hui je suis sûr que certains se servent de Gojira en les citant dans les interviews pour la France pour faire leur promo ici, mais quand tu vois Max Cavalera le faire alors qu'il n'a pas besoin de ça, je dis chapeau Gojira ! Mais tout ça c'est mérité.

El Worm (WORMFOOD): Je revendique ma distance par rapport à l'univers "metal", que je fréquente peu, et qui me fréquente peu en retour. Je ne suis donc pas la personne qui pourra parler de Gojira avec le plus d'érudition! En revanche, en tant que défenseur militant de la culture musicale francophone, je suis toujours heureux de voir des groupes français percer à l'étranger, collaborer avec de grands noms... En l'occurrence, plus qu'une "percée", c'est effectivement devenu un phénomène durable.

Laurent (TAO MENIZOO): Un regard plutot positif pour ce qui concerne le metal français à l'étranger : la France passe plutôt pour être à la traine (problème de visibilité ? de crédibilité a-priori ? manque de volonté des maisons de disque et labels de jouer l'exportation ?) et le succès de Gojira pourrait permettre à l'étranger de s'intéresser à notre scène qui selon moi ne démérite pas vis à vis des scènes étrangères.

Mike (KRONOS): Franchement je vois ce combo comme n'importe quel autre groupe qui marche.
Pour moi il ne s'agit pas d'un phénomène mais plutôt d'une belle réussite en termes de groupe. Evidemment en France c'est rare de voir des groupes s'exporter vraiment. C'est sans doute pour ça que certain parle de phénomène. A L'échelle française peut être alors mais ça ne va pas plus loin me concernant. En gros je me prends pas la tête, le groupe marche c'est cool, moi j'aime plutôt pas mal, c'est Français c'est bien aussi et basta.

Guillaume (KLONE) : Je suis content pour eux, ils le meritent bien. Ils sont une fois de plus la preuve que la musique n'a pas de frontières, ou du moins qu'elles sont possibles à franchir. J'attends impatiemment de voir ce que donne le nouvel album ; j'espere que je serai surpris !

Nutz (ZUBROWSKA): Salutations de la part des saucisses (de Toulouse bien entendu) ! Je ne m'étendrai pas sur le sujet par peur d'être mal interprêté. Ca fait juste plaisir de voir enfin un groupe français réunissant autant de qualités artistiques (pardonnez-moi l'expression) se sortir le doigt pour aller voir ailleurs s'ils y sont. Toucher le monde du métal au niveau international ne s'improvise pas.


Comment expliques-tu le succès du groupe ?
El Worm (WORMFOOD): Une redoutable efficacité technique, un caractère engagé qui se distingue des revendications "metal" habituelles, une imagerie tribale singulière... Je crois aussi qu'il y a quelque chose de fondamentalement entraînant dans leur musique, un "plus" rythmique qui a le pouvoir de galvaniser le public en live. Et par dessus le style en lui-même, je suis persuadé qu'il y a derrière ce succès beaucoup de travail et de persévérance.

Olivier (BENIGHTED): Comme tout succès il y a une part d'explicable et une part de non explicable. Pour la première partie, je dirai que Gojira ce ne sont pas des nouveaux venus. Ils ont commencé comme tous les groupes avec des plans galères, puis à force de boulot et d'un investissement énorme, ils ont fait leur trou grâce à une musique composée d'un mélange inédit d'influences (Morbid Angel et Meshuggah pour moi) et une maîtrise instrumentale et scénique sans faille. Je les ai vus plusieurs fois sur scène et rien n'est laissé au hasard. Ils sont bons et ont su bien s'entourer. Pour la seconde partie, il s'agit du facteur chance : être là au bon moment et au bon endroit. Mais la chance, on la provoque, donc tout ce qu'il leur arrive, ils ne le doivent qu'à eux-mêmes.

Mick (DESTINITY): Le groupe a tout simplement sorti de très bons albums et je pense que le management n'y est pas pour rien non plus ! C'est un groupe qui a beaucoup travaillé et qui a su correctement s'entourer, c'est très important dans la vie d'un groupe.

Laurent (TAO MENIZOO): Très sincèrement, en toute rigueur, je ne me l'explique pas car sinon, j'en identifierais les ressorts, les tenants et les aboutissants et je m'empresserais des les appliquer à mon groupe !!
En outre, je ne connais pas le groupe de l'intérieur. J'imagine que leur succès est le résultat d'un gros travail et d'une grosse implication de chacun des membres...Mais d'autres groupes se donnent autant à fond sans le même succès...Donc ?? Une part de chance sur certaines opportunités ? L'effet "le bon groupe au bon endroit au bon moment" ?...

Mike (KRONOS): Tout simplement parce qu'en plus de jouer bien, le groupe ne laisse rien au hasard. La démarche est ultra pro et le style fonctionne. Ils se sont donnés d'emblé les moyens de réussir. Je pense qu'en musique le niveau des musiciens est aussi important que les objectifs qu'on se fixe et les moyens qu'on met en œuvre pour les atteindre. Voilà, il suffit de voir le groupe une fois en live pour s'en rendre compte : ça joue, y a du son, des lights, un show rodé etc.

Guillaume (KLONE): Tout d'abord la musique est de grande qualité et elle sort des tripes. Ces mecs ont vraiment un pur feeling ! Il y a une symbiose parfaite entre les membres du groupes et quand on les voit en live, il y a une sorte d'aura qui se dégage. Sur certains passages en live ça met le public en transe.
A coté de la musique, il ne faut pas oublier le boulot monstre de Richard Gamba et d'Emma ; et pour développer un groupe à l'étranger il faut investir un minimum d'argent... La magie de la musique ne fait pas tout !

Nutz (ZUBROWSKA): Pour ma part, ce succès est dû à un travail de longue haleine. Cela commence à faire un sacré bout de temps que ces messieurs sont sur le terrain. Déjà, dès les premières démos, on notait une cette rigueur dans la façon de construire leurs compos et une précision de jeu évoquant une certaine conscience professionelle les faisant sortir du carcan "musiciens du dimanche". Ils ont maintenu le cap, en considérant les "erreurs" de jeunesse basées sur le manque de personnalité que peut avoir un groupe à ses débuts. On s'influence de ce dont on est friand, puis on creuse, on cherche, on "grandit", on se rode, on écume les scènes pour enfin se forger une identité propre. Cela demande du temps, du travail et de la persévérance pour arriver à faire son trou, mais c'est pour ma part, irréalisable sans un minimum de talent au départ. Vient s'ajouter la notion de sincérité qui caractérise GOJIRA. Ils ne sont jamais trahi tout en s'ouvrant à de nouveaux horizons afin d'enrichir leur art. Je ne pense pas parler de génies, mais de gens doués et intelligents dans leur façon de travailler, qui se sont donner les moyens d'arriver à leurs fins.


Crois-tu que la scène française puisse bénéficier de retombées liées au succès du groupe ?
Mike (KRONOS): Oui je pense car ca peut donner l'idée aux fans de GOJIRA de se pencher plus sur la scène française. De toute façon, ça ne peut pas être négatif que d'avoir un groupe français qui fonctionne et s'exporte. Ça bonifie forcément la scène francophone.

Guillaume (KLONE): Oui en partie ... Disons que les labels étrangers sont plus attentifs à ce qui se passe dans notre pays ; la presse aussi. Ensuite pour le public je pense que c'est une question de temps ; mais si il y a des bons groupes, ils finiront bien par exploser à un moment ! Il ne faut pas oublier que la route peut être tres longue.

Nutz (ZUBROWSKA): Pas vraiment.Ce n'est pas parce qu'il y a enfin un groupe de chez nous qui plait à l'étranger que tout le monde va se mettre à manger français. Le succès, ça se mérite, ça se provoque, où cela peut venir en "mangeant des sexes" à tout va. Certes, cela ne peut faire aucun mal, mais je ne crois en aucun cas à la reconaissance soudaine de la scène française. Si on était à la hauteur des ricains, suédois ou autres, ça fait bien longtemps que ça se saurait.

El Worm (WORMFOOD): Si les labels commencent à s'intéresser à l'ensemble de ce qui se produit en France, aux différents courants représentés chez nous, oui. Il y a vraiment un vivier de groupes innovants dans notre pays, avec une démarche professionnelle et des ambitions fortes. Après tout, beaucoup de groupes de notre entourage direct ont été signés à l'étranger (Ataraxie, Funeralium, Herrschaft, Carnival in Coal...), à commencer par nous! Cela révèle bien une certaine curiosité envers la "french touch". En revanche, si les maisons de disques s'obstinent à ne signer que des "Gojira-like" parce que "c'est ce qui fait vendre", non, à mon sens, ça n'aura pas de grandes retombées.

Olivier (BENIGHTED): Peut-être… C'est sûr que ça a changé le regard de l'étranger sur la France, mais les réputations sont tenaces…. Toutefois, je trouve que, depuis quelques années, le niveau en France s'est hissé à celui des autres pays les plus compétitifs. Et les groupes français sont de plus en plus demandés à l'étranger sur de gros festivals. Mais si d'autres groupes arrivent à avoir la même renommée que Gojira, ils ne le devront qu'à eux-mêmes. Bien sûr Gojira a montré qu'un groupe français pouvait être énorme, mais je pense qu'à l'étranger on les voyait comme l'exception. Aujourd'hui les regards (labels, fest, publique) sont tournés sur la France qui a des groupes frais et originaux qui savent être généreux sur scène.

Mick (DESTINITY): C'est indéniable, il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour dire l'inverse.
De partout où nous jouons à l'étranger, les gens nous parlent de nos compatriotes GOJIRA mais aussi d'autres groupes... Les metalheads du monde entier sont en train de s'intéresser à notre scène et ça fait vraiment très plaisir.

Laurent (TAO MENIZOO): En tout cas, je l'espère ! A l'étranger, par l'effet "coup de projecteur" sur la scène française... The New Wave Of French Heavy Metal ?
Au niveau de la France, je ne sais pas encore...Peut-être rallier une part d'un jeune public soucieux de trouver quelque chose de plus costaud que ce qu'il connaît déjà et qui ne sait pas par où commencer...
Et aussi au niveau des circuits pros + institutions, ils vont peut-être se dire qu'il y a là, dans cette scène, un réel public en demande + matière à rentabilité et donc s'ouvrir plus au métal...


Quelles formations françaises vois-tu suivre le chemin tracé par GOJIRA ?
Mick (DESTINITY): Un très grand nombre de groupes, regarde par exemple BENIGHTED, KRONOS, DAGOBA, NIGHTMARE pour ne citer que ceux là, ou encore un exemple plus simple, DESTINITY, nous sommes maintenant signé sur LIFEFORCE REDORDS et nous n'avons jamais eu autant de propositions de concerts à travers l'europe ainsi que d'interviews dans de très importants magazines ! Après je ne sais pas si les choses évolueront comme pour GOJIRA mais c'est intéressant de voir que les autres pays ne nous regardent plus du même oeil et je pense effectivement que l'effet GOJIRA y a joué, après ça ne voudra pas dire que tous les groupes français tourneront à l'étranger ! Il faut être lucide.

Laurent (TAO MENIZOO): Tao Menizoo ?!?
Je rigole, mais des groupes dans la veine Hacride, Kaizen, & Co... pourraient bien se raccrocher à cette locomotive vu leur position actuelle...Et si au passage, ça pouvait aussi rendre tout leur mérite, à des groupes vétérans indéfectibles comme No Return, au hasard, j'en serais ravi...

Mike (KRONOS): Bonne question… Peut être HACRIDE ? Ils me font penser pas mal à eux au niveau du style mais également au niveau de la démarche. C'est également ultra pro et donc porteur. Mais bon reste à savoir quel est le but de ce groupe. Ça en revient à ce que je disais auparavant, bien jouer c'est cool mais tout dépend des objectifs fixés et des sacrifices consentis pour y arriver. Pas sur qu'un groupe comme Hacride ait pour but de tourner 6 mois de l'année aux States…

Nutz (ZUBROWSKA): Spontanément, je répondrais : aucun pour l'instant. Après je m'y interesse assez peu, même si il y a un bon paquet de groupes de l'Hexagone qui m'ont mit des vilaines claques. J'en vois comme KRONOS et BENIGHTED qui ont une maîtrise parfaire de leur style, mais ils restent des groupes appartenant clairement à la scène extrême, donc bien moins fédérateurs que GOJIRA. La force de ces derniers étant l'exécution d'une musique inspirée de Death Metal classique avec cette fameuse touche autant artistique que discursive. Grâce à cela, ils arrivent à toucher une plus grande masse de gens et réunir un public venant de différents milieux. Ceci étant, il y a beaucoup de groupes que je trouve vraiment bons et talentueux en dans la scène alternative en France (et qui s'exportent), mais ils n'ont pas (ou alors je ne les connais pas) ce côté fédérateur et communicatif dont font preuve les landais. mmm, sinon à titre personnel, je verrais bien les MARVIN de Montpellier cartonner comme il faut ! hihi !

El Worm (WORMFOOD): Artistiquement parlant, j'ai l'impression que des groupes comme Dagoba suivent la même direction, axée sur l'efficacité scénique, la richesse rythmique, une brutalité très "maîtrisée"... Pour ce qui est des groupes français susceptibles de percer à l'étranger, je n'ai aucune idée de ce qui va arriver dans un proche avenir. Mais encore une fois, je ne me sens pas assez qualifié pour donner une réponse précise à cette question.

Olivier (BENIGHTED): Le groupe sur lequel je misais le plus était Scarve, mais aujourd'hui j'ai l'impression qu'ils vivent un moment difficile. J'espère qu'ils vont revenir. Sinon il y en a plein qui ont le potentiel. Je connais surtout des groupes extrêmes qui ont donc peu de chance de recevoir un succès aussi énorme, mais dans un style plus accessible je citerai Black Bomb A qui m'ont impressionné sur scène , Dagoba et peut-être aussi mes potes de Destinity, qui ont l'air de bien monter à l'étranger.

Guillaume (KLONE): Je pense sincèrement que certains groupes Klonosphere peuvent y arriver si les moyens financiers suivent derrière. Je pense à Hacride, Trepalium, Mistaken Element, Klone. A coté de ça, il y a des petits groupes très prometteurs comme Clampdown qui font du bon bourrin. Musicalement , je ne vois pas ce que les autres pourraient apporter en plus par rapport à ce qui se fait déjà. Il faut être attentif à tous les nouveaux groupes qui emmergent car le niveau devient vraiment tres élevé et je pense que la qualité sera au rendez vous !


Depuis peu, on commence à critiquer le groupe en France, GOJIRA ferrait-il naitre des sentiments de jalousie ?
Mick (DESTINITY): Depuis peu ? Alors ils s'en sont bien tirés ! (rires). Il faut toujours des détracteurs pour tenir un groupe en haut de l'affiche, c'est ma vision. Tous ces connards nous font une pub de malade sans même s'en rendre compte et je pense que les mecs de GOJIRA sont suffisamment matures pour ne pas pleurer car deux ou trois abrutis les critique sans fondement.

Mike (KRONOS): Je pense que oui chez certain et c'est d'ailleurs un syndrome 100% français. Quand tu marches on te démonte, t'es un vendu etc. Je pense que cette mentalité bien de chez nous se ressent dans tous les domaines de la société. Les fonctionnaires sont des nantis, les profs ont trop de vacances, les cadres payent trop d'impôt etc. etc. En France on est toujours en train de jalouser les autres plutôt que de se serrer les coudes. C'est pour ça sans doute que notre pays se porte si bien… Après, certaines personnes en ont aussi sans doute ras le bol d'entendre toujours parler du même groupe à longueur d'année. Gojira par ci, Gojira par là.
C'est vrai qu'au bout d'un moment on peut se dire trop c'est trop. Ce n'est jamais bon de rabâcher toujours les mêmes choses aux gens, ils finissent par se lasser. Mais bon le groupe n'y peut pas grand-chose non plus. Ils ne vont pas arrêter sur leur lancée juste pour ça ! Quoi qu'il arrive leurs fans seront toujours là et c'est bien l'essentiel.

Nutz (ZUBROWSKA): Le français est râleur et ça on ne peut rien y faire. Plutôt que de soutenir, il préfère entretenir des commérages et se poser des questions inutiles. Les jaloux n'ont qu'à se secouer la nouille et faire en sorte que les choses bougent, plutôt que de rester planter le cul vissé sur leur chaise à ruminer et à s'embourber dans le néant. La réussite des uns provoque toujours la jalousie des autres. En outre, je pense que concernant Gojira, elle est sacrément déplacée. Après si je peux me permettre une petite remarque, (je suis français moi aussi, merde !) j'ai juste eu vent de la rumeur (on fait ce qu'on peut) comme quoi se serait posée la question que GOJIRA aurait la possibilité de signer chez une grosse major (Tsh tsh pas de marques). Si jamais ils frachissent le pas, ils perdront totalement leur crédibilité à mes yeux étant donné leur discours en oppostion radicale avec les gros bonnets indirectement liés à ce genre de labels. Pour résumer de façon quelque peu hative : acheter un CD de GOJIRA sachant qu'une petite part aiderait à financer l'armement mondial ou autres bienfaisances, me paraitrait des plus grotesques. Vu ce qu'ils ont réussi à faire "comme des grands", ils peuvent vraiment se passer de ce genre de business.

Olivier (BENIGHTED): Je crois que c'est naturel. Je ne connais pas un groupe qui n'a pas de détracteurs. C'est humain de critiquer et je pense que c'est plus l'unanimité qui doit effrayer. Après, si la critique est naturelle, il faut se garder d'être de mauvaise fois. En ce qui concerne la jalousie en France, personnellement je n'ai jamais rencontré de groupes qui m'ont semblé jaloux du succès de Gojira, je pense plutôt que tout le monde est content. La France métal attendait ça depuis longtemps quand même. Alors après, il y a peut-être des aigris mais je ne les connais pas.

Guillaume (KLONE): Oui c'est normal, ça arrive à chaque fois qu'un groupe commence à marcher... Il y a d'un coté les techniciens de la musique (les branleurs de manche frustrés) qui sont jaloux car ils ne conçoivent la musique que par la technique, sans aucun feeling ni aucune emotion. De l'autre, il y a tout ceux qui ont du mal à accepter qu'on sorte des clichés du metal (l'imagerie , les textes débiles etc... ). Puis il y a les groupes qui aimeraient bien avoir le même parcours mais qui ne se donnent pas les moyens d'y arriver. Bref , tout cela est très drole !

Laurent (TAO MENIZOO): C'est très probable...Déjà qu'entre petits groupes de notoriété modeste et équivalente on assiste parfois à des tirages dans les pattes...Et puis il y a une tendance naturelle française à dénigrer ce qui marche...
Au delà de cela, il y a aussi, je pense, un sentiment de "trop c'est trop" et d'avoir l'impression que pour les médias, y compris spécialisés, et une partie du public, il n'y en a plus que pour Gojira et que donc, leur succès se fait/ferait au détriment de la visibilité de tout le reste de la scène...Possible...
Pour ma part et celle de Tao Menizoo, Gojira reste un exemple à s'efforcer de suivre, plus qu'une idole à abattre...


As-tus eu l'opportunité de jouer ou de rencontrer le groupe. Si oui as-tu une anecdote à raconter à ce sujet ?
Mike (KRONOS): Non pas encore. Je les ai juste vu lors d'un concert en première partie de MORBID ANGEL. Comme d'hab ce fut carré, puissant et professionnel ! ;) Voilà, malgré tout, ca serait cool de pouvoir jouer avec eux un jour…

Nutz (ZUBROWSKA): La première que j'ai rencontré Jo, c'était à Toulouse dans l'appart d'un pote qui avait organisé un concert avec GODZILLA (à l'époque), ADMORTEM (voilà un groupe qu'il était bien !) et GODKILLER au Florida dans cette magnifique ville d'Agen. Genre en 1998 (j'étais petit). On avait bu des bières et raconté des conneries (très original, je sais), mais je me rappelle surtout qu'il disait qu'ils pensaient faire une reprise de BRUTALITY "When the sky turns black". Très impressionable que j'étais à l'époque, je lui avait rétorqué que si je le voyais un jour s'enquiller ce morceau gratte/chant sur scène, je me ferais caca dessus. A mon grand regret, je ne les ai jamais vu le jouer mais je songe toujours à cette éventualité. Allez, les gars, vous me devez bien ça ! héhé ! Plus tard, on a joué avec eux à Sopelana (pas loin de Bilbao), mais cela reste plus un mauvais souvenir qu'autre chose.

El Worm (WORMFOOD): On s'est croisés à plusieurs reprises, la première fois c'était au Blast Fest, mais comme on ne jouait pas le même soir, on n'a pas eu l'occasion de se rencontrer. En revanche, je me revois au Hellfest après le set de Carnival in Coal, en train d'observer ces jeunes gens chevelus qui faisaient des exercices de stretching avant de monter sur scène, exactement comme le font les comédiens. Ça m'avait semblé la marque d'un grand professionnalisme !

Olivier (BENIGHTED): Oui, on a joué avec eux plusieurs fois je crois et comme avec tous les groupes avec qui on joue on a causé un peu, mais je n'ai aucune anecdote particulière à raconter. Ce sont des types qui restent abordables et avenants. Des types sympas.

Guillaume (KLONE): Oui nous avons fait des concerts avec eux au tout debut puis sur la tournée de "The Link" dont une excellente date à la Locomotive !
L'affiche du premier concert KLonosphere , c'était Gojira / Hertz and Silence / Klone en 2001, notre tout premier concert ! A l'époque c'était déjà la grosse claque en live. Je me souviens d'une date au Marcel Bar à Poitiers où j'avais aidé un peu le mec sur la promo et l'orga. Malheureusement on avait un peu negligé l'hébergement et tout le groupe s'est retrouvé à dormir chez moi à l'arrache dans 35 m2 avec pour berçeuse des chansons de Dick Annegarn ( Joe aime beaucoup )!

Mick (DESTINITY): Nous avons joués une fois avec eux à Lyon lors du Lyon metal fest mais je n'ai pas d'anecdotes a te donner car je ne cherche jamais à provoquer l'amitié avec tout le monde et je me concentre en priorité sur le concert que je vais donner avec mon groupe.


Es-tu fan de GOJIRA ?
Guillaume (KLONE): Oui, toujours ! Ils font partis de mes groupes de metal preferés ! J'attend le nouvel album ... Vite !

Mick (DESTINITY): Certains dans le groupe le sont mais pour ma part je ne le suis pas ! Je trouve leur musique originale et surprenante et je passe de bons moments à l'écouter.
Sinon je trouve le mot « Fan » un peu réducteur, alors si je dois être fan d'un groupe, ça sera juste pour SLAYER. (rires).

Laurent (TAO MENIZOO): Oui...J'ai tous les albums studios, et j'achèterai le prochain... J'espère juste que cela ne nous influencera pas trop pour nos prochaines compos

Mike (KRONOS): Fan non mais j'aime bien leurs albums en règle générale. Je trouve qu'il y a vraiment de très bonnes choses. Par contre j'ai du mal à les écouter en entier car ce n'est pas mon style de prédilection à la base et je décroche assez vite finalement. En fait, je préfère largement le groupe sur scène, je trouve que ça passe carrément mieux. Leur zic prend vraiment toute son ampleur en live grâce au show dans sa globalité : son, lights, atmo etc.

Nutz (ZUBROWSKA): En définitive, je suis loin d'être fan de GOJIRA. J'ai toujours bien apprécié leur musique mais cela ne m'a jamais vraiment touché. Ce n'est que depuis "From Mars to Sirius" qu'ils sont monté plus haut dans mon estime. C'est, à mes yeux, le premier album du groupe qui ne sonne pas "français". Ils sont arrivé à une telle maîtrise de leur art et une telle classe que l'on ne peut que tirer sa révérence. De plus sur scène, ils se sont "décoincés" : ils communiquent, donnent envie de rentrer dans leur univers et ont le son et la qualité d'exécution de vrais groupes professionels. Ils ont la classe, leurs compos ont la classe, leur spectacle à la classe... quelque chose que je ne trouve que très rarement dans tous les styles flirtant avec le métal. Objectivement, c'est de la bombe, bébé ! Mais j'avoue être branché par des styles plus avant-gardistes... Na Zdruwko !!!

El Worm (WORMFOOD): Non, sincèrement, ce n'est pas du tout ce que je recherche musicalement! Ce qui ne m'empêche pas de reconnaître la qualité et la personnalité du groupe. J'avais même acheté "The Link" à sa sortie, et il y a ce passage hyper rythmique en cordes étouffées à la fin du titre "Remembrance", qui reste pour moi une excellente trouvaille...

Olivier (BENIGHTED): Non pas réellement. Je vais même te confier qu'au début je n'aimais pas du tout. Puis par curiosité, je suis allé les voir en concert, et là j'ai trouvé leur show énorme. C'était dans le petit Transbordeur à Lyon, ça m'avait mis sur le cul. Toutefois je n'arrivais pas à rentrer dans leurs albums. Ce n'est que dernièrement, en voyant tout l'engouement autour que je me suis forcé à mieux écouter. Et petit à petit, je commence à vraiment apprécier et aujourd'hui je me surprends à écouter assez régulièrement leurs albums et j'attends le nouveau avec impatience.


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