Florian Gargaro (batterie), Sam Smith (guitare) et Stephane Molino (chant) - DORNFALL par SHAKA - 2542 lectures
Le 7 mai dernier est sorti "Précieux secret", le deuxième album de DORNFALL, groupe français qui monte à la forte personnalité. Compte-rendu d'une interview qui a eu lieu le 21 avril dernier au Katabar, juste avant la soirée de lancement de l'album.


Pouvez-vous présenter votre nouveau guitariste et pourquoi le précédent, Fred, a-t-il quitté le groupe ?
Stephane (chant) : Fred, par rapport à sa situation de famille, il s'est retrouvé avec beaucoup de choses à faire, il a d'autres projets musicaux aussi et pour nous, le projet DORNFALL est devenu le projet principal. Florian le batteur a eu une discussion avec lui, pour connaître ses priorités, et donc il a choisi de quitter le groupe pour se consacrer à fond à d'autres projets. Florian était en contact avec Sam et ça s'est fait assez rapidement. On a fait une première séance ensemble, qui s'est bien passée. Lui a accroché sur la musique, et voilà, c'est parti ! En deux semaines, il a intégré pratiquement tout le répertoire. Il apporte un renouveau, un nouvel élan et on espère que ça va continuer longtemps comme ça.
Sam (guitare) : C'est vrai que le style m'a beaucoup plu. Je suis quelqu'un à la base qui aime beaucoup le Métal, même si j'ai pas mal d'influences. J'aime beaucoup la musique, le travail que chacun a fait sur l'album, j'ai essayé de rester fidèle par rapport à ce qui avait déjà été fait.


Tu faisais parti d'autres groupes avant ?
Sam : Oui tout à fait. Je viens de l'Ile de la Réunion et là-bas, j'ai fait partie d'un ou deux groupes Métal, mais aussi d'autres plus axés sur la musique locale. C'est vrai que j'ai pas mal galéré, mais maintenant je suis là, à Paris.


Qu'est-ce que vous avez fait depuis votre premier album ?
Florian (batterie) : Le premier album a été écrit avant tout par Florian l'autre guitariste, et Christopher le bassiste. Fred et moi on est arrivés alors que tout était déjà écrit et composé, on a donc plus eu un rôle d'interprète sur cet album, plus que de compositeur. Sur ce nouvel album, on s'est tous investis, on a tous apporté notre culture et notre influence pour servir le projet, donc du coup, ça nous ressemble un peu plus.
Stéphane : Entre les deux albums, il y a eu la phase où on a défendu le premier signé chez Brennus. Donc, on a fait des concerts, on a composé. Ensuite, l'enregistrement du nouvel album a pris du temps, car il y a eu un changement de local de répèt' pour avoir notre local à nous avec studio d'enregistrement... donc ça a donné un break de cinq mois dans l'enregistrement. On a retroussé nos manches, on a fait de la maçonnerie, on a fait l'isolation de la salle... donc ça a pris beaucoup de temps. Dans un deuxième temps, on partage la salle avec un autre groupe, CHUGGA CHUGGA, qui enregistre aussi un album, donc il a fallu se partager les temps de session, ce qui explique que l'enregistrement a pris pas mal de temps.


Comment pourriez-vous décrire "Précieux secret", ce nouvel album, à quelqu'un qui ne connaît pas DORNFALL ?
Stéphane : Les premiers titres de l'album sont ceux qui ont été composés les premiers. On va dire que ce sont des morceaux qui font le lien avec le premier album. Ils sont un peu plus rentre-dedans, un peu plus Heavy.


C'est vrai qu'on sent comme une coupure entre la première et la seconde partie de l'album.
Stéphane : Je sais pas s'il y a une coupure, je le vois comme quelque chose qui évolue. Mais, le fait est que, plus on avance dans l'album, et plus on aborde des morceaux plus longs, avec des ambiances différentes et on arrive sur des morceaux plus progressifs. Cet album, pour le décrire, c'est assez difficile, l'idée ça a été de rassembler les idées de chacun. L'avantage dans le groupe, c'est que tout le monde compose, donc chacun est capable d'apporter ses idées. Ensuite, on les refond ensemble en groupe, pour redonner une unité. Mais, le but, c'est vraiment que chacun se retrouve et que chacun soit à fond dans le projet et se fasse plaisir. Les premiers morceaux sont plus Heavy. Il y en a deux autres au milieu qui tendent peut-être un peu plus vers le Neo Métal. Ensuite, toute la fin de l'album est beaucoup plus progressif. Mais, avec sur chaque morceau, des ambiances différentes, notamment au niveau du chant, comme je viens d'un registre plutôt extrême, même si j'ai joué aussi dans des groupes plus Rock alternatif, Gothic, de Black... j'ai essayé un peu tous les registres de voix, même Hardcore et j'aime bien garder ça pour apporter de la variété dans les morceaux et coller aussi au sens du morceau, il faut que le style de chant apporte quelque chose en plus. C'est quelque chose d'assez varié et on espère que ça va sonner nouveau.


Tu disais que ça sonnait très très varié. Je suppose que vous avez tous différentes influences, quelles sont-elles ?
Florian : On vient tous de milieux différents. Moi, par exemple, je suis plus Neo Metal, j'aime des groupes assez récents on va dire, KORN, DEFTONES, des trucs comme ça. Christo le bassiste, est un fan inconditionnel de RUSH, des vieux groupes de Prog', KING CRIMSON par exemple. Flo le guitariste est super Heavy et j'ai l'impression qu'il a pas grandi, qu'il est encore dans les années 80.
Stéphane : Moi, j'ai commencé la musique en jouant du Thrash. Ensuite, j'ai connu le début et j'ai suivi l'explosion de la vague Death Metal. J'ai fini par faire une musique qui tirait plutôt vers le Doom. A ce niveau-là, ce qui pourrait rassembler un peu toutes mes influences, c'est des musiques contestataires, à l'énergie, voilà le point commun de tout ce qui a fait mon bagage musical.
Sam : Moi, j'aimerais bien apporter mon grain de sel au sein du groupe. Mes influences à la base sont très variées. J'ai commencé la basse par des trucs très posés, beaucoup plus Funk, avec beaucoup de groove. Ensuite, je me suis mis à la guitare, avec THE SHADOWS et un peu les BEATLES. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus branché par le Métal Progressif, comme DREAM THEATER, PORCUPINE TREE, TOOL, A PERFECT CIRCLE... J'aime aussi écouter des trucs plus extrêmes. J'ai besoin de m'identifier. Pour résumer, par rapport à ce que disait Stéphane, moi ce serait plutôt des choses liées au feeling : Blues, Funk, Métal... quelque chose d'assez varié.


Le son de l'album et le packaging sont très pros. Qui a produit l'album et qui a réalisé l'artwork ?
Florian : L'album, on a fait le choix et un peu le pari de le faire nous-mêmes. On l'a composé, enregistré, produit et mixé nous-mêmes. C'est moi qui ai masterisé l'album, tout simplement parce qu'on voulait que ça nous ressemble au maximum. Le fait qu'une tierce personne influe, c'est pas qu'on voulait pas, mais depuis le début, on a toujours tout fait tout seuls et on s'est dit pourquoi pas continuer, ça fonctionne plutôt bien. On en est aujourd'hui d'autant plus fiers qu'on a pas mal de retombées positives et ça nous pousse encore plus dans une démarche comme "c'est notre projet et on va le défendre nous-mêmes car on est les mieux placés pour le faire". On a quand même fait appel à Steve Prestal, qui a fait pas mal de productions d'albums, comme PETER GABRIEL, GARY MOORE entre autres, qui nous a produit le radio edit de "Sans regret", notre single. Au niveau de l'artwork, c'est Steph qui a géré.
Stephane : La pochette, c'est le dessin d'un graphiste basé sur Lyon. On a recherché sur Internet différents graphistes. On a eu différentes propositions. On s'est arrêtés sur cette image-là, pour son côté dépouillé. L'arbre, rapport à la Nature... on voulait au niveau de l'imagerie, quelque chose qui fasse resortir l'humidité de la forêt, son mystère... Pour le livret intérieur, on a utilisé des photos du frère de Fred, l'ancien guitariste, et c'est moi qui me suis chargé de la mise en page, de la mise en forme des textes etc... pour le livret intérieur. Pour la suite, Sam est aussi graphiste, donc c'est un atout supplémentaire vers l'autonomie... et c'est vrai que ce côté "on fait tout nous-mêmes" soude le groupe et permet d'approfondir le concept. C'est important d'avoir un groupe qui est capable de tout gérer du début à la fin. Flo le guitariste assure le côté plus promo et d'autres le côté plus artistique... donc on tend vers l'autonomie.


Justement, vous parliez du concept, de l'univers... je trouve que DORNFALL a un univers assez à lui, particulier, comment vous pouvez le décrire ?
Stephane : C'est quelque chose auquel je tiens beaucoup et je pense que les autres aussi. Le fait est qu'un groupe est une réunion de plusieurs personnalités. Le but ce n'est pas d'avoir deux personnes qui gèrent le groupe au niveau de la compo et les autres qui exécutent, mais plutôt d'arriver à entrer en profondeur dans l'univers de chacun et de faire en sorte que chacun puisse exprimer ce qu'il a envie d'exprimer, ce qu'il aime. Donc, l'univers, rien n'a été calculé. Quand je suis arrivé dans le groupe, je me suis basé sur ce qui avait déjà été fait. J'ai toujours apprécié les musiques sombres, j'ai aimé ce côté dans DORNFALL et je crois que c'est un peu le fil conducteur. Autant les morceaux sur "Précieux secret" sont beaucoup plus variés que sur le premier album, parce que justement on n'était plus dans un rôle d'interprète, mais de création... mais on a gardé ce qui faisait la personnalité du DORNFALL d'avant, c'est à dire le côté sombre que le groupe doit avoir.
Florian : Pour le concept, on n'a pas vraiment établi d'idéologie par rapport au projet, c'est juste qu'on avait une ligne directrice, qui est de prendre du plaisir (et le jour où on ne prendra plus de plaisir, on arrêtera). Et prendre du plaisir, c'est jouer énormément sur scène, c'est quelque chose qui nous tient à coeur. Sinon, on ne se fixe aucune limite, aucune barrière, je crois que c'est ça en fait le concept. Quand on veut faire quelque chose, on le réalise puis on voit où ça nous mène, c'est pour ça qu'il y a autant de variété sur cet album-là. On ne s'est pas dit "on va faire un album comme ci, un album comme ça", on venait tous avec des influences différentes, on a travaillé en commun sur les idées de chacun, en apportant notre couleur et au final ça donne des morceaux qui sont un peu Neo, d'autres un peu plus Prog', mais en tout cas, on n'a jamais voulu faire de compromis en voulant faire plaisir à chacun en se disant "tiens on va prendre les influences de chacun, on va les mélanger, on va faire un truc". Ce qu'on voulait vraiment, c'est rester authentique par rapport aux influences de chacun, c'est quelque chose de super important et ça passe par là, cette tolérance envers les différences dans le groupe. C'est à la fois une force, car on est polyvalents et c'est comme ça qu'on trouve une certaine efficacité. Au final, on a trouvé une manière de travailler qui fonctionne plutôt bien et plus on va passer du temps ensemble en répèt' et plus on va avoir des automatismes qui vont se créer et du coup, je pense qu'on ira plus vite à l'essentiel.


Au niveau des paroles, où puisez-vous vos sources d'inspiration ? Par exemple "300" ? Je suppose que ça a été écrit avant que le film ne sorte, c'est un hasard ?
Stéphane : Oui, c'est complètement un hasard. En fait, le film est tiré d'une bande dessinée de Frank Miller qu'on m'avait offerte. Au niveau des influences, je suis très sensible à l'Histoire, notamment l'Histoire Antique, plus précisément à la vie des hommes de l'Antiquité, du Moyen-Age aussi, mais j'essaie de comprendre comment ces hommes pouvaient raisonner en fonction de leur niveau de vie etc... Cette bande dessinée m'a fait une forte impression. Le groupe avait composé un morceau assez guerrier et je trouvais que le thème pouvait se prêter au morceau. Le fait est que le film sort quelque temps avant l'album donc bon, c'est un heureux hasard. Pour le reste, ça va tourner beaucoup autour de l'Histoire, de l'occultisme, c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup, et la littérature. Ainsi, "Hypathie" est tiré d'un livre d'Umberto Eco, l'auteur du célèbre "Le nom de la rose" et qui a écrit un livre qui s'appelle "Baudolino", qui raconte l'histoire de la prise de Constantinople par les Croisés sur le chemin de la Terre Sainte. Hypathie est une femme égyptienne du IVè siècle à Alexandrie, une femme savante qui a été lapidée pour des histoires de religion à la con. "Sibyline" est inspiré des écrits de Carlos Castaneda, plutôt d'une conception sud-américaine, mexicaine. Tout ce qui m'intéresse, c'est l'être humain dans l'Histoire et ses différents moyens de s'adapter au monde. Le concept général de l'album, qui est venu après, c'est un voyage dans le temps et l'espace : on part de l'Egypte pour arriver aux Temps Modernes, avec la perte progressive des Savoirs Primordiaux et leur redécouverte par un homme moderne.


Au niveau des paroles, sur le premier album, il y avait des titres en anglais et pas sur "Précieux secret", c'est un choix délibéré ?
Stéphane : C'est un choix de ma part. Les deux titres en anglais sur le premier album, c'étaient des textes écrits par le chanteur précédent. Actuellement, déjà j'ai pas un super niveau en anglais, donc ça pose des problèmes avec l'accent et je fais de la musique et je chante de plus en plus parce que j'ai des choses à communiquer, à dire et le français, c'est ce qui me permet d'écrire le plus facilement, de choisir des mots pour leur double sens. C'est quelque chose que j'ai posé sur la table dès mon arrivée dans le groupe. Au début, ça les a fait un peu tiquer et finalement on a fait l'essai, j'ai écrit quelques textes et ils ont été OK. Autre chose, on est en France, on n'a pas une stature internationale, on arrive et on a envie de toucher le public qui vient à nos concerts, pour l'instant c'est des Francophones. Je soutiens beaucoup des groupes comme ADX, MISANTHROPE, qui ont eu les couilles de chanter en français. C'est un peu aussi un moyen de contrer "l'impérialisme anglo-saxon" et d'affirmer notre identité. On fait du Metal en France et il faut que ça se sache. RAMMSTEIN chante en allemand, pourquoi pas des groupes qui chantent en français ?


Et le film "300", vous l'avez vu ? Vous en avez pensé quoi par rapport à la B.D. ?
Stéphane : Le film est très bien fait, mais forcément, il ne peut pas retrouver la même puissance que la bande dessinée à mon sens, avec les combats épiques, grandiloquents et le thème omniprésent du sacrifice. Je trouve que le film a respecté d'assez près la bande dessinée, mais je trouve que le média est moins puissant pour raconter cette histoire. On est tellement habitué à voir des films à grand spectacle avec des effets spéciaux que ce n'est plus la même surprise. Alors que la B.D., permet des exagérations, des surprises... il y a beaucoup d'humour dedans aussi. Je pense que le film est bon, mais pas au niveau de la B.D. à mon avis.


Tout à l'heure, on parlait du single, comment le choix s'est-il porté sur "Sans regret", vous auriez pu choisir "300" !
Florian : Pour le single, on avait envie de choisir un titre plus "grand public". On est conscient qu'il y a une réflexion marketing à faire par rapport à la sortie de l'album et on a sorti tout simplement le titre qui, on pense, se retenait assez facilement, avec une structure simple. C'est pas très loin de ce qu'il y a sur l'album, c'est juste un petit peu plus accessible... c'est le morceau le plus accessible de l'album et par conséquent, il est devenu le single naturellement.
Stéphane : J'y tenais car c'est un morceau qui a une histoire. Il a été composé à la base par Florian le batteur et il a été joué dans le contexte d'un atelier qui mélangeait des musiciens Rock et celtiques. Et donc l'ensemble reprenait ce morceau-là avec un texte en anglais. Donc moi, j'ai participé avec un autre groupe à cet atelier et c'est à cette occasion qu'on s'est rencontrés. C'est Florian Sliwa (le guitariste) qui a eu l'idée de demander à l'autre Florian si on pouvait reprendre ce morceau. Moi, j'étais enchanté car c'est un titre qui n'est pas arrivé comme ça, qui a une histoire tout simplement.


Et donc vous avez tourné un clip pour "Sans regret", vous pouvez nous en dire plus ? (vous pouvez le visionner ici : http://www.youtube.com/watch?v=q-G-pdbJX8o )
Florian : Il a été fait par Julien qui a déjà travaillé avec THE OLD DEAD TREE. Pour nous, c'était une découverte car on n'en avait jamais fait. C'était une super journée parce qu'on a beaucoup travaillé car il fallait faire très vite. On a tourné ça aux Caves Saint Sabin à Paris, on ne pouvait pas imaginer mieux comme décor. On était super studieux car tout le monde avait envie de faire bien. Et du coup on a appris beaucoup sur ce clip-là et au final, c'était l'occasion de faire une rencontre humaine, car toute l'équipe était super sympa. Au début on n'était pas super à l'aise et ils ont eu la patience, ils ont pris le temps de nous expliquer des trucs... Le réalisateur avait dans l'esprit de faire quelque chose d'assez simple et qui puisse toucher un maximum de gens, c'est-à-dire donner un accès à notre musique par le biais de ce single et de l'image. Après, chacun en pense ce qu'il veut, mais ce n'est pas un clip avec des effets spéciaux, c'est quelque chose de très naturel, un peu comme nous. Il y a une petite histoire, car le clip reprend tout ce qui se fait actuellement sur le net, par exemple avec YouTube et ça met juste en avant qu'on peut faire passer plein de choses positives avec YouTube, mais plein de choses négatives aussi, c'est une petite alerte on va dire, sans frais.
Stéphane : On a rencontré les gars de TDK Prod il y a plusieurs années, c'était leur première année où ils ont lancé l'activité, lors d'un festival dans le Val d'Oise, le Cambrousse Rock (où on va jouer en septembre d'ailleurs). On les a recroisés assez régulièrement sur les concerts, ils sont assez présents. Donc, c'était bien de bosser avec cette équipe-là, qui a été très professionnelle, notamment sur la journée aux Caves, car le planning était assez serré. Il y a eu un super boulot de fait au niveau des éclairages... bref ça a été fait très intelligemment par rapport au temps qu'on avait et à nos petits moyens. Le tournage s'est fait en deux journées, en respectant le planning, bref, un super boulot à souligner.


Quels sont les concerts de prévus dans les mois qui viennent ?
Florian : On va jouer le 15 mai à la Loco en première partie de SPOCK'S BEARD, un concert super intéressant pour nous car qui va nous permettre de toucher un public qui risque d'être plus le nôtre. Et c'est une fierté de jouer avec un groupe d'une telle stature, on va en profiter et se faire plaisir ! Que dire de la date du 22 juin au Hellfest, avec la même journée, MACHINE HEAD, SLAYER et KORN (NDS : Heu...) ? C'est une super opportunité pour nous, on arrive un peu à la dernière minute pour compléter l'affiche. On va faire de notre mieux et surtout prendre du plaisir, car pour être sur une affiche comme ça, on est des privilégiés, alors faut en profiter un maximum. Il y a le Cambrousse Rock le 22 septembre, un concert qu'on a déjà fait, en plein air, organisé par des associatifs. On a passé un super moment il y a trois ans je crois, ça s'était super bien passé, on a rencontré des gens super sympas, ça nous tenait à coeur d'en faire partie.


On l'a effleuré tout à l'heure avec YouTube, quelle est votre opinion sur Internet, le MP3, le piratage... ?
Florian : Un site comme MySpace a révolutionné le monde de la musique en France comme à l'étranger, car ça permet à des groupes même inconnus dans leur pays de se montrer au niveau international et on s'est aperçu qu'il y avait plein de groupes qu'on connaissait pas et qui font de la super musique. Pareil pour YouTube et c'est important car il y aussi le retour de la médaille et c'est vrai qu'on a vite fait de faire l'amalgame entre plein de choses. Pour tout ce qui est téléchargement tout ça, je pars du principe que si on n'avait pas autant de merdes dans les bacs, il y aurait peut-être moins de téléchargement. La plupart des gens que je connais qui téléchargent beaucoup, téléchargent pour voir ce qu'il y a dans l'album et si ça leur plaît, ils vont acheter l'album. Je trouve cette démarche-là honnête. On a un outil pourquoi ne pas s'en servir mais à bon escient ?
Stéphane : Moi, j'ai connu l'époque où on s'envoyait les K7 par la Poste. Internet a changé la donne, je suis co-animateur sur une émission Métal de web-radio qui s'appelle "La Housse à Gratte" sur La Grosse Radio et donc c'est une radio dont un des buts est de permettre un accès aux autoproduits, aux nouveaux talents, de leur ouvrir un accès à la radio. Donc, je suis amené à côtoyer beaucoup de groupes qui se font connaître grâce au téléchargement. Après, le téléchargement, je ne suis pas contre du tout. Je pense qu'un groupe se fait sur scène, un album c'est bien pour faire découvrir sa musique, mais c'est sur scène que ça se joue, donc je crois qu'on va revenir de plus en plus à ces valeurs-là. Les ventes de disques chutent en flèche, c'est inquiétant pour les petits labels, pour ceux qui justement permettaient de faire bouger les choses à un petit niveau on va dire, mais je pense que ça va dans le bon sens, dans le sens de la musique vivante en tout cas. Je trouve que globalement, Internet est une bonne chose et le téléchargement, je ne suis pas contre du tout.


Question subsidiaire : vous avez un pronostic pour les présidentielles ? (interview réalisée la veille du premier tour)
Florian : Très sincèrement, je vais être honnête, on a changé de direction politique plusieurs fois, et c'est toujours autant la merde, en tout cas à notre niveau. Alors, je sais pas, mais pourvu que ça change.
Stéphane : Moi, je vote noir donc (rires). Non, la peur un peu pour moi, ce serait qu'on se retrouve avec un Sarkozy. Maintenant, le malheur dans tout ça, c'est que quelque soit le candidat, ils ont tous très peu de marge de manoeuvre. Ils font tous campagne sur le thème du changement, du renouveau, mais du changement, on n'en voit pas, il n'y a pas d'idée de fond. la politique est vraiment contrôlée par les gros industriels, les boursicoteurs et je n'ai donc aucun espoir dans la politique.
Sam : Est-ce qu'on peut ne pas répondre à la question ? Très franchement, je ne me suis jamais intéressé à la politique et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Aujourd'hui, j'entends beaucoup de choses avec Sarkozy, ensuite la gauche avec Ségolène, franchement, je sais pas...


Cette interview est pour VS. C'est un site que vous connaissez ? Si oui, vous en pensez quoi (qualités/défauts) ?
Florian : C'est le plus gros webzine en France. J'y vais rarement, car je connais depuis peu, mais c'est vrai que par rapport aux autres, on voit une certaine forme de professionnalisme qu'on ne retrouve pas chez tout le monde. C'est bien car ça donne envie aux internautes d'y aller régulièrement pour pouvoir consulter et arriver sur des pages agréables à visualiser.
Stéphane : C'est vrai que VS est un gros webzine, donc on voit régulièrement des gens de VS aux concerts. Le gros avantage que j'y trouve, c'est le forum, c'est un endroit où on peut rencontrer beaucoup de monde. C'est des choses à la con, mais en rentrant du dernier concert de MISANTHROPE à la Loco, je me suis retrouvé dans le train avec une petite nénette et elle m'a donné son pseudo sur VS, je lui ai donné le mien. C'était Tifa je crois... En tout cas, c'est un forum qui réunit beaucoup de monde, où on peut trouver beaucoup d'infos.
Sam : Moi, j'en ai entendu parler, c'est vrai que je connais pas vraiment, alors je vais voir en rentrant chez moi.


Un dernier mot à passer aux lecteurs, à Tifa ou à quelqu'un d'autre ?
Florian : "Précieux secret" est un album qu'on est très fier de présenter, on n'oublie pas d'où on vient, les valeurs qu'on a et on les gardera jusqu'au bout : prendre du plaisir et profiter du moment présent, c'est le mot d'ordre.
Stéphane : On a encore plein de choses à dire. On va entrer dans une période où on va défendre l'album du mieux qu'on pourra et le plus possible. Mais déjà, en ce qui me concerne, j'ai déjà l'impatience de créer de nouveau, d'aller de l'avant. Ce qui me fait continuer la musique, de toujours y croire, c'est cette envie de dire des choses.
Sam : Il faut essayer de garder en tant que musicien que ça reste une passion, un échange musical entre êtres humains.


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker