Dov (guitare-chant) - ASHURA par TONTON - 2126 lectures



Bon le nouvel album déboule ces jours-ci, il vous a fallu pas mal de temps pour revenir après le premier. Raconte-moi un peu ce qui s'est passé pendant ces dernières années ?
Dov - Nous avons sorti notre premier album en 2005, immédiatement après on est parti en tournée avec VITAL REMAINS, nous avons fait une dizaine de dates avec eux et c'était vraiment super. S'en est suivi pas mal de dates en France et nous sommes entrés en studio pour le 2ème album en juillet 2006. On a encore fait pas mal de concerts et nous revoilà, cet automne avec un nouvel album qui est suivi d'une tournée en ouverture de Massacre, à travers 13 pays européens.


Oui, une belle aubaine pour ASHURA. Comment vous êtes-vous retrouvés sur cette tournée. Z'êtes pistonnés ou quoi ?
Dov - Héhé, non pas spécialement, en étant démerdard, en croyant en ce que tu fais et en étant très motivé, tu finis par savoir à quelles portes taper. Par exemple, demander entre autres des subventions, ce genre de choses pour subvenir aux frais engendrés par une telle tournée est possible quand on a un projet viable et sérieux donc tout est faisable quand on le veut vraiment. Et puis, nous avons gardé aussi bon contact auprès du tourneur avec qui nous étions en relation pour la tournée VITAL REMAINS et la proposition nous a fortement intéressés, s'en est suivi évidemment moult démarches pour rendre ce projet réalisable pour nous, car sans l'appui de notre région nous n'aurions pas pu subvenir aux frais inhérents à tout cela.


Pourtant il n'y a pas grand-chose en commun entre MASSACRE et ASHURA. A ce propos comment percevez-vous votre musique. On parle de deathcore, de death, de hardcore, de heavy... C'est le souk votre affaire.
Dov - Non, c'est vrai. Massacre est un groupe fondateur du Death Metal, Ashura non (rires). Sinon, pour le reste des influences, on se définit pas spécialement comme Death core, Hardcore ou Heavy. Dans ce groupe, on aime le métissage, on aime le mélange des genres et on ne se pose pas la question de savoir franchement où l'on doit se situer pour faire notre musique, si on aime bien un plan, on le joue c'est aussi simple.


Oui enfin, ce n'était pas un peu risqué de se frotter à ce point au hardcore ? ça aurait pu dégénéré sur un metalcore à deux balles si vous n'aviez pas été vigilants...
Dov - Je ne trouve pas que l'on sonne hardcore plus que cela, en tous cas on ne renie pas que certaines choses nous plaisent dans ce style, c'est évident, dont l'énergie, un côté brut de décoffrage qui peut avoir un impact certain si l'on apprécie le style, néanmoins nos influences se situent plus dans d'autres styles à proprement parler plus métal.


Le thrash, le heavy et bien entendu le death metal qui reste la base d'ASHURA.
Dov - Oui, absolument!


C'est sans doute ce mélange des genres qui donne à ASHURA un côté très moderne, très contemporain qu'on découvre véritablement dans ce deuxième album.
Dov - Oui, c'est ce que j'ai pu comprendre lors des comptes rendus post écoutes de l'album que j'ai pu réunir, en réalité ce que nous voulions faire à travers ce nouvel album, c'est nous éclater, toujours au milieu de nos multiples influences et créer des morceaux que la scène rendrait vivants réellement. C'est en cela que nous nous sommes orientés vers des titres plus directs (en comparaison avec ceux du premier album).


Directs mais incroyablement variés. Votre musique n'est pas progressive mais il ne manquerait pas grand-chose pour évoluer dans ce sens. Vous vous êtes même essayés au chant clair, à une voix féminine...
Dov - Oui probablement, le côté interludes entre les morceaux y joue un grand rôle également, c'est une direction dans laquelle nous nous sommes dirigés sans y penser, nous avions tous envie de créer autre chose avec d'autres outils, on ne peut pas être à fond en permanence même si on adore les grinds, la double et la moulinette. Je pense que ce côté sera encore exploré avec le prochain album.


Qu'est-ce qui vous a dirigé dans cette optique ? L'envie de faire un disque tout en bloc, homogène et pourtant plein d'ambiances différentes. On sent quand même qu'il y a toujours un soucis d'efficacité dans chacun des titres.
Dov - Oui, c'est exact, c'est d'ailleurs le fruit du hasard, Malou (Veil of Myst) est venue nous rendre visite, a improvisé quelques lignes, cela nous vraiment a plu et touché, une spontanéité telle que nous aurions regretté de ne pas inclure cette intervention. Quant à la voix claire que tu entends sur le refrain de « Might is right » c'est Arno Strobl (CARNIVAL IN COAL), et il a assuré le bougre. Pour l'optique globale de l'album, on a eu envie de créer une musique bien sûr efficace comme tu le dis, mais aussi représentative de ce que l'on aime au sein de nos influences à tous, un côté brutal qui nous plaît beaucoup, un côté groovy que l'on aime aussi et une touche mélodique car cela nous représente bien aussi.


N'était-ce pas un peu casse-gueule ? Des oreilles distraites pourraient y entendre une volonté d’être plus accessible.
Dov - En réalité, il ne faut pas s'encombrer de ce genre de pensées lorsque tu composes ta musique, ce qui doit ressortir c'est de la sincérité et de la personnalité, certaines choses sont pour le moins surprenantes pour une oreille extrême, néanmoins notre démarche est ancrée bel et bien sur une base résolument Death metal et beaucoup de titres sont quand même dans cette optique. D'un autre côté, il est impossible de plaire à tout le monde et je ne crois qu'il faille avoir ce genre d'objectif pour avancer car pour plaire à certains vous avancerez d'un pas, pour plaire à d'autre vous reculerez d'un autre.


Fichtre, voilà des propos pleins de maturité. On va maintenant parler de ce nouveau disque. 14 titres pour près d’une heure, c'est beaucoup pour un album de death.
Dov - Oui, c'est vrai.


Vous aviez pas mal de choses à raconter ?
Dov - C'est une histoire qui est narrée à travers cet album. Voilà pourquoi autant de titres et de variations étaient nécessaires pour créer et poser l'ambiance de notre concept.


Raconte-moi cette histoire de concept.
Dov: Alors, il s'agit du ressenti d'émotions négatives pouvant arriver à leur paroxysme.
Tout tourne autour d'un individu ayant renoncé à toutes considérations et retenues vis-à-vis du monde qui l'entoure. Ce personnage ne différencie plus du tout le bien du mal, il s'en moque éperdument, à titre d'exemple tuer un proche ou quelqu'un de sa propre famille ne l'interpelle pas si cet individu se met sur sa route d'une quelconque manière. En d'autres termes, c'est une histoire sur des sentiments humains.


C'est quand même bizarre parce que résumé comme ça on s'attendrait à un disque vraiment très noir, très pesant ; une sorte de déjection misanthropique habituelle du black metal. Ce n’est pas franchement le cas au final.
Dov: Et bien non, car cet individu ne ressent pas que le mal pour autant, à l'image de la vie qui est remplie de nombreux sentiments différents. Cet album annonce beaucoup de changements de couleur dans sa structure et son agencement. Certains titres sombres y côtoient des titres plus mélancoliques ou énergiques voire même énigmatiques pour certains, je pense à l'interlude basse par exemple. L'idée directrice, c'est que dans une vie tout peut basculer d'un moment à l'autre. Une action que vous allez perpétrer peut avoir de multiples conséquences. Rien n'est joué à l'avance, vous êtes seul maître de votre destin, de votre bonheur mais également malheur.


Wow... tu ne trouves pas que ça vole un peu trop haut pour un disque qui s'adresse à des gens qui ne lisent presque jamais les paroles des groupes qu'ils écoutent ?
Dov - Ce n'est pas grave, les morceaux peuvent s'écouter et s'apprécier sous une autre dimension et les concerts sont bien souvent l'occasion d'en dire plus sur tout cela, je trouve dommage d'ailleurs de ne pas lire les paroles écrites sur un album, bien souvent c'est intéressant car c'est souvent introspectif et autobiographique, j'y accorde pour ma part une réelle importance.


Doit-on en conclure que cet album est une forme de psychothérapie de groupe ou cette histoire est-elle un prétexte pour écrire et composer de la musique ?
Dov - La musique en est une réelle à mon sens. Tu sais on ne fait pas ce genre de musique par hasard. Les sentiments humains sont tellement vastes et denses dans leur compréhension, certains choisissent d'écrire des livres, ou d'écrire des scenarii de films, d'autres se servent de la musique pour les mettre en scène.


Chacun chasse ses propres démons à sa manière…
Dov - Absolument, on chasse ses propres démons à travers cette expression. C'est un catalyseur formidable. Je ne sais pas ce que je serais devenu sans tout cela.


Je crois qu’on a bien fait le tour. As-tu un message pour nos lecteurs avant de retourner à ta thérapie musicale ?
Dov: (rires) Oui, continuez le combat et merci à tous !


Liens en relation :
http://www.ashura-metal.com/

http://www.myspace.com/ashuranroll

http://www.thundering-records.com/


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