Aujourd’hui, HELLACOPTERS fait paraître son tout dernier album. Qu’est-ce que ça vous fait d’en finir avec HELLACOPTERS, c’est pas trop dur de tuer son propre bébé ?
Avant toute chose, c'est surtout notre dernier album STUDIO. Le véritable dernier album sera un live qui sera enregistré durant la dernière tournée européenne en septembre/octobre. Mais, pour l'instant, HELLACOPTERS n'est pas tout à fait fini. Du coup, je ne peux pas trop répondre à cette question avant le tout dernier concert. Mais je pense que beaucoup de sentiments contradictoires apparaîtront à ce moment-là.
Oui, c'est dur de tuer son bébé, mais c'est encore pire de le tuer une fois qu'il a grandi.

Pourrais-tu apporter quelques précisions sur les raisons qui ont engendré la séparation du groupe ?
Bah, il est clair qu'il existe tout un tas de motivations derrière cette décision, en ce qui me concerne, la raisons majeure est que je refuse de voir THE HELLACOPTERS perdre son jus et ne devenir qu'une pauvre parodie de lui-même. Je ne tiens pas à enregistrer de pseudos albums "Cut The Crap" ou "In Through The Out Door". Il est un temps pour tout, et là en l'occurrence, il fallait jeter l'éponge, et on l'a fait à un moment où nous n'étions pas encore totalement cuits. Je pense qu'on est toujours capable de sortir de bons trucs, mais là… est-ce qu'on le sera encore dans… disons… cinq ans ?

La première répèt de THE HELLACOPTERS a eu lieu en novembre 1994. A l’époque, auriez-vous imaginé vivre une telle aventure avec le groupe?
Non, on a jamais eu de telles ambitions. On a toujours avancé pas à pas en restant focalisé sur ce que nous faisions sur le moment. Enregistrer un single, jouer en live, ou n'importe quoi d'autre, on a toujours vécu le groupe au jour le jour.

Quels étaient vos objectifs d’alors et ont-ils été atteints?
Notre but premier était de pouvoir enregistrer un single pour pouvoir jouer live. Après ça, on a continuer comme ça, c'est en gros ce qu'on a fait.

Rétrospectivement, est-ce que ces treize années passées ont vu la réalisation de tous les rêves du groupe? Ou est-ce que tout vous est tombé dessus par hasard?
On a reçu bien plus que tout ce à quoi nous avions rêvé, on a donc pas mal été surpris par tout ce qui a pu croiser notre chemin. Si, en 95 on m'avait dit que nous aurions presque mille concerts au compteur et sept albums mis en boîte, je me serais sans doute bien marré.

Lorsque le groupe s’est monté, tu es passé du poste de batteur à celui de chanteur et guitariste… C’était important pour toi de changer ainsi de poste ?
Important ? J'sais pas, mais j'en avais envie et ça s'est passé comme ça. Je m'en foutais un peu, tout ce que je voulais c'était jouer de la gratte car je n'avais jamais fait ça dans un groupe auparavant.

Ca marche bien avec les nanas quand on est chanteur ? Apparemment, non vu le titre que tu as écrit «I Just Don’t Know About Girls »…
Le fait d'être gratteux n'a pas modifié mes rapports avec les nanas… pas du tout. La chanson n'a rien à voir avec ça, du moins dans la manière dont je l'envisage.

C’est vrai que tu as quitté ENTOMBED parce que tu voulais vraiment devenir gratteux au lieu de rester assis derrière les fûts ?
Non. J'ai quitté ENTOMBED pour bien d'autres raisons. J'ai joué dans les deux groupes durant près de trois ans.

Il y a quelques mois, tu es monté sur scène avec eux. Comment ça s’est passé ?
C'était le pied. Je n'avais jamais jouer ce genre de Metal à la gratte, du coup c'était un pur défi à relever.

Que répondrais-tu à tous les vieux fans de Death Metal qui espèrent ton retour dans le groupe ?
Je ne connais personne qui attende ça! Pourquoi reviendrais-je? Ils ont un très bon batteur, ils n'ont pas besoin de mes services. Et c'est pas comme si je pouvais revenir comme ça par magie. En plus, ce n'est plus mon groupe. C'est pas demain que ça arrivera!

Causons un peu de la sortie de « Head Off ». Tu peux nous en dire un mot ? Les enregistrements, les sessions studio, les chansons, tout ça…
On a enregistré la batterie et mes parties de guitare au Music A Matic Studio à Götborg au début mars de l'année dernière, le reste a été fait à droite à gauche avec le matos de Chip. Les voix ont été mises en boîte chez moi par exemple. En mai, on est revenu à Götborg pour le mixage. Ce mix ne nous plaisait pas, on a tout repris au Park Studio de Stockholm à la fin du mois d'août.

Quelles sont les améliorations que vous avez apportées entre ce nouveau disque et son prédécesseur? Quelles sont les différences entre ce petit nouveau et « Rock And Roll Is Dead » ?
Comme pour tout album, la différence résident dans les chansons. De nouvelles chansons. Ca fait tellement longtemps qu'on joue ensemble que quoi que nous fassions ça sonnera THE HELLACOPTERS. Avec le recul, je trouve que « Rock'n'Roll Is Dead » est un peu faiblard. Je l'aime bien , mais je crois que les titres auraient pu avoir un peu plus de couilles. Le nouveau en a de grosses!

En regardant toute votre discographie sous le sceau THE HELLACOPTERS, quel est ton album favori ?
Hormis le nouveau, je considère « By The Grace Of God » comme celui qui déchire tout. Le son, les compos, les concerts etc… Mais j'aime tous les albums pour ce qu'ils sont. Ca nous rappelle une époque…

Je partage totalement ton impression sur « By The Grace Of God », tout y est nickel. Est-ce que vous le sentiez lorsque vous étiez en studio?
Non, c'est pas comme ça que ça marche, en tous cas, pas pour nous. L'enregistrement de « By The Grace Of God » a été vraiment casse burnes. On a bossé comme des morts et c'était bien stressant. Lorsque tu enregistres un album, tu ne sais jamais ce qu'il va donner. Tu croises les doigts et tu fais tout ton possible pour que ça le fasse.

Comment était l’ambiance durant l’enregistrement de ce dernier album? Vous étiez nostalgiques «Snif, c’est notre dernier album » ou était-ce plutôt « Faut qu’on leur botte le cul pour de bon!!! »
Non, l'album a été fait avant même que nous prenions la décision de nous séparer. Pour nous ce n'était que l'album numéro 7.

On continue sur les paroles. Je les aime beaucoup en particulier celles de "Everything On TV". Reflètent-elles des expériences vécues ? J’ai entendu dire que tu vivais loin de la civilisation dans une maison avec un grand écran plat !
Qui t'a raconté ça ? Certes, je vis à la campagne mais sans télé écran plat ! Je sais pas comment tu interprètes les paroles de « Everything On TV », mais ça ne parle pas de moi et de ma téloche. On va dire que nos paroles se basent plus ou moins sur de vraies expériences. C'est pas des contes de fées.

De quoi traitent les titres de « Head Off » ?
De tout… des filles en passant par des conspirations…

Quelles sont les prochaines étapes pour THE HELLACOPTERS en 2008 ?
Cet été, on part faire la tournée des festoches pendant tout un mois et après ça, ça sera la dernière ligne droite de septembre à octobre. C'est ça le plan.
On parle aussi d'un tournage… et de l'album live, évidemment.

Est-ce qu’il y a une date d’arrêtée pour le tout dernier concert ? Ca serait une riche idée de faire participer tous les membres qui ont contribué à l’histoire de THE HELLACOPTERS, non ?
Oui, c'est prévu, ça aura lieu à Stockholm. Cinq guitares sur scène ? Pourquoi pas ?

Quels seront les projets des membres de THE HELLACOPTERS ?
Strings continuera à jouer dans THUNDER EXPRESS. Robert a un groupe qui s'appelle TRAMP dans lequel jouent des membres de THE TURPENTINES CAPTAIN HENRY et HENRY FIAT'S OPEN SORE. Boba joue dans THE BITTER TWINS avec Sulo de THE DIAMOND DOGS. Je ne crois pas que Kenny ait un autre projet musical sous le coude.
Et moi, j'ai mille et une idées en plus de DEATH BREATH et THE SOLUTION. Mais pour le moment, je me concentre sur le dernier baroud de THE HELLACOPTERS.

Quand aura lieu le premier concert de la réformation de THE HELLACOPTERS ?
Je ne pense pas que ça se fasse un jour… Mais si ça se fait, je n'y serai pas.